Thursday, September 11, 2008

CONTRE LA REBELLION NKUNDABATWARE: L'ONU ET LA RDC TRES IMPUISSANTES


Congo-Kinshasa: Rebellion de Laurent Nkunda-La RDC et l'ONU impuissantes


12 Septembre 2008

Jean-Claude Kongo

Le rebelle congolais Laurent Nkunda fait à nouveau tonner ses canons et rappelle à tous que la paix, dans cette région des Grands lacs, n'est toujours pas pour demain, tant que lui sera là, puissamment armé, bénéficiant de soutiens d'alliés qui lui procurent armes, logistique et finances à profusion. Il est là et fait, à sa guise, la pluie et le beau temps. Triste, tout de même qu'un rebelle puisse se comporter avec autant de désinvolture, en véritable chef d'Etat à l'intérieur d'un Etat. Mais que peut y faire la République démocratique du Congo? Visiblement pas grand-chose.

Le pays, jusqu'à présent, souffre des séquelles de longues années de gestion catastrophique de l'ère Mobutu. Celles de Kabila père n'ayant pas apporté la panacée attendue, on le constate, l'ère du fils est à la peine. Le pays aujourd'hui dispose d'une armée vieillie, mal payée, qui manque de formation et sans doute aussi de motivation. Laurent Nkunda en profite, crâne et se pavane. Et en plus, il a le Rwanda qui assure une base sûre à ses arrières. Paul Kagamé, son mentor, est Tutsi comme lui. Il a fait ses premières armes et grandi à son ombre, au sein du FPR rwandais.

Laurent Nkunda tire judicieusement profit du climat malsain qui sévit au sommet entre la RDC et le Rwanda. Outre les motivations ethniques qui le justifient, on y trouve le ressentiment que portent Kagamé et ses hommes contre le pays de Kabila, outrés d'avoir été priés de regagner enfin leur Rwanda natal, eux, qui, avaient offert leurs forces militaires pour aider Kabila père à remporter la guerre. Or et diamant congolais obligent, ils auraient souhaité que leur "mission" fût éternelle. La pression internationale aidant, ils avaient rejoint leur pays bien malgré eux, mais n'avaient pas manqué de reprocher au pays hôte son "ingratitude" notoire.

Les faits sont passés, mais le ressentiment de Kagamé reste intact. Et en dépit de ses dénégations incessantes, il demeure, à n'en point douter, l'homme pour lequel roule Laurent Nkunda. Le président rwandais d'ailleurs ne dit pas autre chose lorsqu'il affirme que "Nkunda a des griefs politiques légitimes". Ce qu'il ne dit pas, c'est sa volonté à lui de se servir de son géant voisin aux pieds d'argile, comme d'une arrière-cour de son Rwanda natal, petit et enclavé, qui rêve de diamant et de débouché sur la mer.

A travers le drame politique et humanitaire qui se déroule en RDC, on perçoit plusieurs humiliations. Tout d'abord celle que vit le Congo. Le pays fait peine à voir, géant Goliath impuissant, subissant d'incessants assauts d'un petit David belliqueux, provocateur et teigneux à souhait. Mais il y a aussi celle que ressent la MONUC la mission onusienne au Congo. Elle s'échine à tout essayer et s'évertue à trouver quel plan enfin appliquer, à la fois pour mettre hors d'état de nuire une rébellion décidément tenace, et pour redorer son propre blason.

En effet, sa neutralité est désormais ternie par le comportement plutôt équivoque du Colonel Saraha lors de l'offensive menée contre les troupes de Laurent Nkunda en décembre 2007. Ce colonel de la MONUC n'avait pas appuyé, comme convenu, l'action gouvernementale; plus grave, il aurait livré, à l'époque, des informations à l'ennemi. Pour tout dire, c'est la communauté internationale tout entière qui se sent lassée, impuissante et humiliée et qui ne sait plus quoi inventer.


Une lueur d'espoir cependant: le Rwanda et le Congo démocratique ont récemment réitéré leur engagement à ne pas abriter de groupes armés hostiles à l'autre. S'il s'avère que cette promesse des uns et des autres a valeur sacrée, on verra peut-être, d'ici peu, le début de la fin de cette guerre qui n'en finit pas de révolter, tant elle irrite par son iniquité et son cynisme.


