Friday, October 10, 2008
JOSEPH KABILA: L'HEURE EST GRAVE, LES CONGOLAIS DOIVENT SE MOBILISER ET FAIRE APPEL A U PATRIOTISME
LE MESSAGE DE JOSEPH KABILA A LA NATION: L'HEURE EST GRAVE
Le chef de l’Etat appelle le peuple congolais à la vigilance et à la mobilisation générale. Devant la situation préoccupante qui prévaut actuellement en République démocratique du Congo, le président de la République, Joseph Kabila Kabange, s’est adressé hier à la nation. Sur un ton ferme qui traduit justement les moments difficiles que traverse le pays, le chef de l’Etat a souligné la gravité de la situation. Il a interpellé chaque congolais à bien prendre conscience du défi lancé à tout le peuple. L’invite par conséquent à la mobilisation générale, à la vigilance tous azimuts devant ces forces négatives qui s’acharnent à remettre en cause la volonté du souverain primaire. Saisissant cette opportunité, il a annoncé la nomination dans les prochaines heures d’un Premier ministre, chargé de former un « gouvernement de missions ». Les tâches prioritaires ont été définies. Mais auparavant, il se déclare ouvert au dialogue et prêt à coopérer avec tous les pays, particulièrement ceux de la région. Sans chantage.
Le développement de la situation sécuritaire cette dernière semaine, mettant en péril l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale, a obligé le président de la République à s’adresser hier soir jeudi à la nation. Le ton ferme de son message souligne justement la gravité de la situation au moment où le peuple congolais croyait avoir tourné une des pages tristes de son histoire : celle de la guerre.
Erreur, a dit le chef de l’Etat qui s’est référé aux bruits de bottes et de canon tant au Kivu qu’en Ituri, alors que cette dernière partie du pays était pacifiée. Il a stigmatisé alors les forces étrangères, sans les nommer, lesquelles sont déterminées à faire couler le sang du peuple congolais. Mais également certains signataires de l’Acte d’engagement de Goma, en l’occurrence le CNDP de Laurent Nkunda, qui viennent de violer les actes signés au terme de la Conférence de Goma pour recourir aux armes. Toutes ces forces négatives, tentent ainsi « de remettre en cause la volonté du souverain primaire, lançant ainsi un défi à l’ensemble du peuple congolais ».
Régissant à cet affront, le chef de l’Etat a fait remarquer que « par devoir patriotique, nous devons nous y opposer ». Aussi, s’est-il tourné vers les FARDC qui, malgré leur jeunesse, une armée en pleine restructuration et face à une guerre non conventionnelle, ont fait preuve de bravoure, de façon stoïque, résistant avec héroïsme.
« L’heure est grave », a souligné le chef de l’Etat avant d’interpeller chacun pour une vigilance sans faille. Car, a-t-il précisé, la renaissance de la République démocratique du Congo « contrarie beaucoup d’intérêts ». « Loin de tout clivage politique, comme un seul homme et en vue de préserver la paix, l’unité, unissons nos efforts pour décourager toute velléité afin de garantir la stabilité des institutions », a dit le chef de l’Etat.
OUVERTURE AU DIALOGUE
Auparavant, le président de la République a tenu à faire observer qu’il a toujours privilégié le dialogue. Cette attitude, a-t-il dit, ne constitue nullement une faiblesse. Aussi, a-t-il lancé un appel à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Gouvernement à former un front uni pour défendre cette cause nationale qui ne peut être l’objet d’aucun marchandage. Il a invité les brebis égarées à rejoindre le Programme Amani qui demeure le seul cadre de concertations susceptible de régler tout différend. Dans le même ordre d’idées, il a interpellé la Communauté internationale à s’y impliquer davantage pour autant que la crédibilité de la mission de paix de l’Onu est sérieusement menacée alors qu’il lui revient de favoriser la cohabitation entre les peuples. Pour la République démocratique du Congo, le chef de l’Etat précise qu’il reste ouvert au dialogue et tout disposé à coopérer avec tous les pays, particulièrement ceux qui l’entourent. « Mais c’est sans chantage, dans le respect mutuel et du droit international en vue de l’amélioration de la qualité des relations », a encore dit le chef de l’Etat.
