Sunday, February 24, 2008

LE NEOCOLONIALISME ET LE POUVOIR AU CONGO - KINSHASA


Le pillage, le bradage des contrats léonins, la corruption, l'impunité, le terreur, et l'insécurité

Autopsie sur le regard de deux américains relatif à la constance de la déstabilisation de la République Démocratique du Congo face à une analyse croisée de l’UCDP

1ère PARTIE

L’ignorance a pour conséquence l’hypothèque du développement futur et la transmission d’un héritage négatif aux générations futures. ’’Ne pas savoir’’ ou ’’savoir mal’’ sera à la base du fait que ces générations futures devront payer un lourd tribut pour réparer les dégâts commis à cause de la nonchalance et l’irresponsabilité des générations passées et actuelles en RDCongo.

La Commission consultative de la Fédération UCDP / Amérique a transmis à Info UCDP l’article ci-après dont le contenu paraît intéressant et convient pour une analyse croisée en vue d’éclairer l’opinion internationale en général, et, en particulier, congolaise dont le regard sur les événements qui se déroulent, est limitée à celui du bout de la lorgnette.

Traduit de l’anglais, l’article ci-après dont le titre original est ; « Causalities in the Scramble for Congo’s ressources » était écrit par Maurice Carney, Directeur exécutif de FOTC , et Carrie Crawford, Président de FOTC qui sont Américains.

Comme introduction, les auteurs nous conduisent dans le contexte historique où se situe la source de la constance de la crise délibérée en RDCongo depuis l’accession à l’indépendance en 1960. L’assassinat du Premier ministre Patrice Emery Lumumba sept mois après est indissociable de la crise actuelle. Il est de notoriété publique, aujourd’hui, que derrière cet assassinat, ses commanditaires sont les mêmes qui sont derrière la déstabilisation actuelle dont l’enjeu est soit- disant les richesses fabuleuses que renferment le sous-sol de la RDCongo et qui continuent à produire de nombreuses victimes.

FOTC( M. Carney/C. Crawford) : ’’LES VICTIMES DANS LA GUERRE POUR LE CONTROLE DES RICHESSES DU CONGO’’

Par Maurice Carney, Directeur Executif de FOTCet Carrie Crawford, Président de FOTC

Beaucoup d'encres ont coulé dans la grande presse au cours des derniers mois à propos de la crise au Congo. Dans presque tous les articles, la base de la crise au Congo - la guerre pour le contrôle des ressources naturelles spectaculaires du Congo - a été constamment ignorée ou négligée. L'article paru sur la première page de New York Times le 13 décembre 2007 sous le titre "Après les Affrontements, la peur de la guerre au Congo prend le dessus" par Lydia Polgreen n'est pas une exception. Non seulement il y avait de graves omissions, mais également, une erreur factuelle flagrante, laquelle dit des volumes sur la manière dont la grande presse rapporte sur le Congo.

L'erreur présente que les élections tenues au Congo en 2006 "ont produit le premier gouvernement démocratiquement élu du Congo". Pourquoi une telle inexactitude grossière quand bien même, aux yeux d'un lecteur occasionnel, cela paraît comme un oubli mineur? Vraisemblablement, cela offusque une narration qui est centrale dans la manière d'expliquer pourquoi y a-t-il une crise qui persiste jusqu'à ce jour au Congo. Contrairement à l'article de la première page de New York Times, les premières élections démocratiques eurent lieu au Congo en 1960 et aboutirent à la formation du premier gouvernement d'après l'indépendance avec Patrice-Emery Lumumba comme premier ministre. A peine quelques mois de l'accession de Patrice Lumumba au pouvoir, l'Occident, principalement la Belgique et les Etats-Unis persuadèrent leurs marionnettes Congolais d'assassiner Patrice Lumumba qui, dans sa conviction, tenait à ce que les richesses du Congo servent avant tout au bien-être du peuple Congolais. La Belgique a reconnu sa culpabilité dans l'assassinat du premier ministre élu du Congo et demandé pardon en 2002. Mais même l'assassinat de Lumumba n'était pas assez, l'Occident installa et soutint l'un des principaux coupables de l'assassinat de Lumumba, Joseph Mobutu, que l'Occident maintiendra au pouvoir pendant plus de 30 ans. A chaque fois que le peuple Congolais tenta de le renverser, l'Occident avec les Etats-Unis à la tête accoururent pour réduire à néant les aspirations du peuple.

