Wednesday, February 6, 2008
WILLIAM L. SWING CONFIRM LA PRESENCE DE L'ARMEE RWANDAISE EN RD CONGO
W.L. Swing atteste la présence des troupes rwandaises à l’Est de la Rdc
* Selon Financial Times du 3 février 2008, les responsables de la Monuc reconnaissent désormais que les soldats rwandais sont sur le sol congolais. * Suivant un rapport de la Monuc dont le journal se serait offert une copie, le Rwanda est impliqué dans les opérations de déstabilisation de la province du Kivu. *Le confrère site nommément William Swing qui aurait déclaré au journal qu’après les menaces de Kagame de poursuivre les Interahamwe sur le sol congolais, des armes rwandaises étaient effectivement introduites au Kivu. *N’étant pas concernés par l’Acte d’engagement de Goma, comment les troupes rwandaises partiront-elles du Kivu ? * N’est-ce pas pour ne pas avoir à se plier aux accords de Goma que Kigali avait pris la précaution de décliner l’invitation de la Rdc à la conférence de Goma ?
Est-ce important d’y revenir ? D’aucuns estimeraient que ce serait remuer le couteau dans la plaie. Si tel était le cas, on ne comprendrait pas pour quel intérêt l’ancien représentant du secrétaire général de l’Onu a tenu à faire ces révélations à l’opinion en s’adressant à Financial Times du 3 février 2008. Et pourtant, à la Monuc, on ne s’est jamais montré clair et direct dans ce dossier. Aucun des rapports de la Monuc au sujet de la dernière guerre de l’Est n’a été rendu public. Même dans les points de presse hebdomadaires, la Monuc n’a jamais attesté officiellement la présence des armes et des troupes rwandaises à l’Est de la Rdc. Pourquoi William Lacy Swing en parle-t-il maintenant qu’il a quitté le Congo ?
Dans son édition du 3 février 2008, Financial Times fait état d’un entretien avec William Swing. Au cours de cet entretien, l’ancien chef de la Monuc a reconnu que « Les insurgés ont reçu des armes et un appui des pays voisins dans les combats contre les soldats de l’armée congolaise ». Selon le confrère, cette déclaration avait été faite le jeudi dernier. Des responsables de l’Onu, cités par le journal auraient « laissé entendre que le Rwanda alimente le conflit en République démocratique du Congo ». Cela n’est pas un secret. Les médias et les politiciens l’ont toujours dit. L’intérêt de cette information aujourd’hui c’est qu’elle vient d’une source autorisée mais qui s’était toujours montrée aphone à ce sujet.
Un rapport de l’Onu très révélateur
Financial Times évoque un rapport de la Monuc dont il se serait offert une copie. Ce rapport dit entre autre que : « Les affrontements qui ont commencé dans la province du Nord-Kivu le week-end dernier constituent une longue série de menaces à un fragile processus de paix qui a mis fin à cinq ans de guerre au Congo. Le rapport mentionne également les démentis répétés de Kigali aux accusations relatives à la présence de ses troupes sur le sol congolais. Cependant, le même rapport poursuit en disant qu’après avoir nié les allégations, le Rwanda a, le mois dernier, averti qu’il enverrait ses troupes dans l’ouest de la Rdc en vue d’attaquer les rebelles rwandais basés dans cette partie du Kivu. Et William Swing, cité par le confrère estime qu’à cette occasion, « des armes sont entrées au Congo. Et l’ancien chef de la Monuc qui parle des armes bien connues sans dire elles étaient où, ajoute que : « Évidemment cette fourniture est venue de quelque part, probablement de l’Est, et nous envisageons de poursuivre les enquêtes ». M. Swing a également dit qu’il y avait « des preuves » que des troupes étrangères étaient entrées au Congo après que le Rwanda ait fait des menaces sur l’envoi des soldats en Rdc le 23 novembre. Il a refusé de donner des détails, rapporte Financial Times. Mais Mamadou Bah, porte-parole de la mission des Nations unies (Monuc), cité par le confrère, a déclaré que « Ce n’est pas un secret, nous parlons du Rwanda en faisant allusion aux troupes étrangères » et en parlant de l’approvisionnement en armes.
Le rapport de l’ONU du 24 novembre sur deux attaques séparées d’un groupe de villages dans le Nord-Kivu à la fin du mois, affirme que des témoins avaient à l’unanimité décrit les assaillants comme étant des Tutsis au Rwanda ", signal Financial Times. Et le rapport, comme pour minimiser les faits, dit : qu’ « Il semble que les assaillants avaient plus l’intention d’envoyer un signal d’avertissement aux Interahamwe ainsi qu’à la population locale ». En outre, estime le rapport, cette présence des troupes rwandaises à l’Est de la Rdc avait pour but de collecter des renseignements pour une future attaque ». Et le confrère insiste sur le fait qu’il dispose d’une copie de ce rapport, avant d’ajouter que pour la Monuc, selon toujours le rapport, « que les troupes rwandaises étaient responsables de ces opérations ».
Le Rwanda nie et la Monuc persiste et signe…
Pour Richard Sezibera, conseiller de Paul Kagame, président du Rwanda, son pays n’avait fourni ni des armes aux groupes armés congolais, ni envoyé des troupes au Congo. Avec la même arrogance, il ajoute que « Quand il le faut, tout le monde le sait, nous le ferons. Mais nous espérons que cela n’arrivera pas », a-t-il ajouté, en faisant savoir cependant, « que tout doit être fait pour désarmer les Interahamwe ». Et le journal signale toutes les agressions que le Rwanda a menées contre la Rdc. Il évoque la guerre de 1996, celle de 1998. En aucune de ces occasions, Kigali n’avait assumé la présence de ses troupes sur le sol congolais, sauf en 1996 parce que la guerre, en dépit de l’aide du Rwanda et des autres pays de la région dont l’Angola et l’Ouganda, était une affaire de tout un peuple.
Les conséquences de ces révélations
Pendant que Financial Times rapporte les propos de l’ancien chef de la Monuc, la mission de l’Onu est encore à pied d’œuvre dans le pays, particulièrement dans la partie jadis ravagée par la guerre. En plus de cela, même si le cessez-le-feu a été signé, on ne sait pas si les troupes rwandaises dont on a enfin attesté la présence se sont effectivement retirées.
Se retireront-elles ? A quelles conditions ? Ces questions sont pertinentes dans la mesure où Kigali n’a pas été concerné par l’Acte d’engagement de Goma. Et c’est pour justement éviter d’être impliqué que Kigali avait décliné l’invitation des organisateurs de cette conférence. Les observateurs avertis avaient relevé le fait en faisant remarquer que l’absence des délégués rwandais à cette conférence était un mauvais présage. Aucune clause ne demande le retrait des troupes étrangères. C’est à ce sujet que le comportement des responsables de la Monuc devient inquiétant. Ils avaient des informations des troupes étrangères dans les zones de combats, mais n’ont rien dit pour que cela soit pris en compte dans les solutions à envisager pour le retour définitif de la paix à l’Est de la Rdc. Si les troupes rwandaises ne se retirent pas, on se retrouvera encore une fois devant un écran de fumée.
L’autre leçon à tirer c’est que l’opinion nationale ne pourra plus faire confiance et croire aux positions de la Monuc. Car, il faudra attendre que la Monuc entière s’en aille pour que des langues se délient au sujet du rôle combien critiqué de cette mission.
JDG
Par O.P.B.K
© 2008 Sankurunews
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