Thursday, September 18, 2008

LE SILENCE DE JOSEPH KABILA MET SON LEADERSHIP EN CONTESTATION


CRISE A L'EST DU PAYS: LE LEADERSHIP DE JOSEPH KABILA EN QUESTION.


La récente crise à l'est du pays, cette partie de la République qui, à en croire le verdict des urnes, avait massivement voté pour le président Joseph Kabila aux élections présidentielles de 2006, ressuscite la question de son leadership.

En effet, une des promesses que le président Joseph Kabila avait faite à la population congolaise juste après sa victoire était celle de ramener la paix dans ce coin du pays. Et par ce fait, « parachever le chantier de la reconstruction nationale, valoriser le travail et bannir toutes les anti-valeurs, dont notamment la xénophobie, le tribalisme, l'intolérance, l'exclusion, l'incitation à la haine, la corruption et l'injustice sous toutes ses formes, pour faire de la RDC un pays uni, fort et prospère ».

Après avoir assumé le levier de commande de la République Démocratique du Congo pendant plus de sept ans, et deux de ces années après les élections reconnues par nombre des témoins tant nationaux qu'internationaux en matières électorales, comme étant démocratiques, libres, et transparentes; il est important que le peuple congolais évalue son leadership en considérant un certain nombre de points.

1. La Capacité de forger des alliances
Savoir créer les alliances militaires avec des états amis est un grand atout pour un chef d'état. L'histoire du Congo-Kinshasa nous renseigne que grâce aux alliances avec les Belges, les Français, les américains et les Marocains, le président Mobutu a pu mater des mouvements insurrectionnels (Shaba I et Shaba II) au Katanga . Récemment, le président Laurent Désiré Kabila n'aurait pu résister à ses anciens alliés ruandais, burundais et ougandais, n'eut été les alliances qu'il a pu habilement forger en un temps record avec l'Angola, la Namibie, le Tchad, et le Zimbabwe . Le président Laurent Désiré Kabila n'avait pas encore fait deux ans au pouvoir quand il avait reçu cet exploit. Et bien plus, il n'avait même pas encore bénéficié de la légitimité dont jouit aujourd'hui son successeur, le président Joseph Kabila.

Jusqu'à preuve du contraire, le président Joseph Kabila, qui est au pouvoir depuis 2001, n'a pas encore réussi à réunir une coalition capable de l'aider à se défaire du Rwandais Nkundabatware Mihigo qui, comme tout autre extrémiste tutsi rwandais, se fait passer pour un tutsi congolais, juste pour promouvoir les ambitions territoriales, économiques, et hégémoniques, des extrémistes Tutsi rwandais au Congo.

Qu'est-ce qui manque au président Joseph Kabila? Est-ce le pouvoir de persuasion? Est-ce le manque de confiance des autres chefs d'état Africains? Où peut-être, croit-il fermement à la force de frappe des forces armées de la République Démocratiques du Congo (FARDC) dont il est le commandant suprême?

Etant donné que les commandants des opérations de FARDC qui opèrent dans le Grand Kivu n'arrivent toujours pas à se débarrasser de Nkundabatware Mihigo , chose que le général Mbuza Mabe avait pourtant réussi avec brio à chasser Nkundabatware et son compagnon de lutte, le colonel Jules Mutebusi, du Sud Kivu; il est urgent que le président Joseph Kabila exploite cette option de la création des alliances militaires avec des états amis, pour effectivement étendre l'autorité de l'état sur le Grand Kivu .

Le gouvernement congolais doit cesser de naïvement compter sur les casques bleus de la MONUC pour atteindre cet objectif. Le cas de haute trahison du colonel indien de la MONUC, le colonel Chand Saroha, qui commandait les opérations sur terrain lors de la chute de Mushake est très illustratif à ce sujet.

Définitivement, disons que la MONUC semble intentionnellement ne pas vouloir aider les FARDC à faire cesser l'occupation de l'est du Congo militairement par le Rwanda via Nkundabatware Mihigo et autres extrémiste Tutsi interposés. Ainsi, étant membre du SADEC et de la CEEAC dont il est le président en exercice, le président Joseph Kabila et son gouvernement ne devront pas avoir honte de solliciter l'appui militaire des pays membres de ces deux groupements régionaux pour mettre fin aux aventures des extrémistes Tutsi rwandais au Congo qui luttent pour poursuivre la lutte du RCD-Goma.

2. L'inefficacité de sa strategie communicationnelle
Dans une de ses déclarations à la presse, le président Joseph Kabila disait qu'il était plus un homme d'action qui aimerait être jugé par les actes qu'il pose, et non par des discours propagandistes. A ceux-là qui lui reprochaient de ne pas souvent communiquer avec le peuple, il disait que le peuple Congolais était trop habitué aux discours et qu'il voulait changer cette manière de travailler.

