Evaluation des capacités halieutiques de la RDC pour LA réduction de la pauvreté
Le Potentiel
Tournée de Mobutu Nzanga dans le Bas-Congo.
La RDC regorge d’une réelle potentialité dans le secteur de la production halieutique. Selon des statistiques fiables, le Congo-Kinshasa est capable de produire plus de 700.000 tonnes de poisson sur ses eaux douces. Pendant ce temps, les importations continuent à augmenter, occasionnant un déficit annuel de 150.000 tonnes.
Le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et développement rural a également dans ses attributions, le secteur de la pêche. Lors de son récent séjour dans le Bas-Congo, Mobutu Nzanga a tenu à explorer les possibilités qu’offre ce secteur d’activité.
C’est ainsi qu’il a visité la Société congolaise de pêche, Socope, une entreprise spécialisée dans le secteur. Cette société est en exploitation dans les eaux côtières de Moanda. Par la bouche du président de son conseil d’administration, elle a exprimé le souhait d’étendre la zone d’exploitation jusqu’en Namibie, à cause de l’étroitesse de l’espace congolais. L’exploitation au niveau du fleuve, des lacs Ntumba, Tanganyka et Maindombe est également envisagée avec le concours des partenaires étrangers. Socope travaille étroitement avec les exploitants traditionnels. . L’autre société opérant dans le secteur, la Pêcherie industrielle de Muanda ne comble pas la demande.
Malgré toutes les potentialités qu’offrent les eaux congolaises, un important déficit annuel de l’ordre de 150.000 tonnes de poissons est enregistré. Ainsi, les Congolais ne consomment-ils pas suffisamment du poisson conformément au standard africain qui se situe à hauteur de 14 kilos par an et par habitant d’un pays. Le standard international lui est fixé à 21 kilos par personne et par an. Le coût de production du poisson sur les eaux nationales est loin d’être supporté par les exploitants nationaux.
Aussi, le poisson produit localement coûte-t-il cinq fois plus cher que celui importé. Au même moment, le pouvoir d’achat des Congolais ne peut leur permettre de se procurer cet aliment important.
D’où l’urgence pour celui dont la mission est d’assurer aux Congolais une alimentation suffisante et de qualité, de se concentrer sur les possibilités d’exploitation du potentiel existant.
Suivant des études menées par les services du ministère ayant la pêche dans ses attributions, un appui aux exploitants artisanaux est de nature à améliorer sensiblement la production locale. Un soutien apporté aux semi-industriels peut augmenter de manière significative la production avant d’entrevoir la pêche industrielle.
La répartition des potentialités exige du ministre d’Etat de se déployer sur d’autres sites. En effet, «les plans d’eau de la RDC couvrent une superficie de 86.000 km2, représentée par trois systèmes : fluvial (58.700 km2) ; lacustre (26.780 km2) et maritime (800 km2). Chaque système dispose de biefs où se pratiquent les activités de pêche», prévient le prof. Monzambe Mampunza. La répartition est établie de la manière suivante : 63%, dans les eaux des grands lacs de l’Est ; 28%, dans le système fluvial ; 8%, dans les lacs de dépression et ceux de retenue du Katanga ; 1%, dans les eaux maritimes.
Ce qui revient à dire que l’exploitation dans les eaux maritimes ne représente pas grand-chose face aux autres sites, dont les potentialités sont de loin supérieur. Le gain sur la balance des paiements est de nature à épargner les devises étrangères afin de les destiner à d’autres secteurs de l’économie nationale.
Bienvenu-Marie Bakumanya
© 2008 Sankurunews