Est de la RDC : bientôt le plan d’attaque contre les forces négatives
Le plan détaillé de désarmement des différents groupes armés opérant dans l’Est de République Démocratique du Congo pourra être présenté le 1er décembre prochain. C’est ce qu’a déclaré Chikez Diemu, ministre de la Défense, au cours d’une conférence de presse organisée ce mercredi matin à Kinshasa, rapporte radiookapi.net
« Nous venons de terminer les travaux de ce plan, mais vous comprenez que la primeur doit être réservée à qui de droit, le président de la République. Je ne peux pas divulguer quoi que ce soit, mais à tout le moins, sachez que nous nous sommes retrouvés, RDC, la communauté internationale, en ce qui concerne l’Onu, à travers la Monuc. Nous avons échangé tel que le communiqué le demande [il s’agit du communiqué de Nairobi] », a expliqué le ministre de la Défense. Les travaux de la commission technique étant achevés, il appartient à l’autorité supérieure de présenter ce plan détaillé de désarmement de différents groupes armés opérant dans l’Est de la RDC, a conclu Chikez Diemu.
Radio Okapi
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ACCORD DE NAIROBI:LE CONGO, PRET POUR LE 1er DECEMBRE?
Ce rendez-vous est attendu par les ex-Far et les Interahamwe non génocidaires, mais aussi par les Fdlr et l’Opposition extérieure rwandaise pour en appeler au dialogue interrwandais. Dans la livraison d’hier, la chronique politique a été consacrée à une correspondance particulière de M. Mushayidi, un ex-Fpr passé aux Fdlr. Tout le problème de Kagame est justement la crainte de voir le Rwanda contraint à accepter ce dialogue comme il y avait fait contraindre la RDC. De ce fait, Kigali perçoit dans le rendez-vous du 1er décembre un piège pouvant se refermer sur lui...
Encore 48 heures : Le Gouvernement congolais devra présenter le Plan d’élimination de la menace ex-Far/Interahamwe au Gouvernement rwandais, ce en présence des protagonistes de la Communauté internationale que sont les Nations Unies (représentées par Haïlé Menkerios, sous-Secrétaire général pour les Affaires Politiques), l’Union européenne (par Roeland van de Geer, envoyé spécial pour les Grands Lacs) et les Etats-Unis (par Timothy Shortley, haut fonctionnaire au Département d’Etat). On sait, à ce sujet, que le Gouvernement congolais bénéficie du soutien de la Monuc. Des séances de travail, d’ailleurs, se tiennent au ministère de la Défense et à l’Etat-major général des Fardc entre délégués congolais et délégués onusiens. Entre-temps, la Monuc continue de faire pression sur tous les groupes armés, congolais comme étrangers, mais particulièrement sur les Nkundistes invités à rendre les armes et à rejoindre les centres de brassage. Pas plus tard que lundi 26 novembre dernier, Ross Moutain, représentant adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC, s’est prononcé sur la question. Après qu’il ait salué l’Accord de Nairobi, il a tenu à préciser que « Cet accord ne vise pas comme certains semblent l’avoir compris seulement les FDLR, mais bien toutes les forces négatives de l’est du Congo, y compris les dissidents du général déchu Laurent Nkunda ». Considérant que la planification des opérations est en cours, il n’exclut pas pour autant la possibilité d’une solution pacifique. « …nous continuons vivement d’espérer qu’avant leur mise en oeuvre, les groupes armés comprendront l’immense souffrance qui serait infligée à leurs communautés et à toute la population s’ils persistaient dans leur refus de déposer les armes et, pour ce qui est des groupes armés congolais, de rejoindre le processus de brassage », a-t-il déclaré, conviant tout à le monde à avoir conscience « que si les combats s’intensifient, les populations civiles et en particulier les femmes et les enfants, en seront une fois de plus les principales victimes ». Aussi, situe-t-il la priorité dans la recherche des voix et moyens, « de stabiliser durablement cette province, afin de permettre