NOMINATION D’UN PREMIER MINISTRE
Ceci dit, le président de la République s’est attardé sur la nomination du futur Premier ministre après la démission de Antoine Gizenga à qui il a reconnu ses mérites politiques. A ce sujet, le chef de l’Etat a annoncé la nomination, dans les prochaines heures, d’un Premier ministre chargé de former un « gouvernement de misions ».
Il a, par conséquent circonscris ces misions : mettre fin aux poches d’insécurité en s’appuyant sur les aspects politique, diplomatique et militaire. Il a enjoint déjà le prochain gouvernement à se consacrer à la mise en ouvre des 5 Chantiers tout en prenant en compte l’amélioration des conditions salariales, sociales des travailleurs et des populations. Mais en ayant toujours à l’esprit la bonne exécution du Programme économique du gouvernement, et surtout l’accélération des réformes dans les secteurs prioritaires de l’Etat. Il s’agit de la Sécurité, la Justice, le Portefeuille de l’Etat, les Mines et Hydrocarbures, l’assainissement du secteur privé, la relance de l’Agriculture, et enfin la décentralisation.
Au demeurant, le message du chef de l’Etat à la Nation n’élude aucun aspect des moments difficiles. Le président de la République relève une fois de plus que la Rdc demeure toujours l’objet de convoitises et est au centre des enjeux régionaux et mondiaux. Que la Rdc reste ouverte au dialogue tant au plan interne qu’externe sans pour autant que les négociations soient l’objet d’un quelconque marchandage.
Il n a pas hésité à interpeller la Communauté internationale, en reconnaissant toute la gratitude pour l’assistance apportée à la République démocratique du Congo. Mais cette assistance risque d’être annihilée tant il demeure vrai que la crédibilité de la mission de paix de l’Onu est gravement menacée. Allusion faite certainement à la non requalification du mandat de la Monuc pour mieux imposer la paix et favoriser la cohabitation entre les peuples.
En d’autres termes, il revient à la Communauté internationale d’exercer une pression manifeste qui découragerait toute tendance expansionniste ou un quelconque pouvoir de domination.
En ce qui concerne les rapports dans la sous-région, Joseph Kabila a réaffirmé la volonté de la Rdc de coopérer avec tous les pays de la région, mais dans le respect du droit international pour des relations de qualité. Cependant, tout ceci ne pourrait donner des fruits qu’au regard de la dynamique interne. C’est à dire, amour patriotique, stabilité des institutions, solidarité, paix, sécurité, mise en œuvre des réformes multidisciplinaires, bonne gouvernance. Des vrais défis à relever.
Le Potentiel
KABILA DEMANDE AUX CONGOLAIS DE SE MOBILISER POUR LA PAIX
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a appelé hier jeudi en soirée son peuple à se mobiliser pour rétablir la paix, gravement mise en cause par une rébellion dans l'est du pays, que Kinshasa accuse d'être ouvertement soutenue par le Rwanda.
"Alors que l'on croyait la page de l'histoire tumultueuse du pays tournée avec la mise en place de nouvelles institutions, les bruits de bottes ont repris dans l'est du pays, faisant même des émules en Ituri où des fils du pays ont choisi de faire couler à nouveau le sang de leurs frères après le retour de la paix", a dit M. Kabila dans ce message à la nation.
"NOS RICHESSES"
Après avoir rappelé l'échec subi par ceux qui voulaient balkaniser la RDC, il a appelé tous les Congolais à la vigilance face à tous ceux qui convoitent "nos richesses", selon l'agence de presse associée (APA), indépendante, reçue vendredi à Bruxelles.
"Dans cette optique, j'en appelle à la responsabilité de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que des exécutifs et des organes délibérants provinciaux. La cause du Congo ne peut faire l'objet de marchandage. Sa défense ne peut s'accommoder des nuances ou d'ambiguïtés. C'est en présentant un front uni que nous la ferons triompher", a poursuivi le chef de l'Etat.
"RESISTER AVEC HEROISME"
"J'encourage nos forces (les Forces armées de la RDC, FARDC) de continuer à résister avec héroïsme face à l'adversaire", a encore dit M. Kabila.
Il a aussi lancé un "nouvel appel à la raison à toutes les brebis égarées", dans une allusion aux membres de la rébellion du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP), le mouvement politico-militaire du général rebelle tutsi Laurent Nkunda, qui refusent leur intégration dans l'armée nationale.
