Thursday, February 7, 2008

UN AUTRE CONGOLAIS (GERMAIN KATANGA,) A LA HAYE, MAIS NKUNDA EN VOIE D'ETRE AMNITIE


RDCongo: un troisième chef milicien d'Ituri transféré à la CPI


Germain Katanga au départ de l'aéroport de Kinshasa le 18 octobre 2007
© AFP/Archives str

KINSHASA (AFP) - jeudi 07 février 2008 - 14h51 - Un chef milicien de République démocratique du Congo accusé de crimes de guerre et contre l'humanité en 2003 en Ituri (nord-est de la RDC), a été arrêté à Kinshasa et transféré à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, dont il deviendra le troisième prisonnier.

Ancien commandant de la milice du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), Mathieu Ngudjolo Chui, 37 ans, a été arrêté mercredi à Kinshasa et remis à la CPI, qui a procédé à son transfèrement par avion dans la nuit, a annoncé le gouvernement congolais.

Le colonel de l'armée congolaise "arrivera (jeudi) au quartier pénitentiaire de la Cour à La Haye", a confirmé la CPI.

"Le procureur de la CPI poursuit M. Ngudjolo sous les qualifications de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour avoir perpétré (...) des meurtres (...), opéré des pillages systématiques et pratiqué le crime d'esclavage sexuel", selon un communiqué signé du ministre congolais de la Justice, Symphorien Mutombo Bakafwa.

Il est notamment accusé "d'avoir organisé avec M. Germain Katanga, déjà arrêté, l'attaque contre le village de Bogoro en Ituri le 24 février 2003".

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La salle d'audience où se déroule le procès des crimes de guerre en RDC, le 15 mars 2005 à La Haye
© AFP/Archives Ed Oudenaarden
Selon la CPI, cette attaque a provoqué le "meurtre d'environ 200 civils", des "atteintes graves à l'intégrité physique", des "arrestations, menace avec des armes et enfermement de civils dans une pièce remplie de cadavres", des "pillages" et la "réduction en esclavage sexuel de plusieurs femmes et filles".

L'opération avait "été lancée (...) dans le cadre d'une attaque systématique et généralisée qui, entre janvier et mars 2003 au moins, a pris pour cible la population civile de certaines parties du territoire de l'Ituri, principalement d'ethnie hema", disent encore les juges.

Mathieu Ngudjolo a été arrêté au Groupement des écoles supérieures militaires de Kinshasa, où il était en formation depuis novembre 2007 avec deux autres anciens chefs de guerre d'Ituri.

Ancien cadre de la milice lendu du FNI, il avait cofondé en juin 2005 à Kampala le Mouvement révolutionnaire congolais (MRC), une milice regroupant des combattants de différents groupes congolais dont il avait pris la tête.

En tant que chef du MRC, il avait signé en juillet 2006 un accord avec Kinshasa, où il s'engageait au désarmement de ses troupes contre la promesse d'une amnistie générale et d'un grade d'officier pour lui-même au sein des Forces armées congolaises (FARDC). Il est devenu colonel.

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Germain Katanga, un des chefs historiques des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), comparaît devant la CPI à La Haye, le 22 octobre 2007
© AFP/Archives Robert Vos
Il est le troisième chef de guerre d'Ituri transféré à la CPI, après Thomas Lubanga et Germain Katanga, arrêtés en mars 2005 à Kinshasa.

Germain Katanga, un des chefs historiques des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI, groupe lendu), avait été transféré en octobre 2007 à La Haye.

Il est soupçonné d'avoir dirigé les FRPI lors de massacres perpétrés dans plusieurs localités dont Bunia, capitale du district de l'Ituri, et Bogoro entre fin 2002 et début 2003.

Chef de la milice hema de l'Union des patriotes congolais (UPC), Thomas Lubanga a été lui transféré en mars 2006 à la CPI. Il est poursuivi pour enrôlement forcé d'enfants et son procès, le premier de ce tribunal, doit débuter le 31 mars.

"Cette arrestation est un pas de plus dans la lutte contre l'impunité" en RDC, souligne le ministre congolais de la Justice, qui assure que son gouvernement "continuera à soutenir la CPI".

De son côté, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a salué cette arrestation tout en appelant la CPI à s'attaquer aux parrains des milices d'Ituri en enquêtant sur "les hauts responsables civils et militaires de la région des Grands Lacs", notamment en RDC, en Ouganda et au Rwanda.

La plupart des milices d'Ituri ont été créées en 2002 et 2003 avec le soutien de personnalités rwandaises et surtout ougandaises visant le contrôle de ce riche district (or, bois), selon des sources sécuritaires occidentales et des ONG.



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