Thursday, October 9, 2008
L'OCCIDENT ET LA MONUC CONDAMNENT LE CNDP , MAIS CELUI-CI S'ACCAPARE D'UN CAMP MILITAIRE CONGOLAIS, MAIS KINSHASA ACCUSE LE PAYS VOISIN
NKUNDA S'ACCAPARE D'UN CAMP MILITAIRE CONGOLAIS MAIS, KINSHASA ACCUSE LE PAYS VOISIN
Hier en début de soirée, le ministre sortant de la Communication et des médias, et porte-parole du gouvernement, M. Emile Bongeli a fait une déclaration sur les antennes de la télévision nationale. Il a affirmé que hier tôt dans la matinée, le Cndp de Laurent Nkundabatware a attaqué le camp militaire de Rumangabo situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Goma. Les combats se poursuivent encore dans plusieurs localités où les vaillants éléments des Forces Armées de la Rdc s’attèlent à bouter l’ennemi hors de ces localités. Ce mouvement qui fait de la rébellion ouverte aux institutions légalement établies, a poursuivi le porte-parole du gouvernement, n’hésite pas à recruter des éléments au sein de la population et de la police, perçoit les taxes douanières et crée des représentations diplomatiques dans certains pays étrangers. Dans certaines localités, affirme-t-il, le Cndp se complaît à hisser ses couleurs en lieu et place des couleurs du drapeau national congolais. Toujours selon le porte-parole du gouvernement, plus d’un million de Congolais sont condamnés à vivre dans l’errance fuyant l’insécurité créée délibérément par les forces du Cndp. Il a accusé un pays voisin qu’il n’a pas cité nommément d’avoir amassé les troupes tout le long de la frontière. Le gouvernement a lancé un appel pathétique à tous les citoyens pour qu’ils facilitent et appuient les Forces Armées de la Rdc. Il a exhorté les populations qui se trouvent dans ces contrées d’éviter les pièges tendus de la stigmatisation ethnique. Le porte-parole du gouvernement, M. Emile Bongeli a terminé en rappelant que le seul cadre pour la recherche de la paix et de la tranquillité au Nord-Kivu est et reste le programme Amani et le communiqué conjoint de Naïrobi.
16 COMBATTANTS REBELLES TUES
Par ailleurs, le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich a rapporté à Kinshasa que « 16 combattants (rebelles) auraient été tués » au cours des combats qui ont duré presque toute la journée de lundi. Les FARDC, jointes par l’AFP, ont parlé d’une soixantaine de tués parmi les rebelles depuis lundi. Selon un porte-parole de Médecins sans frontières (MSF) dans la zone, une cinquantaine de blessés ont été accueillis à l’hôpital de Rutshuru, au nord de Goma.
LE RWANDA PRETE MAIN FORTE AU CNDP
Bien que le porte-parole du gouvernement n’ait pas cité nommément le pays voisin qui aide substantiellement le mouvement rebelle de Nkundabatware, l’opinion congolaise sait qu’il s’agit bel et bien du Rwanda. Pas plus tard que le dimanche dernier, le gouvernement de Kinshasa l’avait accusé de soutenir le CNDP, dont le chef Laurent Nkunda avait appelé, début octobre, tous les Congolais « à se mettre debout » pour renverser le gouvernement de Kinshasa. . Une dépêche de l’Afp rapporte que de violents combats à l’arme lourde embrase toute la région qui couvre les localités de Nkokwe, Rugari, Bukima, Kabaya et Ngungu, à près de 50 kilomètres au Nord-est de Goma. D’autres combats sont signalés vers les hauteurs du centre de brassage de Rumangabo, à la même distance au Nord de Goma, et à Ntamugenga, vers la frontière de Bunagana. Entre-temps, MSF/Belgique plaide pour les déplacés, affirme la même dépêche.
UN AUTRE FRONT VERS LA FRONTIERE AVEC L'OUGANDA
Toujours selon la dépêche de l’Agence France presse, à Nkokwe, un habitant qui est resté terré sous son lit, confirme la violence des combats. Plusieurs habitants de cette région ont fui vers Luvunga et Katale à une vingtaine de kilomètre de Rutshuru-centre, affirme-il. C’est dire que la population vit sous une peur intense. Entre temps, un autre front s’est ouvert depuis 9 heures locales à Ntamugenga, à près de 7 kilomètres de Bunagana, à la frontière congolo-ougandaise, dans le territoire de Rutshuru.