à ces populations, qui ont tant souffert, de rentrer chez elles et de pouvoir, enfin, bénéficier des richesses de leur pays ». Coïncidence heureuse, le même lundi 26 novembre 2007, il a été enregistré à Sake la reddition de 14 éléments Nkundistes dont un major. Le problème, cependant, reste entier par rapport à l’échéance du 1er décembre. Dans plusieurs éditions précédentes, « L’Avenir » est revenu sur le sujet pour attirer l’attention des autorités politiques et militaires ainsi que le corps diplomatique sur l’ordre des priorités entre les engagements pris par la RDC vis-à-vis du Rwanda et ceux du Rwanda vis-à-vis de la RDC. Le point focal, on s’en doute, est la présentation, par Kigali, de la liste des génocidaires (avec leurs proches) et du programme de réinsertion socioéconomique. C’est, effectivement, à partir de ce moment-là que Kinshasa sera en mesure d’identifier qui, parmi les ex-Far et les Interahamwe résidant au Congo, sont des génocidaires et qui ne le sont pas ! Bien plus, c’est au même moment que Kinshasa sera en mesure de convaincre les non-génocidaires de rejoindre le programme de réinsertion. Ainsi, pour le Plan d’élimination devra s’appliquer sur les génocidaires et sur ceux qui refusent de rentrer au Rwanda. L’avantage, ici, est que c’est la première fois que les autorités rwandaises se déclarent capables d’identifier les génocidaires et expriment leur volonté de réintégration des rebelles innocents par rapport aux événements de 1994.
Un chantage
A 48 heures du rendez-vous de Nairobi, force est de constater que le Gouvernement congolais n’a pas encore réussi à obtenir du Gouvernement rwandais la liste dont question, moins encore le programme de réintégration promis. Par contre, à suivre les autorités rwandaises sur les médias périphériques, et même leurs supplétifs du Cndp, c’est de Kinshasa que l’on attend le premier pas avec le Plan d’élimination de la menace ex-Far/Interahamwe promis ! Finalement, il ne reste qu’à se tourner vers les Nations Unies, la Monuc, l’Union européenne et les Etats-Unis pour rétablir l’ordre normal des choses. Autrement, le rendez-vous du 1er décembre pourrait rater. Et pour cause ! Ce rendez-vous est attendu par les ex-Far et les Interahamwe non génocidaires, mais aussi par les Fdlr et l’Opposition extérieure rwandaise pour en appeler au dialogue interrwandais. Dans la livraison d’hier, la chronique politique a été consacrée à une correspondance particulière de M. Mushayidi, un ex-Fpr passé aux Fdlr. Dans cette correspondance, ce dernier est suffisamment clair : « Il va falloir un véritable Dialogue inter rwandais, libre et contradictoire, hautement inclusif et bien sûr axé sur l’indispensable partage du pouvoir entre toutes les composantes et toutes les sensibilités du peuple rwandais dans son ensemble », dit-il non sans faire remarquer que « Le génocide ne saurait justifier la dictature militaire dont il fut en partie le résultat. Les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni qui sont les plus fervents soutiens au Président Paul Kagame sont sans doute les mieux placés pour le convaincre de la nécessité et du caractère incontournable d’un Dialogue inter rwandais qui, de son côté, mettrait en place une Commission vérité et Réconciliation pour solder la tragédie nationale dont les conséquences sur le plan régional sont plus que catastrophiques ». Tout le problème de Kagame est justement la crainte de voir le Rwanda contraint à accepter le Dialogue interrwandais comme il y avait fait contraindre la RDC (lire BALISES). Pour cette raison, mais alors cette raison précisément, Kigali pourrait faire capoter le rendez-vous du 1er décembre 2007. Les gesticulations du Cndp sont indicatrices de cette menace qui se révèle ce qu’elle est réellement : un chantage. Rien d’autre qu’un chantage.
L'Avenir
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Wednesday, November 28, 2007
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