Seulement voilà ! Le rôle d'un chef d'état, c'est aussi de rassurer une population en insécurité, de calmer un peuple qui s'inquiète, de déterminer la direction que le pays doit prendre, etc . D'après la Constitution de la RDC , le président de la République incarne l 'autorité de l'État . Il a le devoir de veiller au respect du texte constitutionnel, et d'assurer le fonctionnement normal des pouvoirs publics et la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale et de l' intégrité du territoire.

Ainsi, le mutisme du président face aux questions de grand intérêt national est plus que surprenant. Comment explique-t-il son silence à la question sensible de la circulation de la population dans le Katanga ? Son ministre de l'intérieur Denis Kalume venait de signer un arrêté qui n'est ni suivi ni respecté par le ministre de l'intérieur du Katanga, ni par le maire de Lubumbashi, et moins encore par le président de l'assemblée provinciale du Katanga. Comment se taire devant une telle question qui peut avoir des effets d'entraînement négatifs dans d'autres provinces du pays?

Comment se taire surtout quand on connaît ce qui s'est passé dans cette province dans les années soixante; et récemment en 1992 lorsque Mr. Kyungu wa Kumwanza, alors gouverneur du Katanga, appelait les Kasaiens des «Vidudu», c'est-à-dire les insectes qu'il fallait exterminer à tout prix?

Comment ne pouvait-il pas rassurer la population de Kinshasa face à l'insécurité grandissante ? Un vice-président de l'assemblée provinciale est assassiné, un ancien ministre de la défense est criblé des balles, un grand sportif attaqué, etc.; Comment un chef d'état peut-il demeurer si silencieux devant des telles situations ? Qui doit donc rassurer la population à sa place ?

Disons-le, et à haute voix : La vision du président Joseph Kabila en matière de communication est anachronique avec la gestion des Etats modernes et qui se disent démocratiques.

En effet, le président Kabila ne peut expliquer au peuple Congolais son silence et son inaction en ce qui concerne des sujets d'intérêt national notamment le dossier Bundu dia Kongo, le récent dossier du détournement de 1.3 milliard de dollars dans six entreprises publiques et trois régies financières, la corruption dans tous les secteurs de la vie, l'exploitation du gaz méthane des eaux du lac Kivu par le Rwanda, la présence des rebelles hutus rwandais au Congo, la présence des soldats tutsi rwandais au Congo, la présence des rebelles ougandais au Congo, l'exploitation illégale des ressources du parc Virunga par les troupes du rebelle Nkundabatware Mihigo au profit du Rwanda, etc . Qui va expliquer ces dossiers à notre peuple ?

3. L'inefficacité du leadership de Joseph Kabila
Il y a, certes, de Congolais qui apprécient le style de leadership du président Kabila. Cependant, nous y décelons quelques défaillances, et non les moindres . En effet, quand on visite les institutions d'enseignement supérieur et universitaire, pour ne citer qu'un cas, on se rend compte qu'en dépit des frais que les étudiants paient, les chefs de certaines de ces institutions ne voient pas l'urgence d'équiper leurs institutions en bancs, en ordinateurs, ou même d'y assurer la propreté .

Il est inconcevable que des chefs d'établissements scolaires ou académiques ne craignent rien. On ne sent pas l'urgence dans leurs chefs, le genre d'urgence qui motive le gouverneur du Katanga dans la reconstruction de sa province. Comment peut-on percevoir $150 auprès de 5000 étudiants, et ne pas penser à acheter un seul microscope, un seul ordinateur, ou des simples bancs ? Comment comprendre que des étudiants dans une université « nationale » suivent une formation sur « l'enseignement à distance » sans un seul ordinateur ? Comment expliquer des voyages repétés des ministres à l'étranger alors que le gouvernement ne peut même pas équiper une seule université du Congo?

Il existe des bureaux des communes à Kinshasa qui, bien que collectant et amassant de grosses sommes d'argent, continuent à attendre que le gouvernement central les équipe en logiciels informatiques et autres fournitures de bureaux. Incroyable, mais vrai.

L'argent de l'état va dans les poches des individus sans que ces individus aient peur des sanctions. Des fonctionnaires de l'état reçoivent ouvertement des pourboires pour accepter d'offrir des contrats du gouvernement aux entreprises bidon sans se faire inquiéter par qui que ce soit. Voilà pourquoi rien ne semble marcher à Kinshasa et à l'intérieur du pays: Il y a une absence totale d'un système efficace de sanctions et récompenses.

Bien plus, il y a deux ans que le président Joseph Kabila déclarait que la recréation était finie. Rien ne semble avoir changé, Mr. le président . Au contraire, les vielles tares continuent à ronger la gestion du pays. Pourquoi les gestionnaires des entreprises publiques, des établissements scolaires et universitaires, des hôpitaux, des bureaux de l'état, etc. n'ont pas conscience que les biens qu'ils gèrent appartiennent à l'état ? C'est là, la grande interrogation ?

