Wednesday, November 28, 2007

DES REACTIONS CONTRE LE REMANIEMENT



Les retombées du dernier remaniement: Le MSR-Lumbi menace de suspendre sa participation dans toutes les institutions


Le dernier remaniement intervenu au sein de l’équipe gouvernementale ne cesse de provoquer des remous. Déception : tel est le constat actuel au sein de l’Alliance de la majorité présidentielle, AMP. Le temps d’encaisser le coup, de se ressaisir pour se rendre compte effectivement de ce qui s’est passé, les langues commencent à se délier. Les frustrations sont de plus en plus manifestes tant que certains alliés se sentent maintenant floués. Le dernier acte en date est cette menace du Mouvement social pour le renouveau, MSR, de suspendre sa participation dans toutes les institutions de la République.

Le Mouvement social pour le renouveau, MSR, de Pierre Lumbi, ancien ministre d’Etat en charge des Infrastructures et Travaux publics, actuellement ministre, se dit déçu. Il exprime son mécontentement à la suite de ce dernier remaniement de l’équipe gouvernementale et qui a surpris les responsables de ce parti pour n’avoir pas été, selon eux, consultés au préalable.

Bien plus, le président national de ce parti, Pierre Lumbi, alors ministre d’Etat, est aujourd’hui ministre des Infrastructures et Travaux public. Dans l’ordre de préséance, selon le décret présidentiel, il est relégué en 12è position. Une réalité qui est interprétée comme un manque de considération tant à l’endroit du président national du MSR qu’à l’endroit du parti même. Et pourtant, le MSR est la quatrième force politique de la RDC avec 27 élus en termes des derniers résultats électoraux après le PPRD (111 élus), le MLC (64 élus) et le PALU (34 élus).

Certes, dans les milieux proches du président de ce parti, on continue à analyser cette situation et l’on confirme que ce dernier reste attaché à la personne du chef de l‘Etat. Néanmoins, compte tenu de cette nouvelle donne évoquée ci-dessous, le MSR sollicite son arbitrage pour des rapports harmonieux entre les différents partis politiques et mouvements associatifs de l’AMP.

UN MEGA MINISTERE

Si l’on tient compte des objectifs fixés par le gouvernement, le ministère des Infrastructures et Travaux publics demeure sans conteste un méga ministère. En plus, le développement des derniers événements politiques lui ont conféré une autre importance, surtout avec la mise en œuvre des « Cinq chantiers du Chef de l’Etat ».

Cette évidence aurait-elle suscité la « guerre des clans » ou celle des « intérêts », faits inhérents dans les cercles politiques ? Tout porterait à le croire et à répondre par l’affirmative à cette interrogation.

Toujours est-il que dans l’entourage du MSR, l’on est convaincu que le parti est victime de certaines convoitises pour des raisons inavouées. En effet, au regard toujours de son importance en tant que quatrième force politique sur le plan national, le MSR a déjà été surpris de ne pas être représenté au sein du Secrétariat exécutif de l’AMP, contrairement aux autres formations politiques. Que son président national ait été en quelque sorte « rétrogradé », voila qui réconforte les hauts cadres de ce parti dans leurs analyses de la situation politique générale et sont de plus en plus convaincus qu’ils sont l’objet de manque de considération. Pourquoi, s’interrogent-ils ?

La menace du MSR ne manquera pas d’interpeller les responsables de l’AMP dans le seul but d’harmoniser les rapports entre partenaires politiques. En effet, ce mécontentement s’observe également dans d’autres entités politiques où il existe des frustrations après ce remaniement. Surtout ce constat qui frappe et qui laisse entrevoir que le PPRD s’est organisé pour occuper tous les postes-clés du gouvernement. Ce qui suscite d’autres interrogations comme si l’on n’accordait pas de la considération aux alliés.

Ceci dit, le mieux consisterait à renforcer rapidement l’esprit du dialogue pour dissiper tout malentendu. Surtout qu’à l’horizon, il y a encore les élections locales qu’ il faut absolument bien gérer.

Le Potentiel


© Sankurunews

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A QUOI RIME LE DERNIER REMANIEMENT DU GOVERNEMENT PAR KABILA?

Kric.org
28/11/2007

Tard dans la nuit du dimanche 25 à lundi 26 novembre 2007, la Radio Télévision Nationale Congolaise, RTNC en sigle, a rendu public l’ordonnance présidentielle N°007/071 du 25 novembre 2007 portant remaniement du gouvernement de Kinshasa, remaniement longtemps attendu par tous tant l’équipe Gizenga I s’était montrée incapable de répondre aux nombreuses ententes des Congolais.

