Tuesday, April 22, 2008

UNE INTENSE TENSION ENTRE LE RWANDA ET LA RD CONGO


LERWANDA IMPLIQUE DANS LE PILLAGE DELA RDC - PAUL KAGAME NIE L'EVIDENCE, LES CHIFFRES ACCABLENT KIGALI


Angelo Mobateli


Le président rwandais s'évertue, dans une interview à Jeune Afrique, à nier l'implication de son pays dans le pillage des minerais précieux de la République démocratique du Congo. Menaçant qu'il « n'accepte plus » » qu'on l'interroge à ce sujet, Paul Kagame se vante par ailleurs d'avoir « « beaucoup aidé le Congo ».

Mais, un document établi par le gouvernement congolais en date du 31 octobre 2002 dévoile des chiffrés et l'identité des personnalités rwandaises impliquées dans ce vaste pillage.

MEPRIS ET ARROGANCE

A l'analyse de ses réponses aux questions posées par Jeune Afrique, qui a publié l'interview dans son édition n°2466 du 13 au 19 avril 2008, le président rwandais apparaît comme un homme arrogant et qui manie le mensonge sans état d'âme.

Interrogé sur la poursuite de l'exportation depuis Kigali des minerais précieux pillés en RDC, Paul Kagame a une réaction méprisante. « Et comment ces minerais quittent-ils le Rwanda ? Via des vols hebdomadaires de Brussels Airlines ? Les Belges, qui ont pendant des décennies exploité et pillé le Congo et le Rwanda, devraient le savoir ! Tout cela est assez minable. Laissez-moi vous dire ceci : je n'accepte plus qu'on me pose ces genres de questions insultantes. Je n'y répondrai plus. C'est pour moi une perte de temps. Je n'ai que du mépris pour les gens qui colportent ces genres de rumeurs », déclare-t-il.

A propos de l'aide en sous-main que Kigali apporterait au général renégat Laurent Nkunda, le chef de l'Etat rwandais réagit sèchement : « Nous avons beau coup aidé le gouvernement congolais. Posez-lui la question et posez la question au président Kabila. Le Rwanda les a beaucoup aidés. La réalité est là. Dès lors, ne me demandez pas si nous aidons Nkunda ».

Si Nkunda est - pour les autorités de Kinshasa - un criminel de guerre, qu'est-il pour Paul Kagame ? « C'est leur problème. Elles ont essayé de le combattre et elles ont échoué, idem pour les forces négatives des FDLR. Comment comptent-elles s'y prendre désormais ? Veulent-elles vivre avec Nkunda ou sans lui ? C'est au président Kabila de le décider, pas à moi. Si Nkunda devenait un problème pour le Rwanda, je saurais ce qu'il faut faire. Mais, ce n'est pas le cas aujourd'hui », répond-il.

KINSHASA BRANDI DES PREUVES

Le 31 octobre 2002, le gouvernement de Kinshasa a rendu publique une synthèse de l'additif à son mémoire n°S/2001/1156 déposé auprès du secrétaire général de l'Onu sur le pillage systématique et l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses dans les territoires occupés de la RDC par les agresseurs rwandais, ougandais et burundais.

Au chapitre 2, consacré à la « criminalisation de l'économie congolaise », il considère que « le pillage et l'exploitation illégale des ressources de la RDC ont atteint une ampleur qui dépasse de loin le constat établi par le Panel (des experts des Nations unies); car ce phénomène porte sur l'ensemble des ressources qu'elles soient minérales, écologiques, agro-pastorales, financières, énergétiques, industrielles et surtout humaines ».

Il affirme, en ce qui concerne le diamant, que l'ampleur du trafic est confirmée par les faits et chiffres incontestables. « Des sources indépendantes crédibles évaluent des exportations rwandaises, ougandaises et burundaises des diamants de joaillerie à 12.967.047,83 carats pour une valeur de 427.046.578,39 dollars américains de 1998 en mai 2001 », révèle-t-il.

Une première évaluation sommaire effectuée par Kinshasa montre que « l'estimation faite par le Groupe d'Experts des Nations unies selon laquelle le coltan a déjà rapporté au Rwanda environ 250 millions de dollars est sous - évaluée au regard du montant relevé par le Commission des Experts Nationaux Indépendants pour la période allant de 1998 à mai 2001 qui est de 774.811.256,00 dollars ».

Sans prendre en compte l'évaluation du coût humain de la guerre, le gouvernement congolais estime provisoirement les préjudices subis par l'Etat congolais « à 10 milliards de dollars américains ».

« Cette évaluation concerne les ressources minières pour 1.510.331.115,59 dollars, les ressources agro-pastorales et écologiques pour 1.737.407.196,42 dollars, les ressources financières pour 6.247.963.961,45 dollars et les ressources matérielles y compris les infrastructures sanitaires pour 622.565.026,00 » pour la période allant d'août 1998 à mai 2001, précise-t-il.

Sociétés et personnalités rwandaises impliquées

Le pillage ainsi que l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC sont l'oeuvre des prédateurs bien connus qui agissent avec la complicité de certains milieux d'affaires et financiers internationaux, constate le gouvernement de Kinshasa.

Il épingle les sociétés et les personnalités qui composent la filière rwandaise dans le pillage et l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses du pays. Il s'agit de :

1. Makabuza Modeste, Société Jambo Safari

2. Alfred Khalisa, Banque du Commerce, du développement et de

l'Industrie

3. Tibère Rujigo, Tristan Investment Company

4. Abdoul Karim

5. Mohammed Ali Salem, Global Mineral

6. Aziza Kurusumu Gulamali, UZABUCO - SOMIGL

7. Emmanuel Kamanzi, chef de département du RCD

8. Le frère de Abdoul Karim, associé à Kanaffer du réseau ougandais

9. Les officiers de l'A.P.R. :

10. Général James Kabarebe


11. Commandant Sebera

12. Commandant Kazura

13. Commandant Gatete



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