Analyse de l’UCDP : Le passé nous fournit des leçons oubliées, riches d’enseignements pour l’avenir qui mettent en évidence les racines profondes des événements qui se produisent aujourd’hui. Nous nous sommes souvent interrogés sur l’origine des climats conflictuels permanents qui règnent en Afrique, en général, et en République Démocratique du Congo, en particulier et pour quelles raisons, donc, les Etats-Unis, par les lobbies et les multinationales, s’acharnent à déstabiliser l’Afrique en suscitant et entretenant des conflits qui ont fait tant de victimes innocentes. Après avoir fouillé, nous avons trouvé cette information datée de juillet 1951, dans un rapport rédigé par M.E.W. Pherson, expert du bureau des mines des Etats-Unis qui, sur demande du Congrès, avait établi l’inventaire minéralogique du pays. Ce rapport cité, d’ailleurs, par l’Observateur du 20 Décembre 1951 avait révélé, selon l’expert, ceci:

- Qu’ à la vitesse d’extraction de cette époque, le sous-sol des USA ne recélait plus que 15 ans de pétrole, 50 ans de cobalt, 35 ans de souffre, 75 ans de fer…

En conclusion, Pherson indique :

- Qu’étant donné que l’Afrique et l’Asie étaient les seuls continents producteurs de matières premières, les Etats-Unis n’ont plus de choix, il fallait donc qu’avant 20 ans, l’Amérique s’empara de l’Afrique et de l’Asie.

S’emparer de l’Afrique après avoir écarté les anciens colonisateurs

Au regard de ce qui précède, les USA étaient confrontés à un déficit en ressources énergétiques et minéralogiques qui les condamnaient à une dépendance chronique aux autres pays pour le 21ème siècle. ’’S’emparer de l’Afrique’’ qualifiée de champ de mines et ignorer que, sur cette partie de la planète, vivent des êtres humains qui disposent aussi des droits n’est-ce pas là cette forme de cynisme qui pilote le monde encore aujourd’hui? On se demande même si, quel que soit l’issue des élections, ça y changerai quelque chose !

En fait, au début des années 50, les USA ne pouvaient pas s’emparer de l’Afrique ni de l’Asie parce que la plupart des pays de ces continents étaient des colonies contrôlées par ses alliés européens à savoir l’Angleterre, la France , la Belgique , le Portugal… !

Pour arriver à s’emparer de l’Afrique, les USA avaient paradoxalement soutenu et précipité l’indépendance des pays africains afin d’éloigner ses alliés européens et avoir le champ libre pour atteindre les objectifs définis par Pherson en 1951. D’ailleurs, il faut noter qu’à partir de cette période la ’’décolonisation’’ des pays africains avait pris une ampleur qui avait dépassé toutes les prévisions.

La guerre froide comme prétexte pour mettre au pas les alliés! Complice des USA, la Belgique mauvaise perdante sur le banc des accusés

Mais, avec la ’’guerre froide’’, l’Amérique s’était investie en même temps à barrer la route à l’expansion communiste soviétique sur les deux continents et à imposer son leadership. En 1971, 20 ans après, freinés par la guerre froide, les Etats-Unis n’avaient pu réaliser leur funeste objectif sur l’Asie et l’Afrique, l’embargo pétrolier ayant compliqué la réalité du monde! La vague des coups d’Etat et les dictatures sanglantes après les indépendances procédaient de cette démarche qui, par exemple, avait aidé un Mobutu et son système inhumain à confisquer le pouvoir pendant 32 ans! D’ailleurs, ce dernier ne se targuait-il pas d’être agent de la CIA ? Un pays comme la Belgique , siège de l’OTAN (une affaire américaine) était la base américaine en Europe pour déstabiliser l’URSS et fragiliser le bloc de l’Est. Pour survivre à la transformation structurelle du monde consécutive à la décolonisation, la petite Belgique s’était placée au service des USA! Le plan de balkanisation de la RDCongo après 1960 était une action de la Belgique qui vivait mal cette séparation forcée d’avec sa principale source d’enrichissement. Ce pays avait procédé à organiser l’ ingouvernabilité et la déstabilisation structurelle de notre pays dés les premiers jours de l’accession à la souveraineté nationale : sécession katangaise, sécession du Sud Kasaï, retrait du Ruanda-Urundi à l’ensemble Congo … !