Selon la Monuc, une de ses bases mobiles est directement prise sous les feux croisés des FARDC et du CNDP à Ntamugenga, et ses Casques bleus se retrouvent dans l’impossibilité d’assurer la protection des civils. Ce matin, les Casques bleus ont tenté d’accéder à la zone de combats sur les hauteurs de Rumangabo, afin de renforcer la protection des axes routiers et d’empêcher toute attaque directe contre les populations. Ils ont été bloqués par un barrage de plusieurs centaines de civils à Rugari, à une dizaine de kilomètres de Rutshuru-Centre. Le porte-parole militaire de la Monuc demande avec insistance à la population de Rutshuru et de ses environs de laisser les Casques bleus faire leur travail, à savoir, protéger les populations et empêcher les attaques directes contre ces dernières, ainsi que prévenir une progression des combats vers les grands axes routiers et les centres urbains.
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DOIT AGIR D'URGENCE
Devant la dégradation de la situation sécuritaire à l’Est de la République, la communauté internationale doit prendre des initiatives. Et le plus tôt serait le mieux. Il y a quelques jours, le gouvernement de Kinshasa avait accusé le Rwanda au Conseil de sécurité de l’Onu. Mais l’opinion congolaise était sidérée et surprise de ne pas entendre de la tribune du Conseil de Sécurité des Nations Unies une condamnation ferme à l’endroit du Rwanda qui constitue la base arrière du Cdnp et c’est là qu’il s’approvisionne en matériel militaire.
Il est temps que cette communauté internationale cesse de son comportement équivoque et ambigu. Que la communauté internationale veuille bien se pencher sur le sort de ces milliers de personnes composées de femmes, d’hommes et d’enfants qui errent çà et là laissant leurs champs, leurs écoles et autres occupations. Du coup, leur avenir devient incertain. Les commanditaires de cette guerre inutile et meurtrière ont pour objectif ultime de saboter la reconstruction de notre pays qui se matérialise déjà par les cinq chantiers de la République qui sont une réalité vivante dans notre pays. Et cela ne plaît pas à plusieurs personnes y compris des compatriotes, et ce pour des raisons politiciennes.
L’Avenir
WASHINGTON ET BRUXELLES CONDAMNENT LE CNDP ET SOUTIENNENT LE GOUVERNEMENT DE KINSHASA
La dernière déclaration de guerre de Laurent Nkundabatware aux institutions établies en République démocratique du Congo ne cesse de recueillir des condamnations. Après les Nations Unies dont une mission de paix opère dans ce pays, le tour est revenu mardi à Washington et Bruxelles. Pour enfoncer le clou, le secrétaire général de l’Union européenne a émis ses inquiétudes mardi à Bruxelles. Javier Solana considéré comme le diplomate en chef de l’Ue, s’est dit “ inquiet ” par la déclaration du leader du Cndp. Les Etats-Unis d’Amérique condamnent et rejettent les propos tenus par le général Laurent Nkunda par lesquels le chef du CNDP exprimait son intention de renverser le gouvernement élu de la RDC. Dans un communiqué de presse publié hier mardi, le porte-parole adjoint du département d’Etat, Robert Wood souligne que l’Accord de Goma et le Communiqué de Nairobi demeurent les seuls cadres viables pour apporter la stabilité dans l’Est du Congo, a rapporté radiookapi.net
Ainsi, dans le même communiqué, l’administration Bush demande à la communauté internationale de soutenir le gouvernement de la RDC au moment où il cherche à consolider sa démocratie et à affermir sa capacité de gouverner avec justice sur tout son territoire. Robert Wood, porte-parole adjoint du Département d’Etat ajoute que les Etats-Unis s’opposent à tous ceux qui visent à fomenter l’instabilité en RDC. Il invite les signataires de l’Accord de Goma et du Communiqué de Nairobi à respecter leurs engagements et de les appliquer sans tarder.
Robert Wood insiste pour que toutes les parties prennent des dispositions rapides en vue de désengager leurs forces conformément au plan global de désengagement élaboré par la Monuc. Ce communiqué indique que les Etats-Unis demeurent résolus à soutenir le gouvernement et le peuple de la RDC en vue d’assurer un Etat congolais fort, démocratique et libérés de tous les groupes armés illégaux. Enfin, les Etats-Unis s’emploieront à faire traduire en justice les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans l’Est de la RDC et ailleurs.
