Tuesday, April 22, 2008

LES SHEGUES ET LE PHENOMENE "KULUNA"

Après Matete, Ngaba, Limete, Barumbu, Bumbu, le phénomène « Kuluna » touche Gombe

Ntalu Nzoyakomba Pelé


Un blessé et une démonstration de leur capacité à contrôler le lieu : tel est le spectacle qu'a offert le vendredi 18 avril 2008 à 11 heures 30' au croisement des avenues des Aviateurs et de l'Equateur, devant l'alimentation City Market, un groupe de jeunes gens dont la paternité est attribué abusivement à la rue.

Deux « shégués » vivant avec handicap, l'un amputé de la partie supérieure de la cuisse et l'autre amputé de la partie inférieure de l'avant-bras, ont eu une altercation au départ verbale, mais qui s'est terminée par une bataille rangée.

Le premier s'est servi de sa béquille et a sérieusement blessé le deuxième au niveau de la tempe gauche. L'importance de l'hémorragie qui s'en est suivie porte à croire qu'une artère ou une veine serait sectionnée.

Au même instant, un groupe des « shégués » venu du côté de la Monuc, ajouté à ceux qui surveillent le parking des véhicules, affluent sur le lieu, soit une cinquantaine d'hommes, femmes et enfants. Ils prennent le contrôle de l'avenue de l'Equateur, sans qu'aucun agent de l'ordre ne viennent les inquiéter.

Un vendeur ambulant nous a confié que « la police préfère nous arrêter, parce qu'elle sait que nous allons donner quelque chose. Mais les shegués, qui s'en occupera ? »

Au croisement des avenues de l'Equateur et Lukusa un policier intervient. Malheureusement, il ne réussit pas à rétablir l'ordre. Les jeunes gens se chargent de l'auteur de la blessure, le rouent des coups de bâton, de pierre, bref tout était bon pour le battre.

Ils réquisitionnent une voiture Mazda 323, immatriculée KN 6460 BK de couleur rouge, dans laquelle ils prennent place à six, y compris le blessé, ainsi que l'auteur de la blessure. Pendant près de 45 minutes, ils se rendent maîtres de l'avenue de l'Equateur.

Passants, gardiens des magasins, clients et travailleurs : personne n'ose dire quelque chose pour ne pas susciter la colère des « Shegués ». Peu après des langues se délient pour lancer : « où est la police ? »

Les autorités connaissent certainement la menace que représente cette catégorie des citoyens qui jouissent d'une « immunité » qui ne sait pas définir son statut. Ils sont omniprésents dans tous les coins du centre-ville et exigent parfois des taxes de parking.

Le Phare



© 2008 Sankurunews