Le 8 septembre 1960, devant le parlement congolais réuni en session extraordinaire, le Premier Ministre Patrice Emery Lumumba dénonça la complicité active de la Belgique et de vol en ces termes : « …Qu’est-ce qu’on a constaté au 30 juin, jour de la proclamation de notre indépendance ? Nos réserves d’or s’élevaient à 3.764.000.000 de Francs au 15 Août 1960, elles sont tombées à 1.764.000.000 de Francs soit une disparition miraculeuse de 2 milliards de francs.

Ensuite le gouvernement belge a volé dans notre Banque centrale 400 Millions de francs qu’il a versé dans la Banque centrale de la Belgique sous prétexte d’aider le Ruanda-Urundi pour l’ouverture d’une banque.

Cette escroquerie a été constatée et le gouvernement belge a finalement promis de restituer l’argent….. »

Cet argent n’avait jamais été restitué ! Au taux de l’époque et en intégrant les intérêts, la Belgique doit restituer au peuple congolais des milliards qu’elle a confisqué pendant 48 ans! Une grande crise d’intérêts larvée née du consensus frauduleux entre la Belgique et le Congo depuis 1960, est une réalité qu’il convient d’intégrer toujours dans toute approche sur la crise multiforme imposée à la RDCongo pour laquelle la Belgique s’investit toujours pour brouiller les pistes qui mènent à ce différend.

FOTC(M.Carney/C. Crawford) : La crise actuelle est la dernière éruption dans l'histoire des 120 années du contrôle d'énormes richesses naturelles du Congo par l'Occident au détriment du peuple Congolais. Bien que les Nations Unies maintiennent une force au Congo et que l'Occident a dépensé 500 millions dans l'organisation des élections, ils ont systématiquement exclu les forces démocratiques du pays donnant ainsi à Joseph Kabila un appui inconditionnel. Les forces ’’pro- démocratiques’’ demandèrent l'inclusion de tous dans le processus de réconciliation nationale - à la suite de la guerre de 1996-2002. Elles firent valoir la nécessité d'un tel processus dans le but d'assurer la stabilité et la justice au peuple. Cependant, Il devint évident, que le premier objectif de l'Occident, qui n'a jamais d'ailleurs supporté la démocratie au Congo, était d'installer un "Etat client"; "les Etats-Unis, le Canada, l'Afrique du Sud et la Belgique étaient en tête pour assurer le contrôle des réserves stratégiques comme le cuivre, le cobalt et autres minerais tout en fermant la porte à la Chine. " ! Le même rapport affirme que la priorité donnée aux intérêts économiques par le corps diplomatique Occidental qui était supposé être au Congo dans le but de parrainer le processus démocratique s'est révélé à travers la célébration publique de l'ambassadeur des USA au moment de l'acquisition des concessions de Tenke-Fungurume au Katanga par la société Américaine Phelps-Dodge au mois d'Août 2005; et à l'occasion de la grandiose cérémonie marquant la réouverture de la mine de Kamoto, à Kolwezi, au mois de juin 2006 en présence des représentants Belge, Américain, Canadien, Français, Britannique et même ceux des Nations -Unies."

Les 500 millions investis pour assurer l'ascendance de Kabila au pouvoir était une sorte d'avance sur les bénéfices que l'Occident attend tirer de leur investissement. C'est pour cette raison que la plupart des Congolais soupçonnent que Kabila a été convoqué à Washington en octobre 2007 parce qu'il a trébuché de la voie qui lui a été imposée quand il a signe un accord de 5 milliards de dollars avec la Chine. Le fait est que en route pour Washington, Kabila était contraint de faire d'abord escale dans la ville de Phoenix, Etat d'Arizona, pour rendre ses respects à Tim Snider (récemment remplacé par Richard Adkerson,) Président Directeur- Général de Freeport-McMoRan Copper & Gold, anciennement appellée Phelps-Dodge, héritiers de Tenke Fungurume, que l'organisation Global Witness (Témoins du Monde) appelle "la plus riche mine de cuivre du monde."

