Wednesday, November 28, 2007
LE BUDGET 2008: CONTESTATION DE L'OPPOSITION; AUGUSTIN WELO, UN DES CONTESTANTS
A l’Assemblée nationale. Budget 2008 : de profondes contradictions / Les temps forts de la plénière
Les pronostics n’ont pas été démentis. Le Premier ministre subit en ces instants son deuxième examen de passage depuis son investiture avec les interventions portant sur le projet du Budget 2008 déposé hier mardi devant l’Assemblée nationale. Le débat s’annonce houleux tant les questions sont pertinentes et varient selon les camps : majorité présidentielle et opposition. Le premier soutient que la plénière se prononce sur la recevabilité du projet du budget tandis que le second demande tout simplement son rejet. Mais aussi de profondes contradictions au regard des quotas attribués aux secteurs pourvoyeurs du développement : Agriculture, Santé, Education…
Le rendez-vous de ce mardi 27 novembre a été respecté. Le Premier ministre, Antoine Gizenga, à la tête de son équipe gouvernementale, a été l’hôte de l’Assemblée nationale. Il s’y est rendu pour présenter officiellement le projet de loi budgétaire pour l’exercice 2008. Eventuellement, se soumettre aux us et coutumes parlementaires avant de connaître le sort qui sera réservé au programme du Gouvernement.
Ce projet du Budget 2008 est arrêté en équilibre en recettes et en dépenses à 1.669.472.214 FC, soit une équivalence de plus de 3 milliards de dollars américains. Dans son exposé de motifs, le Premier ministre a déclaré que le Budget de l’Etat pour l’exercice 2008 est élaboré dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du Document de Stratégie de la Croissance et la Réduction de la Pauvreté, DSCRP. Aussi, a-t-il précisé que les principaux piliers de cette stratégie de réduction de pauvreté sont exécutés à travers le Programme de stabilisation macro-économique à moyen terme et les programmes et projets sectoriels, résumés dan le Programme d’Actions Prioritaires, PAP. Selon le Premier ministre, ces actions prioritaires soutiennent les cinq paliers du DSCRP et les cinq chantiers du chef de l’ Etat. Il s’agit de la promotion de la bonne gouvernance et consolidation de la paix ; du renforcement de la stabilité micro économique et de la croissance ; de l’amélioration de l’ accès aux services sociaux et réduction de la vulnérabilité ; de la lutte contre le VIH/SIDA et la promotion de la dynamique communautaire.
Aussi, a-t-il tenu à souligner qu’en 10 mois, le gouvernement s’est attaché, depuis le mois de mars, à stabiliser le cadre macro-économique. C’est ainsi qu’au mois de juillet, le Gouvernement a réalisé un bonus de 27 milliards de FC et s’engage en 2008 à maintenir un taux de croissance de 9,8% avec comme objectif d’atteindre le plafond de 12%
Auparavant, le Premier ministre s’est attardé sur l’état général du pays caractérisé par la situation préoccupante à l’Est, l’héritage empoisonné de la transition avec de fortes pressions de change, un déficit de plus de 27 milliards FC, des engagements non honorés de l’ ordre de 67 milliards de FC et des arriérés de paiement des fonctionnaires et Agents de l’ Etat arrêtés à plus de 17 milliards de FC.
BUDGET ATYPIQUE ...
Les premières interventions ont fait dégager que ce Budget est atypique pour autant qu’il contient des termes de contradictions au regard des principes liés au développement. Dans leurs interventions, les délégués de l’ Opposition ont, tour à tour, relevé l’incapacité du Gouvernement à maîtriser les Finances publiques, à mieux définir le cadrage macro-économique en s’attardant sur les pressions fiscales et son incapacité à maîtriser les recettes.
Les députés de l’Opposition, arguments à l’ appui, ont dénoncé l’ attitude du gouvernement qui n’ a pas du tout honoré ses précédents engagements de faire le rapport trimestriel sur l’exécution du budget 2007. Il ne démontre pas non plus comment s’y prendra-t-il pour accroître les recettes, maîtriser les dépenses. S’appuyant sur le document en leur possession, ils sont arrivés à la conclusion qu’il n y aura point d’augmentation de salaires pour les fonctionnaires de l’Etat en 2008. Ils ont aussi dénoncé l’opacité qui entoure l’accord conclu avec la Chine dans le secteur minier et insisté que la lumière soit faite dès lors que cet accord n’est pas repris dans le budget. « Quelle est sa quotité ? « S’est interrogé l’ honorable François Mwamba, du MLC.