DECLARATION DE M. ROBERT WOOD, PORTE-PAROLE ADJOINT DU DEPARTEMENT D'ETAT AMERICAIN
Les États-Unis condamnent et rejettent les propos tenus par le général Laurent Nkunda, chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), selon lesquels le CNDP aurait l'intention de renverser le gouvernement élu et universellement reconnu de la République démocratique du Congo (RDC). Les États-Unis demandent à la communauté internationale de soutenir le gouvernement de la RDC au moment où il cherche à consolider sa démocratie et à affermir sa capacité de gouverner avec justice sur tout son territoire. Les États-Unis s'opposent à tous ceux qui visent à fomenter l'instabilité en RDC .
L'accord de Goma et le Communiqué de Nairobi demeurent le seul cadre authentique et viable pour apporter la stabilité à l'est du Congo. Leurs signataires doivent respecter leurs engagements et les appliquer sans tarder. Toutes les parties intéressées doivent également respecter le cessez-le-feu en place et prendre des dispositions rapides en vue de désengager leurs forces conformément au Plan global de désengagement élaboré par la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc). Les États-Unis applaudissent aux efforts de la Monuc visant à stabiliser l'est du Congo et invitent toutes les parties à lui apporter leur coopération. Le conflit entre le CNDP et les Forces armées de la RDC ne fait que détourner l'attention de la nécessité de régler le problème qui est la cause fondamentale de l'instabilité dans la région, posé par les ex-Forces armées du Rwanda (ex-FAR), les milices Interahamwe et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Les États-Unis demeurent résolus à soutenir le gouvernement et le peuple de la RDC en vue d'assurer un État congolais fort, démocratique et libéré de tous les groupes armés illégaux. Lors de la réunion du 3 octobre du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de la RDC, les États-Unis ont condamné les déclarations de Laurent Nkunda et appelé à la consolidation de la Monuc pour lui permettre de mieux remplir son mandat. Les États-Unis vont continuer à œuvrer de concert avec la RDC et avec les pays des Grands Lacs, tant bilatéralement que dans le cadre du Processus de la Tripartite plus un, en faveur du renforcement de la coopération régionale et de l'instauration de la stabilité et de la prospérité dans la région.
Les États-Unis s'emploieront à faire traduire en justice les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis dans l'est du Congo et ailleurs.
KEREL DE GUCHT CONDAMNE LES DECLARATIONS DE NKUNDA
Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, condamne les propos de Nkunda faisant état d’une insurrection générale contre le gouvernement de Kinshasa. Il invite, par conséquent, le CNDP à respecter ses engagements et à réintégrer immédiatement le processus de paix de Goma.
Les déclarations faites par Laurent Nkunda, le 2 octobre sur BBC Africa continuent à susciter des réactions de la part des politiques congolais et étrangers. La dernière en date est celle du ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht.
Dans un communiqué de presse daté du 6 octobre, parvenu à la rédaction du journal Le Potentiel, le chef de la diplomatie belge “ condamne fermement l’appel de Laurent Nkunda à une insurrection générale contre le gouvernement de Kinshasa ”.
Karel De Gucht considère que ces propos sont irresponsables. Il appelle, une nouvelle fois, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) à respecter ses engagements et à réintégrer immédiatement, le processus de paix de Goma.
Le ministre De Gucht réitère qu’il n’existe pas d’alternative militaire aux processus de paix qui ont été lancés à Nairobi et Goma, rapporte le communiqué. Avant de noter : “ Pour la population congolaise, la véritable libération serait de pouvoir vivre en paix et en sécurité à l’abri des pillages et des exactions des groupes armés.
L’on se souviendra qu’en date du 2 octobre, le leader du CNDP avait déclaré que le processus de paix de Goma à travers le Programme Amani, signé le 23 janvier 2008 avec le gouvernement était moribond et a appelé les Congolais “ à se lever pour leur liberté ”. D’où sa décision de ne pas réintégrer ce processus. Il préfère plutôt étendre sa rébellion et la ramener jusqu’à Kinshasa.
MONUC VA REPONDRE AU CNDP
Par ailleurs, la Mission des Nations Unies en RDC dit avoir reçu la lettre du CNDP adressée lundi à l’Onu et par laquelle Laurent Nkunda, chef du mouvement, accuse la Monuc de partialité. Selon son porte-parole, la Mission des Nations Unies en RDC étudie encore le contenu de cette lettre et y répondra incessamment.
Pour rappel, dans cette lettre, Laurent Nkunda qui accuse la Monuc de partialité, se plaint des attaques des FARDC contre ses positions, attaques que, selon lui, les Nations-Unies ne condamnent pas. Laurent Nkunda menace alors de rompre tout contact avec les Nations Unies si la Monuc ne réagit pas.
Albert Tshiambi
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