4. La ligne de Séparation (de force) à l'est du pays : un danger de la kosovisation du Congo
Il va sans dire que la MONUC semble avoir un agenda cach é pour la RDC . Le fait que le commandant indien de la MONUC ait livré Mushake aux hommes de Nkunda sans susciter une action appropriée de la part du Président Kabila, le commandant suprême des FARDC; et moins encore de la part du ministre congolais de la défense, et du ministre congolais des affaires étrangères est un signe probant de la faiblesse du leadership du président Kabila.

Le silence du président de la république; son inaction (ou la perception de son inaction) aux problèmes cruciaux que les congolais fassent face au jour le jour ; son déficit communicationnel; l'absence à court terme d'actions sociales à impact direct sur le vécu quotidien des congolais ; contribuent à miner son leadership.

Conclusion

Somme toute, la République Démocratique du Congo n'a jamais eu un chef d'état et un premier ministre si absents et si inexpressifs depuis l'aube de son histoire. Réussir la réunification du pays, et étendre l'autorité de l'état sur l'ensemble du territoire national, et singulièrement dans le Grand Kivu, est un grand défi que le président Kabila doit gagner. Sa présence actuelle à Goma est un signe encourageant; mais encore faut-il que cette fois-ci, il en finisse une fois pour toute avec Nkundabatware Mihigo et sa clique de CNDP. En défaut de quoi, le président Joseph Kabila fera bientôt partie du passé.

Il ne fait l'ombre d'aucun doute que le président Paul Kagame du Rwanda a voulu créer la diversion concernant les élections législatives bâclées au Rwanda en lançant une attaque contre les FARDC. Aussi longtemps que l'opinion internationale se focalise sur la crise au Congo plutôt que l'absence d'une opposition aux élections législatives au Rwanda, cela fait l'affaire du Rwanda.

Le président Joseph Kabila doit faire un grand effort pour comprendre que la démocratie a des exigences. Se rétracter derrière un mur de silence face aux problèmes importants que traverse le pays est contraire à l'exigence de la transparence dans un état démocratique. L'heure est grave. Une réorientation de son leadership dans le sens de l'efficacité s'impose.

Congo Vision

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SELON JOSEPH KABILA, LE GOUVERNEMENT TROUVERA UNE SOLUTION PAR TOUS LES MOYEN



Le Gouvernement congolais trouvera une solution face à la sécurité dans les provinces du Nord et Sud Kivu par tous les moyens. C'est l'une des phrases clés du président de la république lors d’un point de presse qu’il a tenu ce jeudi avec les médias nationaux et internationaux à Goma, après 5 jours de visite dans la province du Nord-Kivu.

Le Gouvernement congolais trouvera une solution sur la sécurité dans les provinces du Nord et Sud Kivu par tous les moyens. C'est une des phrases clés du président de la république lors d’un point de presse qu’il a tenu ce jeudi avec les médias nationaux et internationaux à Goma, après 5 jours de visite dans la province du Nord-Kivu. Pour Joseph Kabila, les accords de Goma du 23 janvier dernier disposent que le programme Amani est le seul cadre de dialogue pour la paix et tous les signataires de ces accords doivent les respecter textuellement. Plus question, ajoute le président congolais, de continuer à faire des scénarios de jeu de guerre qui font souffrir la population en faisant des milliers des déplacés. Le président Joseph Kabila Kabange revient sur les objectifs de sa visite au Nord-Kivu : « Je suis venu pour deux raisons. Tout d’abord encourager nos populations dans ce moment difficile où les affrontements ont repris, alors qu’on espérait déjà trouver la solution. De deux, c’est pour voir comment faire retourner la paix plus attendue par les populations de Nord et Sud Kivu. Et nous sommes déterminés à trouver cette paix à n’importe quel prix.Tout ce que je peux dire au CNDP, c’est de rentrer dans le processus car il n’y a aucune autre voie. Nous tous nous nous sommes mis d’accord sur cette question au mois de janvier. De ce fait, s’il y a un groupe ou des groupes qui ne vont pas s’y conformer, pendant tout ce temps nous venons de travailler ensembles pour étudier comment les forcer d’accepter. Nous ne pouvons plus continuer à jouer ce jeu et nous ne pouvons plus continuer à faire souffrir nos populations. » Le chef de l’Etat, qui est revenu jeudi à Kinshasa, a aussi déclaré, au cours de ce point de presse, que le "Rwanda n’était pas innocent" dans la reprise des hostilités dans les Kivu. Ce que le Rwanda a démenti jeudi soir par sa ministre des Affaires étrangères, Rosemary Museminali, déclarant que le Rwanda n’a jamais apporté un soutien au CNDP. Entre temps, sur terrain, une accalmie s’observe ce vendredi matin dans les villages où de violents affrontements ont opposé jeudi le CNDP aux Maï-Maï Pareco , précisément dans les villages de Muheto et Nyamitaba au Nord de Goma dans le Masisi. Le commandant de la police à Masisi parlait hier de combats à l’arme lourde, qui ont entraîné un déplacement massif des populations de plusieurs villages vers Masisi centre.



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