Tuesday, October 21, 2008
MUZITO 1: LES CHOSES SERIEUSES ONT COMMENCÉ, MAIS SONT ELLES VERS UN GOUVERNEMENT GIGANTESQUE?
LES CHOSES SÉRIEUSES ONT COMMENCÉ!
Prospérité
Les ultimes réglages ont lieu aujourd’hui. Adolphe Muzito qui a rencontré, le dimanche dernier, le Président Kabila, pour la 4ème fois depuis sa nomination, est tenu de le revoir ce mardi, dans la journée. Si tout va bien, c’est ce mercredi que les choses sérieuses commencent, avec la publication de son équipe gouvernementale. Ainsi, les affaires courantes auront-elles cessé d’être expédiées par les intérimaires.
Au fond, des questions de format et de répartition des postes ministériels au sein de partis membres de la coalition ont été réglées. Seules quelques divergences résiduelles liées notamment, au profil des noms proposés au regard de responsabilités à assumer, continuent à passer au prisme des ultimes tractations.
Le toilettage ou, mieux, l’arbitrage, ce sont des termes utilisés pour indiquer la trajectoire empruntée pour arriver au terme de cet âpre exercice. Les vues consultées des Chefs des Partis ont permis à Adolphe Muzito de soumettre au Président Kabila, le 19 octobre dernier, la première mouture de son équipe. Une nouvelle rencontre, la cinquième du genre, est projetée pour aujourd’hui, dans la journée. Il s’agira de tabler sur la mouture revue et corrigée. Et donc, d’arracher le dernier quitus du Président de la République, avant la publication de la nouvelle équipe gouvernementale annoncée, pour ce mercredi.
Normalement, le petit grain de sable qui a failli se glisser dans la machine, a été écarté. Les ambitions des uns et autres auraient trouvé des réponses au sein de la famille présidentielle. Tout a été dit. Le Pprd, le parti majoritaire dispose de 13 postes, le Palu 3, l’Udemo 2 et le Mouvement Social pour le Renouveau 2.
L’équipe gouvernementale qui comprendra entre 43 à 45 membres pourrait également être constituée des membres issus des autres petits partis de la coalition. Les personnalités indépendantes engagées aux côtés du Président Kabila lors des élections 2006, seront, à leur tour, intégrées.
Dans sa configuration, cette équipe verra une série de ministres et vice-ministres du Gouvernement sortant revenir aux commandes. Pour autant que Muzito dépend du choix des Chefs des Partis dont la plupart refusent, du reste, de céder le tablier.
Des noms avancés
Dans le box de Vice-Premiers Ministrables, trois noms reviennent sur toutes les lèvres. Denis Kalume Numbi, pour des Questions politiques, Défense et Sécurité. André-Philippe Futa, pour des Questions Economiques et Financières. Et, enfin, Nzanga Mobutu, pour des Questions Sociales et Culturelles.
Du côté de Ministres, Athanase Matenda se maintient aux Finances. Olivier Kamitatu, José Endundo, Jean-Claude Muyambo et Pierre Lumbi gardent leurs postes. Tandis que certains seront permutés. Tous les Ministres du Palu seront reconduits, avance-t-on, de source crédible. La liste de ceux qui restent au gouvernement est tellement longue qu’il serait illusoire de miser sur un changement notable des personnes.
Le vrai tonus, pour ce nouveau gouvernement en gestation, est attendu du Premier Ministre, lui-même. Là où son prédécesseur n’a peut-être pas su géré ou communiqué, Adolphe Muzito, 51 ans, doit surprendre. Son dynamisme et sa ferveur sont des atouts nécessaires à la réalisation des missions lui confiées.
Le discours du Président aidant, il n’a pas droit à l’erreur. Les jours lui sont désormais comptés. Il sera jugé sur pièces !
LPM
MAIS SONT ELLE VERS UN GOUVERNEMENT GIGANTESQUE?
Le gouvernement que va bientôt diriger Adolphe Muzito serait composé de 45 membres provenant des différentes formations politiques se réclamant de la coalition majoritaire. C'est ce qui ressort des tractations qui se sont déroulées durant le week-end entre le premier ministre récemment nommé et les états majors principaux de ce regroupement politique.