Global Witness fait remarquer également que le contrat de (Tenke Fungurume) est si odieux à tel point que le Congo n'a droit qu'à 17,5% de ses propres ressources et se trouve dans une telle position qu'il pourrait ne jamais recevoir le moindre profit de ce contrat. Néanmoins, l'agence Américaine Overseas Private Investment Corporation (OPIC) n'a pas hésité d'accorder une assurance risques d'une valeur de 1 milliard de dollars des contribuables Américains au projet d'investissement de la société privée Freeport-McMoRan.

Analyse de l’UCDP : La grande question qui se pose aujourd’hui concernant les contrats miniers signés pendant la transition est celle relative à la légitimité des signataires et la validité de ces contrats.

De quel droit donc, les autorités de transition1+4 disposaient–ils pour se permettre de parier et d’engager le peuple congolais sur l’avenir?

Au cours du mois de janvier 2008, Lutundula de passage à Bruxelles annonce que, pour des raisons de sécurité, les résultats de la révision des contrats miniers ne seront pas publiés! De quelle sécurité parle-t-il ? Pour qui ? De lors que le caractère léonin de ces contrats est connu et que le bradage du patrimoine national par les autorités de transition 1+4 est effectif? Il semble même qu’aujourd’hui encore, les contrats léonins ont le vent en poupe, les autorités en réalisent à bras le corps sans se soucier des conséquences.

La lecture rétrospective de certains faits révèle la subtilité de la prédation qui s’était organisée pendant la période de transition laquelle on peut donner la qualification empruntée de la recherche technologique à savoir de’’ moment de chaos’’.

Mzee LDKabila résiste aux pressions impérialistes! Madeleine Allbright menace!

Tout avait commencé depuis le 17 Mai 1997 lorsque Mzee Laurent Désiré Kabila avait montré sa détermination à mettre un terme au système de prédation internationale qui s’était enracinée profondément pendant la 2ème république. Le différend qui opposait Mzee Laurent Désiré Kabila, Président de la République Démocratique du Congo et Mme Allbright, Secrétaire d’Etat de Bill Clinton qui voulait lui imposer des contrats miniers léonins en faveur des firmes américaines principalement d’Arkansas ! Après que Laurent Désiré Kabila l’eut envoyée balader, Mme Allbright le menaça de représailles et de le faire partir du pouvoir !

Pour se faire, elle avait pris son bâton de pèlerin pour une campagne de diabolisation systématique à l’encontre du Président congolais. Prés de 80 millions de dollars us étaient mis sur la table pour corrompre les médias en vue de bloquer leurs lignes éditoriales sur la diabolisation de Mzee Kabila dans l’opinion. Elle s’était, en effet, investie pour isoler et fragiliser politiquement et diplomatiquement le Président congolais.

Une agression du Ruanda, l’Ouganda, le Burundi soutenue par les USA, la Grande Bretagne , la Belgique , l’Afrique du Sud contre la RDCongo pour briser la résistance de LDKabila !

En RDCongo, des actions subversives étaient organisées en vue de préparer l’agression de notre pays par le Ruanda, l’Ouganda et le Burundi pour mettre un terme au pouvoir du camarade Laurent Désiré Kabila pour , après, installer un Etat ’’compradore’’, un Etat néocolonial ’’ dirigé’’ par des pantins. Encore une fois, la mobilisation, la conscientisation et la résistance du peuple congolais avaient mis en échec ce plan machiavélique. Après cet échec, les manipulateurs avaient changé de tactique en imposant, pour atteindre leurs objectifs, des négociations de paix dits : « Accords de Lusaka » qui étaient, en fait, un piège à rat pour enfermer Laurent Désiré Kabila en vue de réduire ses degrés de liberté. Par injonction paradoxale consistant à le placer dans une double contradiction, ils l’avaient obligé à se mettre autour de la table avec les marionnettes qui leur servaient de masquer l’agression sous forme de pseudo- rébellion pour une pseudo-négociation dit ’’ dialogue dit intercongolais’’.

