Wednesday, February 27, 2008
LA RENTREE POLITIQUE PEUT-ELLE ETRE TRES EXPLOSIVE?
La rentrée politique s’annonce explosive
Le Révélateur
Les dernières ordonnances du président de la République nommant, mutant et mettant en retraite de hauts magistrats continuent de susciter des commentaires sur la scène politique congolaise. Elles sont considérées comme sources de conflits qui ne garantissent pas un Etat démocratique. Encore plus, elles continuent à mettre en doute de potentiels investisseurs sur le sérieux du gouvernement à mettre en place des structures qui les rassureraient à venir dans le pays.
La saga de la magistrature a donné l’image d’une corporation divisée sur les attitudes à adopter face au passage en force du président. C’est ainsi qu’a été interprétée dans leurs milieux la grève amorcée : désapprouver le comportement anticonstitutionnel du président. Sans plus. Cette grève levée, aujourd’hui les magistrats ne sont plus aussi chauds qu’ils étaient pour la suite du calendrier : retrousser les manches et montrer les biceps pour défendre leurs collègues mis à la retraite anticipée des suites d’un règlement de compte dans les hautes sphères de ce corps. Aujourd’hui lésés, pris comme des carpettes, ces grands dignitaires n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes.
A un certain moment, ils étaient l’image même de l’injustice qui se développe dans le pays. Soit ils l’inspiraient, soit ils les cautionnaient par leur silence ou par un argumentaire qui n’avait rien avoir avec le droit. Aujourd’hui, ces hommes de la loi ont été lâchés par la loi. Il faut s’attendre encore à pire. A en croire des sources bien renseignées, le dossier de tripatouillage favorisés par la haute cour lors des dernières législatives redevient pendant. L’affaire commence à prendre des dimensions au niveau de l’Union africaine. C’est au mois de mars que le dossier peut éclater à la figure du pouvoir, à moins que l’Assemblée nationale ne se débarrasse des députés qui occupent illégalement l’hémicycle du Palais du peuple.
La rumeur enfle sur d’autres fronts
Autrefois c’était Jean-Pierre Bemba, puis Vital Kamerhe, puis Azarias Ruberwa. Aujourd’hui c’est Léon Kengo wa Dondo qui voudrait attenter à la vie de Joseph Kabila pour le renverser… La rumeur n’arrête plus de gonfler à Kinshasa sur la sécurité du président de la République. Qu’en est-il réellement. Rien, apprend-on de sources sûre. Seulement, l’opinion voudrait comprendre le sens exact de ces B.I. distillés par les services. Ce qui apparaît comme de la diversion alors que le problème est ailleurs.
Mais à quoi riment ces bruits qui continuent à courir depuis près d’un mois ? L’opposition attend la rentrée pour élire son Porte-parole, le Sénat veut creuser plus profondément pour en savoir un peu plus sur les fraudes qui se sont institutionnalisées dans le secteur minier et l’Assemblée nationale se prépare au cours de cette même rentrée pour achever le reliquat des lois qui lui reste sur l’indépendance de la magistrature et des médias afin d’asseoir la démocratie. Les observateurs se demandent à quel type de travail peut-on s’attendre dans une telle atmosphère de suspicion qui prend en otage les principaux acteurs politiques qui devront animer les principales institutions démocratiques.
Et lorsque en RDC on sait avec quelle brutalité le pouvoir réprime tout ce qui menace son fauteuil, il y a fort à se demander si le travail attendu se fera avec les mains libres, plus particulièrement en ce qui concerne la ‘‘revisitation’’ des contrats miniers. A l’approche de l’anniversaire des massacres qui ont éclaté à Kinshasa au sein de l’armée entre la garde présidentielle et la garde rapprochée du sénateur Bemba, il y a lieu de se demander si le mois de mars entrera finalement dans les annales de la RDC comme manifestation de l’instinct de conservation du pouvoir du régime en place.
Ainsi apparaissent dorénavant des craintes sur les libertés individuelles de plusieurs, maintenant que cette rentrée sera mise à profit, comme il est prévisible, pour lancer ça et là des mouvements de revendications de tous ordres, notamment dans les entreprises du Portefeuille ou dans la fonction publique.
Bruits de botte à nouveau à l’Est
Comme jamais il ne s’est posé auparavant en défenseur de sa Communauté, et d’après des analystes, Nkundabatware a repris du service. Il semble qu’il n’ait plus grand-chose à perdre. Il est maintenu artificiellement en vie. Et il suffit d’un coup d’humeur de la Communauté internationale pour lui brandir ses crimes de guerre et ses crimes de génocides (dont les preuves s’accumulent chaque jour, non pas du fait des instances congolaises mais de la Croix-rouge internationale, HRW, de l’UNICEF et de tant d’autres humanitaires).
Encore une fois, à la faveur de ses trophées de la dernière guerre, on apprend que le général renégat redéploie ses troupes et du matériel sur les fronts de Masisi et de Rutshuru. Peut-être pour les amener au brassage. Tant mieux. Mais n’étant pas un enfant de chœur, Nkunda a mis dans le compte de la discrimination contre sa tribu ce qui s’est passé au centre de brassage de Kamina. Argument de plus pour lui, le robin des bois tutsi de retenir ses ouailles chez lui.
Nkunda vise-t-il à effrayer les Chinois qui ont amassé des équipements à Kasumbalesa, dans le Katanga, pour se jeter sur les travaux de titan sur lesquels dépend l’avenir politique de Kabila. Laurent Nkunda sait qu’en touchant à une petite vis d’une machine, aucun Chinois ne va attendre d’être égorgé le premier. Serait-ce la nouvelle arme qu’il brandit pour continuer à régner à l’Est ou vise-t-il simplement l’échec des 5 chantiers du gouvernement.
© 2008 Sankurunews