FARDC-Maï-Maï Cobra et le CNDP le long de toutes les collines surplombant la localité de Kirotshe.
Des combats s’intensifient depuis mardi sur deux fronts dans la partie nord de Rutshuru et dans la partie sud de Masisi. Depuis tôt ce mercredi matin , de violents combats opposent une coalition FARDC-Maï-Maï Cobra et le CNDP le long de toutes les collines surplombant la localité de Kirotshe.
Depuis le début de ce mercredi après midi, les insurgés du CNDP de Laurent Nkunda ont pris le contrôle des toutes les collines entre Kirotshe jusqu’à Bweremana et contrôlent de ce fait tout le couloir du bord du lac Kivu, le long de la route entre Goma et Minova, indiquent plusieurs sources sur place. Cette reconquête de ces localités est intervenue après de violents combats.
Selon des sources administratives à Minova, quelques tirs se font encore entendre jusque ce soir dans la partie entre Bweremana et Minova. Pour cette source, les FARDC sont pour l’instant concentrés à Minova dans le Sud-Kivu. Cette source ajoute que toute la population de Minova avec d’autres venus d’autres localités déjà occupées par ce mouvement, ont quitté la cité. Les uns ont pris la direction du Sud-Kivu et les autres ont pris la direction des îles sur le lac Kivu.
Toute la journée indique cette source, il n’y a plus de trafic par voie routière entre Minova et Goma.
C’est aux environs de 5 heures du matin ce mercredi que des affrontements ont commencé à une dizaine de kilomètres au sud de Sake, soit environ 40 kilomètres au sud de Goma, en territoire de Masisi, indiquent à radiookapi.net des sources officielles sur place.
Jusque 12 heures locales, une avancée des troupes de CNDP s’était observée vers le pont Renga et sur les collines Nduma, Kiluku et Shasha près de Kirotshe. Selon les sources officielles, on compte actuellement 5 blessés par balle parmi les civiles, dont deux femmes et trois enfants qui suivent présentement des soins appropriés à l’hôpital de Bobandana vers Bweremana.
La quasi-totalité des habitants de cette zone des affrontements s’est déplacée vers Minova, à 90 km au sud de Goma, dans le Sud-Kivu, à cheval avec le Nord-Kivu.
D’autre part, du côté Nord de Rutshuru, des combats se poursuivent dans la journée ce mercredi vers les secteur Kikuku, environ 70 kilomètres à l’ouest de Rutshuru centre sur la route qui mène à Nyanzale. Pour les habitants qui fuient des tirs nourris dans ce secteur depuis ce matin, le CNDP venait de prendre le contrôle des localités de Kibirizi et Tshaala, en partie Nord de Rushuru depuis mardi soir. Et tous les villages autour de ces localités restent vides. Contacté, le général Mayala Nkyama commandant de la 8ème région militaire ne confirme pas le contrôle de Kibirizi et Tshaala par le CNDP. Pour lui, ni le CNDP, ni les FARDC ne contrôle ces 2 localités.
Le CNDP tient un meeting à Kibirizi
Des personnes fuyant les combats et qui sont arrivées la nuit dernière à Kanyabayonga, sur la route de Butembo, affirment que les militaires du CNDP occupent depuis mardi soir la localité de Kibirizi située à environ 150 Km au nord de Goma, près de la Rwindi, et cela après d’âpres combats toute la journée avec des soldats FARDC de la 7ème Brigade intégrée. Information confirmée par des sources militaires des FARDC dans la région.
Selon ces habitants de Kibirizi arrivés à Kanyabayonga, lors d’un meeting tenu mardi vers 17H00 locales à Kibirizi par des autorités militaires du CNDP, ces dernières ont appelé la population qui avait fui les combats à revenir dans la cité et à vaquer à leurs occupations. Ils ont annoncé également leur intention de poursuivre leur offensive, « jusqu’à Eringeti », ont-ils déclaré.
Pour leur part, les responsables militaires de la 7ème brigade intégrée ont déclaré ce matin à radiookapi.net que leurs troupes se trouvaient encore dans les environs de Kibirizi.
55 000 nouveaux déplacés dans l’errance et sans assistance
Selon Ocha, cette situation est la première conséquence de la reprise des hostilités entre le CNDP et les FARDC. Ces 55 000 personnes ont fui leurs milieux depuis la semaine dernière, en raison des combats et des pillages dans les territoires de Masisi et Rutshuru.