Grâce à la résistance des patriotes qui représentaient le gouvernement, le ’’dialogue dit intercongolais’’ qui n’avait pour but que d’ouvrir l’accès au cœur du pouvoir congolais aux marionnettes, battait de l’aile et ne pouvait pas aboutur!

Le néocolonialisme revient au galop par la grande porte après avoir fait sauter le verrou LDKabila en l’assassinant

Le 16 janvier 2001, le Président congolais était mort, victime d’un acte d’assassinat politique dont le commanditaire n’était autre que l’ancien Président Américain Bill Clinton, tout comme le Président américain Eisenohwer avait ordonné l’assassinat de Patrice Emery Lumumba en janvier 1961. Dans ses assassinats, la complicité de la Belgique ne fait l’objet d’aucun doute. Juste après l’assassinat de Mzee Laurent Désiré Kabila, Louis Michel, celui-là même qui avait qualifié les agresseurs ’’d’opposition armée’’ pour tromper l’opinion et les justifier, alors vice- premier ministre et ministre des affaires étrangères de Belgique, n’avait pas caché sa jubilation, et il s’était placé au devant de la scène pour enfin imposer sa vision néocoloniale.

Face à ce drame, le peuple congolais en général, et kinois à qui nous tirons notre chapeau, en particulier, avait adopté une attitude sereine et digne qui avait empêché le chaos de s’installer tel qu’avaient prévu les manipulateurs qui misaient sur les pillages et le désordre pour faire fuir le gouvernement. Un contingent militaire belge était stationné à Libreville au Gabon, depuis quelques jours avant l’assassinat de Mzee LDKabila, avec pour prétexte l’assistance et la sécurisation des occidentaux alors qu’en réalité, leur mission était d’encadrer l’installation d’un pantin au pouvoir pour remplacer LDKabila. Ce corniaud, qui attendait à Brazzaville, avait pour mission de jouer le jeu pour faciliter la réalisation du plan de partition de la RDCongo déjà divisée en petits Etats dirigés par des marionnettes corrompues, prêtes à brader le patrimoine national. L’attitude du peuple congolais avait, en effet, mis en échec ce énième plan de partition.

Joseph Kabila taillé en monture idéale pour porter et consolider le nécolonialisme en RDCongo

Pour les manipulateurs, l’arrivée de Joseph Kabila au pouvoir n’était pas inscrite à l’ordre du jour après l’assassinat de Mzee Laurent Désiré Kabila contrairement aux rumeurs qui prétendent qu’il aurait participé comme complice à l’assassinat de son père. En fait, cette période sensible et certaines réalités présentaient l’option de Joseph Kabila comme judicieux, comme étant le moindre mal !

Mais très rapidement, les manipulateurs s’en étaient accommodés ! Ils s’étaient convenus de parier sur ce jeune homme sans expérience, ’’naïf’’ qu’ils qualifiaient d’ailleurs de taciturne mais chez qui ils décelaient des ’’qualités’’ brutes à modeler comme quoi il était nouveau dans la politique, il ne disposait pas d’un niveau suffisant pour se situer ou saisir la complexité des réalités du monde et naturellement complexé face à un blanc donc manipulable! Lors de son premier voyage en janvier 2001 pour les USA, à l’occasion de l’investiture de G.W. Bush, quelques jours après les obsèques de Mzee LDKabila, lors de l’escale à Bruxelles, Louis Michel avait saisi cette occasion pour monopoliser l’ascendance sur Joseph Kabila en lui faisant avaler toutes les sornettes pour un pouvoir où c’était lui-même le véritable patron! L’homme politique belge avait réussi à prendre en otage et à devenir le gourou du nouveau Président de la République Démocratique du Congo, qui le suivait en ’’mouton de panurge’’. Pour asseoir son ascendance, il lui avait donné certaines directives devant permettre à Joseph Kabila d’asseoir son pouvoir pour rester seul maître à bord :

1ère directive : Eloigner autour de lui les ’’éléments nuisibles’’, c'est-à-dire éloigner ’’du nouveau pouvoir’’ tous ceux qui, de loin ou de prés avaient des accointances idéologiques avec Mzee Laurent Désiré Kabila, civils comme militaires : Pierre Victor Mpoyo, Yerodia Abdoulay Ndombasi, Gaetan Kakudji, Faustin Munene, Raphaël Ghenda, Tshamala wa Kamwanya, Séverin Kabwe, feu Etienne Mbaya, feu Thomas Kanza et d’autres qui continuent à subir cette exclusion de peur qu’ils ne mettent à mal la consolidation du néocolonialisme. Yerodia, par exemple, avait dû forcer la main à Joseph pour se faire nommer vice –Président 1+4.

