Monday, September 15, 2008

115e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE NGONGO LUTETE (LETETA)

LA RESIDENCE DE NGONGO LUTETE A NGANDU-KITENGE



Le 15 septembre: Date de Mémoire. Il y a 115 ans, Ngongo Lutete dit Leteta était fusillé, à l'aube, à Ngandu-Kitenge, moins de vingt-quatre heures après sa
condamnation par un Conseil de guerre.

Cette journée va se passer comme celle d'hier et d'avant-hier. Les dates de mémoire sont l'Evangile pour la mémoire collective de tout peuple. Faudra-t-il qu'un "usungu oma la putu kana l'Amérique" vienne nous apprendre comment cultiver la mémoire et les dates de mémoire, comment entretenir les lieux de mémoire?

Nos grosses patates actuelles doivent se faire de soucis sur l'avenir de leurs noms et de leurs actes philanthropiques lakaso, dans la mesure où la plus forte personalité de lakaso est tombée dans les oubliettes. Qu'elles fassent autant de boucan que possible pour qu'on se rappelle aux souvernirs de leur existence tant qu'ils vivent encore. Sinon, on les aoubliera très facilement lakaso. Qui se rappelle le nom du missionaire méthodiste qui avait construit l'hôpital de Minga, l'école des moniteurs de Wembo-Nyama?

J'étais dans le temps contre la création de l'ISP et d'une université telle qu'elle fut créée à Wembo-Nyama, tout comme j'étais contre le fait de donner le nom de Lumumba à l'université de Wembo-Nyama. Mais j'étais pour la création d'une université décentralisée avec de facultés distribuées dans les différents centres: de Lusambo à Tunda et Kibombo, de Dekese à Lubefu. Par exemple: la propéudetique en polytechnique à Lusambo ainsi que le premier cycle de la faculte de mécanique fluviale, et le second cycle à Bena-Dibele; la fac. d'agronomie à Mukumari; la sylviculture à Kole et Lomela; la médecine et les sciences bio-médicales à Minga et Tunda et de centres universitaires hospitaliers à Dekese, Lodja et Katako-Kombe; la géologie à Kimbombo; les sciences commerciales et les sciences informatiques à Lodja; les sciences po et les sciences économiques à Wembo-Nyama (Ecole de sciences politiques Lumumba), la philologie à Tshumbe, et, les sciences appliquées et les sciences naturelles, ainsi que le nom de Lumumba à la bibliothèque universitaire centrale à Djalo etc.. . Cette université devait porter le nom de Ngongo Lutete. Le nom de Lumumba devant être reservé à une université à Kisangani, ayant de facultés ou des Ecoles dans tous les anciens chefs lieux (6) du Congo au 30 juin 1960, avec de dépendances à Matadi et Mbuji-Mayi. Cette université devait conclure des accords de partenarait avec les plus prestigieuses universités asiatiques. Mon raisonnement est simple et facile: *associer tout l'espace géographique akutshu-anamongo dans la formation d'une elite universitaire pour aboutir à un ensemble géopolitique au centre du Congo, * Nous sommes connus dans le reste du Kasaï (les Luluwas et les Lubas) comme les Batetela bena Ngongo, donc nous sommes plus associés et indentifiés à Ngongo Lutete qu'à Lumumba et Lumumba lui-même est décrit souvent dans la litterature anglo-saxonne comme "appartenant à la belliqueuse tribu de Ngongo Lutete, *la personnalité de Lumumba appartient au patrimoine universel et national, c'est dans les villes qui l'ont vu éclater que les universités doivent porter son nom (Kisangani et Kisangani, sans oublier Kindu). En outre, c'est à l'étranger que l'on trouve une université Lumumba (Moscou) et des hommes pour étudaints comme le "studenski dom Lumumba, à Belgrade, le plus grand de l'ex-Yougoslavie, c'est à Leipzig (RDA), qu'il y avait un buste de Lumumba devant l'entrée d'un institut universitaire.

Le fait que les Akutshu-Anamongo, hommes et femmes, adultes et enfants, universitaires et intellectuels, alphabétes et analphabètes; lettrés, semi-lettrés et illetrés ne commémorent pas le 15 septembre n'enlève rien à la grandeur de Ngongo Lutete: nul n'est prophète chez soi.