De prime à bord, on a constaté que de 60 membres, l’équipe Gizenga II est réduite à 45 membres (ministres d’Etat 3, ministres 30 et vice-ministres 12). Une autre précision est que deux commissions importantes présidées chacune par un ministre d’Etat sont mises sur pied et s’occuperont : la première de la politique, du social et de la culture (16 ministres) tandis que la seconde : de l’économie et des infrastructures (15 ministres). On note également qu’il y a dans cette équipe 5 dames dont 4 ministres titulaires et 1 vice-ministre.

Bref, ce réaménagement technique de l’équipe gouvernementale qui a quelque peu perdu sa taille éléphantesque, ne résiste pas aux critiques et aux mécontentements qui fusent de partout. Nous prenons au volet cette vive réaction des ressortissants du district de Mai-Ndombe, dans la province du Bandundu, qui déplorent l’absence d’un de leurs dans le gouvernement remanié où leur province est représentée par les seuls districts du Kwilu et du Kwango alors que la dernière équipe avait Didace Pembe comme ministre de l’Environnement, Fernant Ntua Osiamba comme vice-ministre de la Santé et Gentiny Ngobila Mbala comme vice-ministre de l’Agriculture. Les 3 personnalités ont tous quitté le gouvernement, créant il faut le souligner, un déséquilibre dans la représentation de cette province sur le plan national.

D’autres réactions négatives dans ce sens viennent des provinces du Bas-Congo et du Kasaï Occidental. Le Bas-Congo a un ministre et un vice-ministre. Le Kasaï Occidental qui vient de voir son quota passer d’un à deux ministres ne s’estime pas encore heureux si l’on doit considérer la part du lion qui est attribuée à d’autres provinces au nom d’appartenance tribale au Président Kabila et au Premier Ministre Gizenga.

Quittons ce chapitre des mécontents pour aborder celui des critiques. Ici, l’opinion constate que les portefeuilles clés reviennent tous aux hommes de Kabila. C’est le cas des Affaires Intérieures, des Affaires Etrangères, des Finances, de l’Economie et Commerce, de la Défense, de la Justice pour ne citer que ceux là ! L’opinion relève aussi qu’il y a eu plus du clientélisme que de l’objectivité dans le choix des ministres de Kabila et Gizenga. On cite en exemple le cas des ministres André Philippe Futa (Economie et Commerce) et de Symphorien Mutombo Bakafwa Nsenda (Justice et Droits Humains) qui, tous deux, avaient lamentablement échoué aux élections législatives comme leurs partis respectifs qui n’ont pas obtenu même un siège au niveau provincial. Si aujourd’hui ils se voient gratifier d’aussi importants portefeuilles, c’est pour la seule et simple raison qu’ils avaient battu courageusement la campagne de Kabila lors des présidentielles de 2006.

Tous ces faits sont suffisamment éloquents pour démontrer clairement dans quel climat travaille la RD Congo et dans quelle direction amène-t-on le pays par ceux qui en ont aujourd’hui l’imperium. Pour les analystes, ils voient la RDC s’enfoncer lentement mais sûrement dans un bourbier où elle aura difficile à s’en sortir très tôt.

Voilà pourquoi, les voix s’élèvent de partout pour fustiger l’incapacité des dirigeants congolais actuels à pouvoir maîtrisé les affaires de l’Etat et décrient le clientélisme politique instauré depuis par Kabila et compagnie alors que le peuple congolais aspire vivre un véritable régime démocratique. Et on affirme haut et fort qu’il n’y a pas des mauvaises troupes, mais des mauvais chefs. Ce qui veut dire clairement qu’il n’y a pas des mauvais ministres, mais un mauvais Premier ministre qu’il fallait changer à tout prix au lieu de continuer à le maintenir à la tête d’un gouvernement où il a suffisamment démontrer ses limites pour ne pas dire son incapacité à supporter cette lourde charge de l’Etat.

C’est pourquoi, à Kinshasa, on ne voit pas à quoi rime ce dernier remaniement du gouvernement par Joseph Kabila au moment où il était incapable d’extirper le mal qui n’est autre que son Premier Ministre Gizenga, seul handicap pour le bon fonctionnement de l’équipe gouvernementale dont il a aujourd’hui la lourde charge d’animer au regard de la constitution de la République.

Richard Kabamba
Kric.org


© Sankurunews

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