En termes de conclusion, les députés de l’Opposition ont sollicité le rejet pur et simple de ce projet budgétaire pour autant qu’ il n’est pas réaliste et ne diffère en rien de celui de 2007. Il ne pourra pas par conséquent favoriser le développement national quand les secteurs prioritaires pourvoyeurs du développement national, en l’ occurrence l’Agriculture et Développement rural, l’Education et la Santé bénéficient d’un pourcentage insignifiant : 3,5% et 5% du Budget. Partant, les députés de l’Opposition ont mis une croix sur les cinq chantiers du président de la République en se plaignant de l’ absence d’un chronogramme et d’une réelle volonté de la part du gouvernement à mobiliser les recettes. Ceci dans la mesure où en 2007, la mobilisation des recettes n’a été que de 13% des prévisions. Le Budget 2008 est donc atypique avec ces profondes contradictions.
ALLER AU-DELA DE SIMPLES INTENTIONS
Dans leur réplique, les députés de la majorité ont insisté sur le réalisme du Gouvernement et ses efforts à disposer d’un budget en croissance constante. Ils ont noté avec satisfaction que la vision du Gouvernement repose sur la stratégie visant la réduction de la pauvreté, allant ainsi au-delà des simples intentions.
Il s’agit là, d’une attitude prudente, ont-ils soutenu pour éviter tout dérapage. Aussi, les intervenants ont-ils saisi cette opportunité pour émettre des suggestions en vue de recadrer l’action du gouvernement.
C’est ainsi que le Professeur Sekimonyo de l’ AMP a invité le Gouvernement à accorder plus d’attention au domaine de l’enseignement dans toute sa globalité. C’est-à-dire, de l’Ecole primaire à la Recherche scientifique en passant par le Secondaire, l’Université et Instituts supérieurs. Mais par contre le gouvernement accorde 5% du budget seulement à l’EPSP.
Même observation pertinente dans le cadre de la lutte contre la pauvreté : l’ Agriculture mérite plus d’attention pour parvenir à l’auto-suffisance alimentaire. Ceci dit, l’on n’était là qu’au début du débat général consacré à ce projet de loi budgétaire. D’aucuns ont souvent affirmé qu’il est possible d’aller au-delà de ces prévisions au regard de multiples opportunités. Ces derniers temps, les yeux sont tournés vers ces concessions minières attribuées à des partenaires extérieurs mais qui n’apparaissent pas dans ce projet de Budget 2008..
Au-delà de cette observation pertinente, il y a toujours cette main invisible du FMI. L’on continue toujours à douter de la capacité du gouvernement à créer des conditions optimales susceptibles de réduire la fraude dans le but d’accroître les recettes.
Par Le Potentiel
Les temps forts de la plénière
Trois temps forts ont marqué la plénière d’hier à l’Assemblée nationale sur le projet du budget 2008 présenté par le Premier ministre, Antoine Gizenga. Il s’agit du mot d’introduction du président de l’Assemblée nationale, l’exposé des motifs sur le projet de la loi budgétaire pour l’exercice 2008 du Premier ministre et l’ouverture du débat général par les interventions des députés.
Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a, d’entée de jeu, invité les députés à assumer leur rôle en examinant attentivement ce projet de budget, et au besoin, l’enrichir dans l’ intérêt supérieur de la Nation. Il a été rejoint par le député Banza Mukalayi qui s’est opposé à toute chicane.
« Il ne s’agit pas d’un duel de deux camps, mais on attend la contribution des uns et des autres pour améliorer les insuffisances du projet de budget 2008 », a-t-il souligné. Au nom du PPRD, le professeur Sekimonyo a rejeté les allégations du chef de groupe du MLC, François Muamba, visant justement à rejeter ce projet budgétaire.
La députée Kayinda de la même tendance, a soutenu qu’un grand pas a été franchi, notamment par le maintien du taux de change. Quant à l’honorable Charles Okoto, il s’est appesanti sur la chaîne de dépenses et le secteur informel visant à améliorer le budget 2008.
Les députés du PPRD réagissaient ainsi à l’intervention de l’ honorable François Muamba Tshisimbi du MLC qui a fait remarquer que « le projet de budget 2008 reproduit les mêmes tares que celui présenté en 2007, sans apporter les réponses aux questions pendantes à l’époque ». Et de noter que « le gouvernement s‘est lui-même déclaré incapable, dans le cadre de ce projet de budget 2008 de mobiliser les ressources nécessaires pour le financement des 5 chantiers du chef de l’Etat. Par conséquent, il a demandé le rejet pur et simple de ce projet de budget d’autant qu’il n’apporte pas de réponse aux prescrits de la constitution en matière de décentralisation ».