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LES COMBATS INTENSIFS AU KIVU: DES PRESSIONS SUR GOMA

Le Potentiel


Les prochaines heures seront décisives pour croire oui ou non à un retour de paix au Kivu. Depuis mardi, des combats ont doublé d'intensité et se déroulent sur plusieurs fronts au Nord Kivu. La ville de Goma serait visée par les éléments du CNDP.

Les combats se déroulent actuellement sur plusieurs fronts au Nord Kivu. Selon les dernières informations, les éléments de Nkunda auraient enregistré des avancées sur le terrain en progressant sur plusieurs fronts. Une colonne se dirigerait vers Kanyabaonga, tandis que près de Rumangabo, des combats violents ont eu lieu.

Mercredi matin, des combats ont opposé une coalition FARDC-Maï Maï-Cobra contre le CNDP, le long de toutes les collines surplombant la localité Kirotshe. C'est aux environs de 5 heures du matin d'hier mercredi que des affrontements ont commencé à une dizaine de kilomètres au sud de Sake, soit environ 40 kilomètres de Goma, en territoire de Masisi, indique radio Okapi.

Comme en pareilles circonstances, les populations en désarroi fuient les zones de combat, se dirigeant vers Minova. Il n'y a d'ailleurs plus de trafic entre cette localité et Goma. Ce qui met déjà le chef-lieu de la province du Nord-Kivu sous pression.

Du côté de Ruthsuru, les combats se poursuivaient à Kikuku, environ à 70 km de Goma sur la route qui mène vers Nyanzale contrôlé par les FARDC. Quant à Kibirizi, à 150 km de Goma, cette localité est maintenant reprise par le CNDP qui, rapporte-t-on, bénéficierait d'un cordon de sécurité par le déploiement, parait-il, le long des frontières communes des éléments de l'armée régulière du Rwanda.

Officieusement, pour prévenir tout débordement. Mais on ne sait jamais l'interprétation que l'on pourrait attribuer à ce prétendu débordement.

Contacté, le général Mayala Nkyama, commandant de la 8è région militaire ne confirme pas le contrôle de Kibirizi et Tshaala par le CNDP. Pour lui, ni les FARDC, ni le CNDP ne sont maîtres de ces deux localités.

LA MONUC A RENFORCE SES POSITIONS

Devant l' évolution de la situation sur le terrain, de part et d'autre, la Monuc a renforcé ses positions militaires. Si d'une part, le général Babacar Gaye confirme les positions occupées par l'un ou l' autre camp, il soutient que la situation reste très tendue. Il a affirmé que la Monuc mettrait tout en oeuvre pour permettre la poursuite du Programme Amani. Mais cela dépend surtout des signataires de l' Acte d'engagement de Goma. « Voilà la plate-forme que nous soutenons avec la facilitation internationale. C'est cela le cadre dans lequel nous devons trouver une solution pacifique à la détresse grave qu'on ne dira jamais assez des populations de Kivu et qui sont notre préoccupation, à nous internationaux », a-t-il souligné.

RENCONTRE CE JEUDI A BUKAVU

Sauf changement de dernière minute, les principaux animateurs du Programme Amani doivent se retrouver à Bukavu. Malheureusement, l'on n'attend pas du tout la présence des éléments du CNDP. Ce Programme étant déjà mis en mal par la reprise des hostilités, l'on se demande si cette rencontre aura effectivement lieu.

Déjà, l'on déploie des efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu, raconte-t-on dans les milieux diplomatiques pour reprendre les négociations. Négociations qui ne manqueront pas de mettre certainement en face les représentants du gouvernement congolais et le CNDP. Car, aujourd'hui, avec le rapport des forces sur le terrain, cette éventualité se confirme de plus en plus.

Ceci dit, la situation au Kivu reste fort complexe et aura incontestablement des répercussions sur le processus politique en cours en République démocratique du Congo. Les craintes évoquées et les conséquences de cette guerre demeurent. Car, tout ceci aura un impact sur les relations dans toute la région des Grands Lacs, et particulièrement entre le Rwanda et la Rdc avec la dernière escalade verbale entre Kinshasa et Kigali.


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