Wednesday, February 27, 2008

MONSEGWO HAUSSE SA VOIX




Dans une adresse aux élèves, étudiants et enseignants du réseau catholique de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo n’a pas mâché ses mots. L’école ne doit pas être une entreprise commerciale où les parents et les élèves sont exploités, mais plutôt un lieu de formation, d’éducation, un lieu où reposent tous les espoirs de la Nation et de l’Eglise. Les évêques et l’Etat, a-t-il insisté, ne jurent que par la suppression de la prise en charge des enseignants par les parents d’élèves.
C’est un Laurent Monsengwo combatif tel que ses fidèles veulent le voir. Il a donné de la voix pour stigmatiser tous les maux qui tuent l’école en RDC. D’abord cette opération illégale de la prise en charge des enseignants par les parents d’élèves. Le nouvel Archevêque de Kinshasa, très remonté, rappelle à tous que les Evêques et l’Etat congolais n’ont pas l’intention de transiger sur le principe de la suppression de la ‘‘motivation’’. Plus tranchant, Mgr Monsengwo remet l’école à sa place. Elle n’est pas et ne peut devenir une entreprise commerciale pour se faire du pognon. L’école n’est pas non plus un temple d’immolation où les élèves et leurs parents sont exploités. L’école est plutôt un lieu de formation, d’éducation, un lieu où reposent tous les espoirs de la Nation et de l’Eglise.
Haro sur la corruption
L’Archevêque le plus politique de la RDC n’a pas loupé l’occasion que lui offrait sa rencontre avec la jeunesse étudiante et les enseignants pour tirer sur ceux qui institutionnalisent la corruption à l’école. Franchement, ça valait la peine. Les Congolais ont longtemps fermé les yeux sur les pratiques honteuses qui ont élu domicile dans nos écoles et universités. C’est devenu une seconde nature. Il fallait que quelqu’un prenne, un jour, tout son courage pour dénoncer la corruption qui gangrène l’école. Il ne suffit, certes, pas de dénoncer. Il faut montrer le chemin à suivre pour sortir du trou. Prendre des mesures courageuses. Tant pis si elles sont impopulaires. Laurent Monsengwo a annoncé un audit interne pour vérifier si les frais de fonctionnement perçus sont utilisés à bon escient. A ce sujet, la Banque Mondiale a, récemment, promis de prendre en charge les frais de fonctionnement des écoles publiques.
L’idée de l’audit a retenu l’attention de plusieurs professionnels de la craie aussi bien de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel que de l’Enseignement supérieur et universitaire. On voudrait que les deux ministres concernés prennent des initiatives allant dans le sens de nettoyer les écuries d’Augias à l’école.

AMT


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