LE MLC REJETTE LE PROJET DU BUDGET
Le chef de file du MLC a indiqué que les prévisions de dépenses n’ont pas pris en compte les améliorations des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat, malgré les différents accords signés entre le gouvernement et les syndicats de l’administration publique.
Pour le député Thomas Lohaka, abordé dans les couloirs de l’Assemblée nationale, « le groupe MLC a demandé à l’Assemblée nationale de rejeter ce budget qui ne répond pas aux exigences du moment ni aux attentes du peuple congolais. On a entretenu un flou artistique sur le crédit chinois. Cette rubrique ne figure pas dans le projet du budget 2008. Il y a beaucoup d’engagements pris vis-à-vis des fonctionnaires. On ne voit pas comment on va les réaliser dans ce budget. C’est pourquoi, nous demandons le rejet de ce budget. Nous appelons au bon sens de tous les députés étant donné que le MLC sait que la famille politique qui soutient le Premier ministre est majoritaire au sein de l’Assemblée nationale »! Le Premier ministre : une attitude prudente
L’un des temps forts de la journée d’hier mardi a été sans conteste l’exposé de motifs du Premier ministre, Antoine Gizenga. Après avoir présenté la situation générale du pays depuis l’installation de gouvernement qui a hérité d’un déficit du Trésor public de l’ordre de 27 milliards de FC, le Premier ministre a parlé de sa gestion de 10 mois basée sur une politique monétaire prudente et un resserrement de dépenses dans les limites des recettes. Cela a permis au gouvernement de dégager un excédent de l’ordre de 50 milliards de FC pour faire face à la situation sécuritaire à l’Est et au règlement des augmentations salariales à partir du second semestre de cette année. Il a poursuivi en affirmant que « la position confortable des finances publiques, appuyée par une politique monétaire prudente, a concouru à la stabilité du cadre macroéconomique observée depuis le mois de mars 2007 ».
Par ailleurs, le Premier ministre a précisé que le « budget 2008 a été élaboré dans la vision du renforcement de l’action amorcée en 2007. Il l’a fait l’objet des discussions avec le Fonds monétaire international en vue d’examiner la cohérence des hypothèses de base qui en sous-tendent les projections. Ce budget jette les bases des principes de décentralisation et de consolidation avec les budgets des provinces et des entités décentralisées ».
Enfin, conclut-il, « ce budget est arrêté en recettes et en dépenses à 1.370 milliards de FC, soit 3.3 milliards de dollars US ». Les recettes propres du gouvernement sont de l’ordre de 58 % des recettes totales, de 36 % pour les ressources extérieurs et de 6% pour les ressources des provinces. Les dépenses du projet de budget 2008 sont estimées à 1.669 milliards de FC lesquelles sont constituées de rubriques suivantes : dette publique et frais financiers, dépenses de rémunérations, dépenses de fonctionnement, subventions et transferts, dépenses d’investissements, dépenses exceptionnelles et des dépenses des provinces.
Le Premier ministre a tenu à faire savoir la voie sur laquelle le Gouvernement a engagé la Nation et qui appelle une mobilisation de toutes les énergies pour soutenir les politiques macro-économiques mises en œuvre par lui et encouragées par les partenaires au développement. Cela, a-t-il souligné, permettra de placer résolument notre pays sur le chemin d’une croissance forte et réductrice de la pauvreté en même temps. Et ce avant de demander aux députés « de bien vouloir recevoir ce projet du Budget de l’Etat pour l’exercice 2008 et de l’adopter, en vue de doter le Gouvernement de ce précieux outil de pilotage de sa politique économique et financière et renouer avec les bonnes pratiques de disposer d’un budget au début de l’ année».
Le Potentiel
© Sankurunews
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ENTOURE DE SA NOUVELLE EQUIPE: GIZENGA PRESENTE SON BUDGET BOUDE PAR LE MLC
*Comme prévu, Antoine Gizenga a présenté hier le projet de loi budgétaire 2008 à l’Assemblée nationale. * Sévèrement attaqué par l’Opposition qui appelle à son rejet, le budget 2008 - quoique soutenu par la majorité - sera sérieusement amendé avant son adoption, par rapport à sa mouture originale. * Néanmoins, l’activité qui se lit à travers ce texte qui se raffermit de plus en plus redonne de l’espoir au peuple congolais.