Mais seulement voilà ! Si le nombre de 45 membres paraît éléphantesque et budgétivore pour un pays à la recherche des capitaux frais pour appuyer sa reconstruction et son développement, la répartition des quotas a failli mettre le feu à la baraque de la famille politique présidentielle.
On rapporte ainsi que dès l'annonce des quotas réservés aux différentes formations politiques les plus en vue au sein de l'Alliance, notamment 13 postes au PPRD, 3 au Palu, 2 à l'Udemo et au MSR, les autres formations politiques non retenues sont montées au créneau pour réclamer leur part du gâteau sinon promettre d'appuyer la motion de défiance à l'issue de la présentation du programme gouvernemental à l'assemblée nationale.
Mais au-delà de cette lutte de positionnement, la question qui se pose est celle de savoir si le pays a besoin d'un gouvernement éléphantesque et budgétivore au moment où ses ressources en recettes fiscales, administratives, domaniales et autres vont subir le contrecoup de la récession résultant de la crise financière qui sévit dans les Etats les plus industrialisés du monde, étant donné que l'économie de la RDC est extravertie parce qu'essentiellement basée sur l'exportation et la vente des produits miniers.
REDUIRE LE TRAIN DE VIE
Selon le décret du premier ministre sortant, chaque cabinet ministériel est composé de 60 membres, parmi lesquels des conseillers, chargés de missions et personnel d'appoint. A la primature, le nombre est estimé à plus d'une centaine tandis que celui alloué à la présidence de la République relève du domaine du secret d'Etat. On sait aussi que les deux chambres du parlement utilisent un personnel pléthorique à côté des membres des cabinets dont le nombre varie à la tête du client. Bref, voilà pourquoi les dépenses politiques et de souveraineté sont souvent exorbitantes alors que des secteurs sensibles sont négligés, notamment l'administration publique, l'enseignement, la santé, les sports, l'armée et la police
Par ces temps de reconstruction, la sagesse devrait pousser les plus hauts responsables du pays à limiter le nombre des membres du gouvernement et celui de leurs cabinets respectifs. Ce serait faire des économies qui seraient reversées dans les secteurs sensibles. Qui oublie que dans le souci de privilégier la reconstruction après la rébellion muléliste de 1961-64, le premier ministre Moïse Tshombé avait mis en place un gouvernement de 11 ministres, lui-même s'étant réservé le poste de ministre des Affaires Etrangères ? Dans la même lignée, le gouvernement de Salut Public d'Etienne Tshisekedi issu de la Conférence Nationale Souveraine comportait 22 ministres, soit deux par provinces, lui-même inclus.
Il suffit de regrouper certains ministères tels les Travaux Publics avec celui de l'Habitat et Urbanisme, les Affaires Sociales avec les affaires humanitaires, l'Energie avec les Hydrocarbures, le Tourisme avec l'Environnement et la Conservation de la Nature. La RDC n'a pas besoin de ministères comme celui des Relations avec le parlement, celui des Congolais de l'Etranger, celui du Genre et Famille et celui des Droits Humains. Les deux derniers pourront être transformés en Hauts Commissariats dirigés par des bureaux dont les mandats seraient rotatifs et ne seraient composés que par des délégués des ONG de développement et de défense des Droits de l'Homme.
METTRE FIN AU REGNE DES MINISTRES INAMOVIBLES
Au nom de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion de la chose publique, dans un communiqué rendu public hier la VSV « soutient qu'il importe d'observer absolument les critères objectifs de gestion pour éviter la récidive afin de garantir le rendement du nouveau gouvernement ». Autrement dit les ministres sortants devraient présenter chacun le bilan de sa gestion et de faire l'objet d'une évaluation et d'un audit pour une sanction en cas de manquement ou enrichissement illicite. Ceux des ministres ayant fait l'objet d'une interpellation à l'assemblée nationale et dont la prestation avait été peu satisfaisante devraient être remerciés sans autre forme de procès.
Cette Ong de défense des droits de l'homme estime que le premier ministre Adolphe Muzito devrait privilégier les nouvelles énergies en mettant fin au règne des ministres inamovibles même s'ils sont des chefs des formations politiques. Il faudra recourir aux personnalités intègres qui font preuve de compétences éprouvées et qui respectent les droits de l'homme devenus l'une des conditions inévitables pour bénéficier des investissements extérieurs.
F.m.
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