2ème directive : Démonter l’œuvre de M’zee Laurent Désiré Kabila par son propre fils pour faire taire toute contestation de ceux qui l’avaient accompagné : les comités des pouvoirs populaires étaient démantelés sans explication! Pour distraire et détourner l’attention des adeptes de l’idéologie lumumbiste-kabiliste, comme Mobutu l’avait fait à son temps en proclamant Patrice Emery Lumumba héros national, Joseph Kabila avait fait construire un mausolée pour son père et poussé le luxe à élever une statue en honneur de Patrice E. Lumumba

3ème directive : Adopter une attitude conciliante envers Kagame et ses suppôts en leur ouvrant l’accès aux postes stratégiques dans les rouages du pouvoir pour entretenir la capacité de nuisance du Ruanda sur la RDCongo

4ème directive : Eviter de faire référence à Mzee Laurent Désiré Kabila dans les discours et distraire les révolutionnaires en leur faisant croire qu’il est toujours avec eux dans la lutte pour le peuple. Pourtant, non seulement, ils les évitent comme de la peste jusqu’ à changer tout le temps de numéro de téléphone pour ne pas leur parler, il évite à les rencontrer même à l’occasion mémorable du 7ème anniversaire de la mort de son père qui coïncidait cette année avec l’assassinat de sa demi-sœur Aimée Kabila en prétextant se rendre à la controversée conférence de ’’paix ‘’ de Goma qui n’a accouché que d’une souris parce que les armes continuent à s’exprimer!

Scier la branche sur laquelle il était assis, est l’analogie qui convient à cette attitude adoptée par Joseph Kabila vis-à-vis de ceux qui, avec Laurent Désiré Kabila et au prix des grands sacrifices, avaient fait échec au système néocolonial et arraché le pouvoir au maréchal Mobutu! En effet, en tournant le dos à la ligne politique nationaliste tracée par Mzee et aux hommes qui l’incarnaient, il a démontré son incapacité de rassemblement et de capitalisation des forces qui lui étaient pourtant acquises. Aujourd’hui, Joseph Kabila est dans une situation de désarroi, il est seul, sans politique crédible, entouré de bric et de broc : opportunistes et affairistes de tout bord, quêteurs invétérés des ’’postes’’, ’’cireurs des pompes’’, vendeurs d’illusions dont certains se vantent d’être les seuls à pouvoir aller dans la cuisine du Chef de l’Etat…mais prêts à tourner casaque à la moindre alerte! Pour les manipulateurs, après avoir réussi à placer leurs pions sur les postes stratégiques du pouvoir, Joseph Kabila n’est plus l’enjeu aujourd’hui, ils peuvent le gommer sans problème du jour au lendemain et sans que personne ne le regrette ni ne lève son petit doigt pour le tirer d’affaire! Echec et mat ! Avec l’implacable usure de pouvoir, Joseph Kabila n’a plus de choix ni assez de degré de liberté, il doit brader le patrimoine national pour rester en place et garantir la pérennité des contrats léonins, quitte à user de la violence et de la terreur comme cela se passe maintenant contre tous ceux qui osent émettre une revendication! Il est en plein dans un système de pouvoir néocolonial que nous avons combattu et qui ne tient pas compte des aspirations ni des intérêts du peuple congolais! Joseph Kabila glisse irréversiblement dans la dictature! Dangereux ! Et leçon du passé : Un certain Mobutu avait fini sa vie en cavale abandonné de tous…. Mais le peuple congolais est et sera toujours là….

Quant au gouvernement de Gizenga, composé de bric et de broc, il a les poings et les pieds liés : la révision des contrats léonins ne semble-t-elle pas n’ avoir été que de la poudre aux yeux pour distraire les congolais et pourquoi le parlement n’exige-t-il pas la publication des résultats ??? (A suivre.......)


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