Le premier ministre Antoine Gizenga a présenté hier à l’Assemblée nationale le projet du budget 2008 de son gouvernement. Arrêté à 1.669 milliards de Francs congolais, soit 3,3 milliards Usd, ce budget connaît un accroissement de 22% par rapport à celui de l’année passée 2007 qui était de 1.370 milliards Fc, soit 2,7 milliards Usd, a précisé le premier ministre. Avant d’enregistrer la réaction des honorables députés, Antoine Gizenga a relevé dans sa soutenance les innovations essentielles qui caractérisent ce budget, notamment son équilibre et l’affectation des dépenses dans les différentes rubriques répertoriées. En ce qui concerne les recettes, le gouvernement les attend des trois sources principales dont « les recettes propres du gouvernement central de l’ordre de 969 milliards (58%) », les PPTE à hauteur de « 594 milliards de francs congolais (36%) » et l’apport des provinces estimé à « 107 milliards de francs congolais (6%) ». L’accroissement global du budget 2008 par rapport à celui de 2007 entraîne effectivement une certaine amélioration dans les services sociaux du gouvernement engagé dans la lutte contre la pauvreté. Il ressort ainsi un accroissement de l’enveloppe salariale allouée aux fonctionnaires de l’Etat qui passe de 338 milliards en 2007 à 450 milliards de francs congolais en 2008, soit « une augmentation de 112 milliards de francs congolais ». Entre-temps, ce gouvernement, qui passe les intérêts de la population avant les siens propres, a comprimé ses dépenses par ce que l’on peut qualifier de réduction de son train de vie. Gizenga a révélé en ce sens que 0,6% de moins du montant affecté aux dépenses de fonctionnement. Celles-ci, qui s’élevaient à 162 milliards de francs en 2007, sont projetées à 161 milliards de francs l’année prochaine, soit 1 milliard de francs dégagé. Même le service de la dette est grignoté de 27 milliards de francs par rapport à la somme payée en 2007, soit 376 milliards de francs contre 349 milliards projetés pour l’année 2008. Les aspects financiers dans les rapports entre le gouvernement central et les provinces, le service de la dette et les investissements qu’il se propose de mettre sur pied ont été également abordés par ce gouvernement préoccupé du « maintien de la stabilité macroéconomique ». Les Provinces et autres entités décentralisées bénéficieront l’année prochaine d’un montant de 304 milliards de francs dans le cadre de la rétrocession alors qu’elles n’ont reçu que 40 milliards au cours du premier exercice du gouvernement Gizenga. Hormis quelques poches de tension à l’Est de la République, le premier ministre a naturellement démontré une certaine satisfaction de son action à la tête du gouvernement surtout en matière financière. A son entrée au gouvernement a-t-il dit, la situation monétaire était « caractérisée par des tensions inflationnistes de l’ordre de 26% en glissement annuel ». Sur le marché de change cette époque, le dollar américain s’est changé contre « 580 voire 600 francs congolais ». Dans cette lancée, le premier ministre a indiqué que « Le gouvernement a hérité d’un déficit du Trésor public (…) de 27 milliards de francs soit environ 50 millions Usd ». Aujourd’hui affirme à juste titre Gizenga, « le taux d’inflation est tombé à 9,8% » alors que l’objectif est de le situer à « 12% ». Ces succès d’Antoine Gizenga au gouvernement de la troisième République ont été appréciés différemment dans la chambre basse du parlement au regard des intervenants selon qu’ils appartenaient à l’opposition ou à la majorité. Les premiers, conduits par l’honorable député Mlc François Muamba (lire en page 3), ont sévèrement attaqué le document leur soumis. De la modicité globale du montant retenu, à celle de celui alloué aux investissements, l’opposition a demandé à l’Assemblée le rejet pur et simple de ce budget. L’honorable Delly Sessanga, un autre Mlc, n’a pas hésité d’affirmer que si ce budget est adopté il faudra encore 60 ans pour que la Rdc atteigne son niveau des années 60. Sans broncher et à son habitude, Antoine Gizenga a suivi sereinement les interventions de différents groupes parlementaires jusqu’à la suspension de la plénière qui se poursuivra aujourd’hui avant de voir le premier ministre répondre aux préoccupations des députés probablement au plus tard le 30 novembre. Ce programme, tracé par le président de la séance et président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, rassure en fait ce gouvernement garanti de la recevabilité de son budget à la chambre basse du parlement. Toutefois, ce projet de loi budgétaire pour l’exercice 2008 sera suffisamment amendé. Même les députés membres de la majorité, qui ont appelé l’Assemblée nationale à recevoir ce document, n’ont pas cependant tu les lacunes qu’il renferme par-ci par-là. Mais le moins que l’on puisse dire est que la troisième République redonne de plus en plus de l’espoir au peuple congolais.