Le CNDP a repris les armes le 28 août contre l'armée congolaise, soutenue par la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), en violation d'un cessez-le-feu conclu en janvier.
PROGRAMME AMANI
"Le programme Amani, fruit du consensus dégagé à la conférence de Goma, est et demeure l'unique cadre pour le règlement de toute revendication", a souligné M. Kabila jeudi soir.
Le programme Amani (paix en kiswahili) a été mis en place avec la participation de l'ONU et de la communauté internationale pour faire appliquer l'accord de paix de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, signé le 23 janvier par le gouvernement et une vingtaine de groupes armés des deux Kivu, dont le CNDP - qui s'en est toutefois retiré depuis plusieurs mois.
M. Kabila a encore exprimé la volonté de la RDC de coopérer avec tous les pays du monde particulièrement ceux qui l'entourent dans le cadre de bon voisinage.
ACCUSATIONS
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, a a ouvertement accusé jeudi le Rwanda d'avoir envoyé des troupes au Nord-Kivu pour
M. Kabila a enfin annoncé la désignation prochaine d'un nouveau Premier ministre pour succéder au "patriarche" Antoine Gizenga, qui avait démissionné le 25 septembre dernier, invoquant le poids de son âge (83 ans).
"Dans les heures qui viennent, je vais désigner un nouveau Premier ministre et le charger de former un gouvernement de mission" qui devra mettre fin aux poches d'insécurité et de rétablir l'autorité de l'état sur l'ensemble du territoire national, a-t-il déclaré.
HOMMAGE
Il a rendu hommage à M. Gizenga "pour la constance remarquable" dont ce "monument de notre histoire" a fait preuve cinquante années durant, livrant "de bons combats, celui de l'indépendance de notre pays et de la souveraineté de notre peuple".
7sur7
KABILA APPELLE AU PATRIOTISME CONGOLAIS
La République Démocratique du Congo est-elle à la veille d'une nouvelle guerre régionale ? Depuis fin août l'armée régulière s'oppose à la rébellion de Laurent Nkunda dans l'est du Congo. Le Président Kabila s'est adressé jeudi aux Congolais, dans un message diffusé par la télévision nationale.
C'est un peu comme si le Président congolais préparait ses compatriotes à une nouvelle guerre : « notre pays est à un tournant de son histoire » explique Joseph Kabila, et « l'heure est grave. Alors que nous croyions à jamais tournée la page des guerres, des bruits de bottes et de canons ont repris dans le Kivu. » Il accuse la rébellion d'être aux services de forces étrangères, à savoir le Rwanda. « Nous avons le devoir patriotique de nous y opposer » : il appelle les Congolais à la vigilance.
Et en même temps, Joseph Kabila lance un dernier appel aux rebelles : il leur demande de rejoindre le processus de paix entamé au début de l'année. Il lance un appel aussi à la communauté internationale, qui joue ici sa crédibilité. En fait, depuis des semaines, la mission de l'ONU -la Monuc- tente péniblement de remplir sa mission : faire respecter un cessez-le-feu qui allègrement violé par toutes les parties.
Jeudi, le Congo a saisi le Conseil de Sécurité de l'ONU sur cette question.
Le Président Kabila annonce aussi la nomination d'un Premier ministre, sans doute ce vendredi ou ce samedi. « Sa tâche première, a expliqué le Président Kabila, sera de rétablir la sécurité à l'Est du Congo et de faire respecter l'intégrité territoriale du pays », autrement dit, mettre fin à la rébellion.
Alors, les appels à la raison du Président Kabila seront-ils d'être entendus ? Le constat que l'on peut faire est plutôt pessimiste : d'abord les deux camps ont radicalisé leurs positions, renforcé leurs troupes et personne ne semble prêt à déposer les armes.
Sur le terrain, la mission de l'ONU est impuissante aussi parce qu'il n'y a pas de volonté politique pour imposer la paix au Congo. D'ailleurs, on n’entend pratiquement aucune voix s'élever contre cette guerre qui est en train de reprendre. Mais tous les jours, des civils sont tués, violés ou chassés de leur village. Il y a plus d'un million de déplacés et la situation humanitaire est catastrophique.
M. Jacob
RTBF
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