Diuedonné Bolamba, fils de Antoine-Roger Bolamba avait écrit une pièce de théâtre intitulé "Ngongo Lutete (1970)" qui fut même primée. Le Congo attend encore qu'une troupe théatrale de lakaso joue cette pièce. Occasion manquée! Nous attendons que les philologues tetela traduisent cette pièce dans une langue tetela standard (pas leur tetela avec une forêt d'accent en tout sens et avec des lettres qui cherchent leurs pareilles dans les langues vivantes acteulles).

Les griots, les intellos, les universitaires et les musiciens (même les rapeurs) Mandinge et Maliens chantent, écrivent encore sur l'épopée de Soundjata Maria Djata dont la mère est venerée sous le nom de la "Femme-Buffle": l'histoire, le mythe et la fantaisie ont élevé Soundjata Maria Djata au rang de Vercingetorix, le roi Arthur, Perceval, Roland et j'en passe dans le monde occidental. Et nous? Nous faisons le jeu en rabaissant Ngongo Lutete au monde des Mortels, en épousant la grammaire occidentale qui prétend que Ngongo Lutet aurait été, qui un esclave, qui un serviteur de Tippo Tip! Mais personne ne nous dit le nom musulman de Ngongo Lutete! Qui a vu un seigneur arabe se faire servir par un animiste, porter sur le coeur un animiste? Nos historiens ont fait ce vilain jeu le leur. Les Occidentaux sont allés jusqu'à nous contester Ngongo Lutete, en prétendant qu'il serait Songye comme Lupungu, mais comment expliquer les politiques différentes entre ces deux personalités?

En annexe, la refléxion du Professeur Antoine Dimandja sur Ngongo Lutete et une carte montrant l'emplacement de Ngandu-Kitenge.

A la question du Professeur Dimandja de savoir si Ngongo Lutete aurait été Songye, trouble lancé par les historiens belges, je dis que ce n'est pas parce que la Belgique n'avait pas pu se donner un roi belge et qu'il fallait que l'Allemagne leur donne un prince d'une famille du fin de la Bavière, coin consideré par les Allemands (Saxe-Cobourg) comme ce que nous appelons "ngamba" que les Tetela, que les Tetela se seraient volontairement donné un stratège militaire et politique Songye comme Leader! Ngongo Lutete ne pouvait pas être un Songye. Un jour, les Kongos diront qu'il fut un Mundimbu, Muyombe, Musi Ngombe etc. parce que le nom Lutete existe chez eux.


Bref aperçu historique

Les Tetela Sungu appellent les Songye, les Alembes. La dernière migration des Anamongo avec occupation des terres, avait eu lieu au XVIIIe siécle. Les Sungu dont la cruauté les précédait partout où ils passaient, arrivèrent au bord d'une rivière du côté de Shenga (le prof. Wetshemongo peut donner le nom exact de la rivière), en territoire Alembe. A ce moment, le chef Alembe (Songye) dit aux Sungu: "Nous ne voulons pas la guerre. Nous abandonnerons nos terres, si si votre chef se coupe un orteil!". Le chef Sungu prit son couteau, se coupa net un orteil, le sang gicla et le montra au chef Alembe. Lorsque les Alembe virent le sang royal, pris de panique, ils abondonnèrent sur le champ, toute affaire cessante, leurs terres aux Sungus qui en prirent possession. Comment les Anamongo qui connaisait cette histoire purent-ils accepter un chef Songye? Il faut noter qu'un chef Sungu ne se retournait jamais pour regarder derrière lui, les Alembes savaient qu'avec les Sungu en face sur l'autre rive, engager une bataille signifiait l'extermination de tous, de toute la volaille et tout le bétail, sauf de jeunes femmes belles. Un jour, un Olembe mécontent revint tua d'un coup de lance sur le dos, ce grand chef Sungu, Olenga. Son succeseur pour éviter un attentat perfide, marchait en se retournant d'où l'expression: "L'Usungu sungu l'Okitolenga atatshu katewo lokongo".

Tundanonga
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Dr. Shungu M. Tundanonga-Dikunda
Public & Policy Affairs Consultant
PF 62 02 45


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