L’Avenir
© Sankurunews
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LES DEPUTES EXIGENT DES PRECISIONS ET LE CHRONOGRAMME DES REFORMES
-ADAM BOMBOLE PRONE LE REJET DU BUDGET
-MUKALAYI ATTEND LE RAPPORT FINAL DES CONTRATS MINIERS
-LE CONGOLAIS PREOCUPE PAR LE SOCIAL
-AUGUSTIN WELO: ETUDIANT EN DEUXIEME GRADUAT A L'UNIKIN, UN DES CONTESTANTS
Conformément à la constitution et aux coutumes parlementaires, un débat général a été ouvert à l’issue de la présentation du projet de Budget de l’Etat 2008 par le premier ministre.
Tout au long du débat général, des critiques, suggestions et autres enrichissements ont été prononcés et adressés au chef du gouvernement, selon la sensibilité politique de chacun des intervenants.
D’une manière générale, l’Opposition en a appelé au rejet du projet de loi financière du gouvernement pour l’exercice 2008, tandis que la Majorité a milité, quant à elle, pour son amélioration. C’est ce qu’on peut relever dans les interventions faites hier par les députés qui se sont succédé à la tribune.
Généralement, les critiques formulées par les députés sur le projet gouvernemental portent sur l'absence du rapport trimestriel du budget 2007, le faible taux d’investissement apparemment relégué au dernier plan, l’absence des pressions fiscales.
Les intervenants ont encore fustigé le niveau très bas des fonds à rétrocéder aux provinces, le manque de volonté de réaliser les réformes annoncées. De même, les intervenants ont tenu à connaître la véritable quotité du financement chinois dans les accords de partenariat signés avec notre pays, les infrastructures à réaliser sur base desdits accords et les provinces visées.
L’apport des partenaires, le chronogramme des réformes annoncées, le niveau de financement pour l’eau et l’électricité…font également partie des points développés par les intervenants qui exigent, en outre, de voir clair dans la revisitation des contrats miniers, les négociations avec les syndicats, le déficit de la Banque Centrale, l’apport des entreprises publiques, l’application de la TVA dans les réformes annoncées, les accords signés avec l’Angola, les projets à impact visible, etc.
Enfin, les élus du peuple estiment que les recettes pétrolières telles que présentées par le gouvernement sont sous-évaluées au regard de la donne actuelle sur le marché mondial (où les pays membres de l’OPEP prévoient déjà le baril à quelque 100$US), le budget alloué à l’agriculture est modique, pas de précision sur le début de l’application de la gratuité de l’enseignement.
Le MLC pour le rejet du projet gouvernement
Fidèle à la tradition, l’opposition a vivement critiqué le projet de loi financière du gouvernement pour l’exercice 2008, en exigeant son rejet.
Les premières flèches sont venues de François Muamba Tshishimbi, président du groupe parlementaire du MLC qui était le premier à monter sur la tribune pour prendre la parole.
Pour cet ancien ministre du Budget, le gouvernement s’est déclaré incapable de mobiliser les ressources nécessaires pour le financement des cinq chantiers du chef de l’Etat qui constituent le pivot central du programme gouvernemental. Raison pour laquelle, il demande à l’ensemble de l’opposition républicaine et à tous les députés de le rejeter.
Comme raisons avancées, l’orateur a indiqué que le cadre macro-économique retenu dans ce projet de budget 2008 n’est pas réaliste au terme du taux de change et ne donne aucune indication sur le niveau de la pression fiscale, les recettes projetées subordonnées à des réformes à mener dont le chronogramme de la mise en œuvre et l’évaluation des coûts ne figurent nulle part, les prévisions des dépenses ne prennent pas en compte non seulement les 5 chantiers du chef de l’Etat, mais les améliorations des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat, ce, malgré les différents accords signés entre le gouvernement et les syndicats de l’Administration publique.
Le président du groupe parlementaire du MLC a aussi déclaré que le projet de budget 2008 n’apporte pas de réponse aux prescrits de la constitution quant à la mise en application de la décentralisation.
Pour épuiser les 30 minutes accordées à chaque groupe parlementaire par le bureau, François Muamba a été complété par ses collègues du parti. En l’occurrence Jean Lucien Busa, Delly Sesanga et Adam Bombole.
Dieudonné Mwenze pour la recevabilité du Budget 2008
Chef de file du PPRD à la chambre basse, groupe le plus important et majoritaire, Dieudonné Mwenze a plaidé pour la recevabilité du projet gouvernemental.
Il a fait remarquer que ce n’est pas à cause de quelques manquements, d’ailleurs inhérent à toute œuvre humaine, qu’on doit rejeter un travail qui a requis l’expertise intellectuelle de ceux qui l’ont réalisé.