Le nombre de déplacés approche actuellement les 600 000 depuis une année dans toute la province du Nord-Kivu, indique Patrick Lavand'homme, responsable du bureau de la Coordination des affaires humanitaires, Ocha, au Nord-Kivu. Plusieurs déplacés ont pris la direction de Kanyabayonga, à plus de 150 kilomètres de Goma, à Kitshanga, à près de 100 kilomètres à l’ouest de Goma, dans le territoire de Masisi et à Kalungu, dans le Sud-Kivu. Patrick Lavand’homme affirme que la situation humanitaire qui était déjà catastrophique il y a une année, continue une fois de plus à s’aggraver. Des milliers des déplacés se retrouvent aujourd’hui sans assistance humanitaire à cause de l’insécurité qui ne permet pas aux humanitaires de les assister en vivre.
Patrick Lavand’homme explique : « Aujourd’hui, les ONG se sont retirées des zones telles que Nyanzale, Katwe, Kibirizi. Egalement, l’accès sur Rutshuru et Kiwanja a été remis en cause. Beaucoup d’ONG ont dû quitter à cause de l’insécurité, surtout à cause des problèmes d’accès sur l’axe. On sait qu’il y a eu des combats près de Kalengera, Rugari. Donc, plusieurs des distributions ont dû être suspendues à cause de ça ! Pour l’instant, nous sommes en déploiement aux alentours des zones de combat. On fait un monitoring très proche des arrivées des déplacés au fur et à mesure. Et puis, si la sécurité le permet, nous allons commencer à distribuer. Mais si la sécurité n’est pas garantie pour les déplacés qui arrivent, pour les humanitaires ça va être difficile. Donc, c’est un appel à l’ensemble des groupes armés et à l’armée nationale de respecter les drapeaux des humanitaires. Si on se fait attaquer, on ne pourra pas soigner les gens, on ne pourra pas les aider dans la détresse où ils sont. »
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RD CONGO: LES FAIBLESSES DES FARDC, CHIKES DIEMU S'EXPLIQUE
concernant le comportement des FARDC sur le terrain face aux troupes de Laurent Nkunda, allégations parues dans le quotidien belge "Le Soir", le ministre de la défense et anciens combattants, Chikez Diemu, relativise. Privilégier la résolution de la crise actuelle à travers le programme Amani, au lieu des affrontements, n’est pas une faiblesse pour le gouvernement congolais; c’est même un avantage pour l’ensemble de la sous-région, a-t-il expliqué à radiookapi.net
Réagissant mercredi soir à Goma aux allégations du président rwandais Paul Kagame, concernant le comportement des FARDC sur le terrain face aux troupes de Laurent Nkunda, allégations parues dans le quotidien belge "Le Soir", le ministre de la défense et anciens combattants, Chikez Diemu, relativise. Privilégier la résolution de la crise actuelle à travers le programme Amani, au lieu des affrontements, n’est pas une faiblesse pour le gouvernement congolais; c’est même un avantage pour l’ensemble de la sous-région, a-t-il expliqué à radiookapi.net
« Ils peuvent dire : contre 3 000 personnes vous alignez 20 000, les armes, on vous les reprend. Ils peuvent en reprendre comme ils veulent. Mais contre la volonté populaire, ils sont allés à Kitona, ils sont allés jusqu’au Katanga, à Kisangani. Contre la volonté populaire nous avons trouvé le dialogue, nous pensons que ce n’est pas une faiblesse. Nous sommes un pays béni, nous voulons le développer pour le bien de la sous-région, nous n’envierons quand même pas des vaches, des bananes et des montagnes. Donc, nous avons tout intérêt que le processus Amani aboutisse. C’est pourquoi nous nous investissons pour que les frères qui n’ont rien à se reprocher rentrent là-bas.Ceux-là qui sont sous le mandat[mandat d'arrêt, Ndlr], la loi s’occupera d’eux… », a déclaré le ministre de la Défense.
Pour rappel, dans une interview datée du 6 septembre dernier, le président rwandais avait estimé que les armes utilisées actuellemnt par Laurent Nkunda contre les FARDC ont été prises par ce dernier sur les FARDC elles-mêmes, qui fuient devant les troupes de Nkunda. Elles ne lui sont donc pas fournies par le Rwanda.
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