Pour lui, tous les manquements relevés seront enrichis lors du travail de toilettage au niveau de la commission.
Le chef du parti proche du président de la République a souligné le souci d’amélioration dont le gouvernement fait montre dans sa façon de travailler depuis son installation.
La révision à la hausse du traitement de base des agents et fonctionnaires de l’Etat, la stabilité du taux de change, la stabilité du cadre macro-économique…tout cela est à mettre à l’actif de l’actuel gouvernement auquel on ne doit pas demander d’opérer des miracles dans un temps record.
Il a été précédé à la tribune par d’autres élus de son parti, dont le professeur Sekimonyo qui a, à son tour, noté une croissance significative de l’assiette salariale pour le secteur de l’EPSP qu’il voudra voir s’élargir à l’ensemble de l’enseignement.
Même chose pour une autre députée qui, reconnaissant quelques faiblesses, demande à la plénière d’accepter le budget en vue de son amélioration par la commission.
D’autres interventions ont également eu lieu, à l’instar de celles des membres du groupe des indépendants (GPI), allié à la Majorité. Ils ont utilisé un langage très critique envers le chef du gouvernement en stigmatisant la modicité de l’enveloppe proposée, avant d’en appeler à sa recevabilité pour amélioration.
Un sentiment partagé par le président Vital Kamerhe qui a rappelé à ses collègues, particulièrement à ceux qui militent pour le rejet, que ce n’est pas cela la solution. Parce que tout le monde, députés compris, aura besoin d’être payé d’ici le mois de janvier prochain.
L’important est plutôt de l’accepter, et l’amélioration s’en suivra. Car, l’Assemblée nationale ne l’adoptera jamais dans les mêmes termes proposés par le gouvernement.
Comme à l’accoutumée, le président de l’Assemblée nationale a aussi relevé quelques faiblesses dans le budget présenté par le gouvernement. Notamment le taux trop minime (5%) alloué aux secteurs clés comme la Santé et l’Education.
A cet effet, il a invité le gouvernement à rompre avec les habitudes du passé, celles de la 2ème République, où ces secteurs d’importance constituaient le cadet des soucis des dirigeants.
Vital Kamerhe a, en outre, fait remarquer au premier ministre que deux des cinq chantiers ont été oubliés dans la réalisation du Budget de l’exercice 2007 finissant. Il s’agit de l’Habitat et de l’Emploi.
La plénière reprend ce matin à 9hoo avec à l’affiche, la poursuite du débat.
(Dominique Mukenza)
2007-11-28
Adam Bombole prône le rejet du Budget
D’entrée de jeu, Adam Bombole a démarré son intervention par une critique en règle des données chiffrées de l’exécution du budget 2007. Avec comme constat majeur la réalisation des recettes à concurrence de 57,5% et des dépenses à 54,7% par rapport aux prévisions. « Cette différence de 2,8% explique, sans doute, le fameux bonus que nous qualifions de fictif de 12,127 millions de FC dont se prévaut le gouvernement. Ce qui revient à dire que le gouvernement n’a pas voulu, sciemment, liquider les salaires dont le taux d’exécution atteint, seulement, 71,10% », a-t-il déclaré.
Autre constat fait par Adam Bombole : en dépit de ces écarts entre les prévisions et les réalisations en 2007, certains postes budgétaires ont connu des dépassements.
C’est le cas des postes biens, matériels et prestations, des transferts et subventions, de la dette publique et frais, ainsi que des dépenses exceptionnelles. Face à ce tableau, Adam Bombole a noté un paradoxe : la réalisation des dépenses économiques qui ne représentent que 16,57% au 30 septembre 2007, « alors qu’il s’agit là des dépenses porteuses de la croissance ».
Abordant le projet du budget 2008 proprement dit, Adam Bombole a fait le constat selon lequel les ressources internes sont essentiellement d’origine fiscale, avec des prévisions d’augmentation des recettes de la DGI de 25,18% et de celles de l’Ofida de 44,10% par rapport à l’exercice 2007. D’où sa question de savoir quel environnement macroéconomique le gouvernement entend mettre en place pour attirer les investissements privés afin de soutenir le taux de croissance économique de 8%?
Sur le plan des ressources extérieures, le projet de budget 2008 affiche une augmentation de 24,63% pour se chiffrer à 596.643.945.500 FC, soit 35,55% des ressources totales, avec pour fait marquant les ressources bilatérales estimées à 138.149.O60.000 FC, soit une augmentation de 2.700% par rapport à 2007. Inquiétude du député MLC : « Ne sommes-nous pas en droit de nous poser ici la question de savoir si les causes antérieures de la faible mobilisation de ces ressources extérieures en général, et bilatérales en particulier, ont aujourd’hui totalement disparu et comment ? »
Même inquiétude en ce qui concerne les ressources PPTE, sur lesquelles Adam Bombole a relevé une contradiction majeure, entre le tableau de réalisation indiquant qu’aucun Franc congolais n’a été mobilisé au titre des recettes PPTE jusqu’au 30 septembre 2007, tandis que les dépenses PPTE, pour la même période, ont enregistré un taux d’exécution de 127,6%. D’où cette interrogation soulevée par Adam Bombole : n’est-il pas imprudent de la part du gouvernement d’inscrire au budget 2008 la somme de 190.300.000 FC, soit 11,39 % des ressources à titre des ressources PPTE ?
S’agissant des dépenses, Adam Bombole a déploré, dans le domaine de l’emploi, que l’Etat lui-même n’ait fourni aucun effort pour créer l’emploi, mais s’est plutôt investi à décourager le secteur privé considéré comme le moteur principal de la création des richesses. Même constat dans les domaines de l’eau, de l’électricité, de l’éducation, des travaux publics et infrastructures. Avec une couverture du territoire national par la Régideso de 24 %, un taux d’accès à l’électricité de 6 %, un taux de scolarisation de 64%, le gouvernement s’emploie-t-il réellement à réussir les cinq chantiers du chef de l’Etat, s’est interrogé le député MLC. Avant de poser des questions embarrassantes : combien de kilomètres de routes le budget 2008 prévoit-il de construire ou de réhabiliter sur le plan national et dans les provinces? Qu’en est-il des 8 milliards du financement chinois ? Quel est le niveau des dépenses de santé ? Combien d’hôpitaux et de centres de santé le gouvernement compte-t-il construire pour l’exercice 2008 et quelle en est la répartition sur le plan national ? Autant de questions que s’est posées Adam Bombole, avant de conclure qu’à ses yeux, le projet de budget 2008 devait être purement et simplement rejeté.
2007-11-28
(TTB)
Banza Mukalayi attend le rapport final des contrats miniers
Sur la liste de députés membres du Groupe parlementaire indépendant (Gpi), Baudouin Banza Mukalayi s’est signalé hier mardi devant la représentation nationale pour donner son entendement du projet de budget 2008. L’élu de la ville de Lubumbashi s’est étendu sur l’ensemble du document soumis à l’examen général à la chambre basse avant de restreindre son intervention. Tout en soulignant la pertinence des critiques de ses prédécesseurs à la tribune, l’intervenant a appelé le gouvernement à intégrer toutes observations de ses pairs dans l’optique d’en améliorer le contenu. A ceux qui tenaient au rejet pur et simple du draft du budget, Banza a indiqué craindre qu’à l’image de l’eau de bain qu’on jetterait avec le bébé, tout l’édifice s’écroule. Raison pour laquelle, il a tenu mordicus à voir Gizenga et son gouvernement intégrer des améliorations apportées par les uns et les autres.
Sur l’autre chapitre, il a salué la création d’un ministère en charge des relations avec le parlement. Le député a déclaré que ce nouveau portefeuille jettera désormais un pont entre les deux institutions, au regard des correspondances souvent envoyées à la primature par l’Assemblée nationale données généralement perdues entre les sièges des deux institutions.
La RD Congo : Etat tracassier
Dans un autre volet, Banza Mukalayi a déploré des actes de tracasseries dont sont souvent l’objet les hommes d’affaires désireux d’investir en RD Congo. Comme preuve, il a brandi un récent et volumineux rapport de la Banque mondiale qui place la RD Congo 178ème pays, passé champion en tracasseries d’Etat. « On doit améliorer l’image des affaires en RD Congo en réduisant des actes de tracasseries au niveau, notamment, des opérateurs des mines », a plaidé l’intervenant, lui-même, ancien ministre des Mines sous Mobutu. « Grâce aux mines, la paix peut être sauvegardée comme elles peuvent générer la guerre ; grâce aux mines on peut reconstruire comme on peut détruire », a prévenu le député indépendant qui a vite fait d’aborder l’épineuse question de la révisitation des contrats miniers. Ici, il a indiqué ne pas s’expliquer que le rapport de la commission traîne encore avant d’être porté à la connaissance de la représentation nationale pour débats. Concrètement, l’élu de Lubumbashi tient, comme l’ont souhaité ceux qui l’ont succédé à la tribune, à se faire la religion de ce document.
(D-I.K)
2007-11-28
Budget : le Congolais préoccupé par le social
Le débat général sur le budget 2008 amorcé hier à l’Assemblée nationale, n’a laissé aucun congolais indifférent. Pour Léonard Kassa, commerçant et propriétaire d’un magasin situé lsur ’avenue Sport au marché Gambela (Commune de Kasa-Vubu), le budget 2008 devra consacrer la rupture avec le passé. Estimé à 3 milliards de dollars Us, Yves Kassa pense que ce budget doit privilégier avant tout l’amélioration de la situation socio-économique de la population.
«Nous espérons que le pouvoir d’achat de la population qui s’est effrité va être rétabli. Les soldats ou policiers recevront régulièrement leurs soldes, les fonctionnaires bénéficieront progressivement de différents paliers de Mbudi », souhaite-t-il.
Et d’ajouter que les dépenses dites de souveraineté et de fonctionnement des institutions publiques doivent être revues à la baisse. « Les fonctionnaires ont vraiment patienté en 2007, il sera inadmissible qu’il continue de patienter en 2008 », avertit-il.
Séraphin Bongeli, assistant de cours à l’Université du Cepromad situé au quartier Petro Congo à Masina, abonde dans le même sens et invite l’Etat à mettre fin à la paupérisation des enseignants, notamment ceux du secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire. « Pas d’opposer aux enseignants les difficultés de trésorerie de l’Etat alors que les parlementaires, les ministres et autres patrons des services de sécurité se la coulent douce », a-t-il fait observer. Il souhaite également la réhabilitation de la justice congolaise, notamment par l’amélioration des conditions de vie des magistrats du Congo tout entier. « Sans une bonne justice, comment pourrait-on envisager un meilleur développement et sécuriser ceux qui viennent investir chez nous », a-t-il interrogé.
AUGUSTIN WELO, étudiant en deuxième graduat en sciences sociales, politiques et administratives de l’Université de Kinshasa, est également revenu sur le social. Son vœu est de voir le budget 2008 privilégier la réhabilitation des routes de différentes villes, les routes de desserte agricole, le paiement des agents de l’Etat sans exception, doter le secteur judiciaire des moyens conséquents, payer convenablement les enseignants sans oublier la bourse des étudiants. Amélioration des conditions de travail dans les institutions d’enseignement publiques, sans oublier la solde des hommes en uniforme pour mettre fin aux tracasseries et à l’insécurité. Welo pense enfin aux problèmes d’approvisionnement en eau potable et de l’électricité qui nécessitent des solutions urgentes et adéquates.
Quelques réactions
Jean-Boniface Bambi, observateur critique des médias, Lingwala : « A mon avis, on n’élabore pas un budget en se réveillant le matin. En fait, le budget doit être représentatif de tous les besoins du pays. Et ces besoins sont centralisés dans des ministères. Ainsi donc chaque ministère doit avoir l’étendue de ses besoins par rapport à tout ce qu’il a comme attributs et c’est à partir de là que l’on peut élaborer un budget conséquent, bien détaillé.
Pour ce qui est de priorités, traditionnellement il y en a toujours eu 3 priorités : l’agriculture, la santé et l’éducation. Et je m’inscris sur cet avis là. »
Jean Jean-Pierre Kayembe, homme d’affaires, Gombe « Ce qui me semble prioritaire, c’est les infrastructures de base puisqu’il est anormal de ne pas en avoir dans un pays. Car sans infrastructures de base (route, aéroport, pont etc.), il est difficile de développer une économie qui soit capable de financer les autres secteurs (éducation et santé)».
Joachim Bongeye W. Matondo, agent de développement, Lemba : « Les attentes sont à ce que le gouvernement accorde une place importante au volet social, c’est-à-dire l’enseignement, la santé particulièrement mais aussi à la revalorisation de la fonction publique. Pour cette dernière, j’entends clairement l’amélioration des salaires des fonctionnaires».
Gérard Kimayala, délégué commercial d’un comptoir de diamant : « La première des choses qui prime c’est la réhabilitation des routes parce qu’on peut construire des maisons, des entreprises etc. mais sans route, cela ne nous emmènera nulle part. Souvenez vous, nos vieilles routes existent depuis 1960. En les réhabilitant, cela permettra de relier nos provinces et chacun peut se rendre où il veut, même à pied, même par vélo. »
Patrick Mukendi Tshizemba, agent dans une banque, Limete : « La priorité c’est ce que l’on a toujours réclamé, à savoir les infrastructures. Il faut donc réhabiliter et construire des routes qui permettent d’accéder à l’intérieur du pays. Ensuite, l’augmentation des salaires des agents du secteur public et cela aura certainement une répercussion dans le privé. »
Le Phare
© Sankurunews
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