Marche de protestation contre la haine envers les kasaïens : la police réprime et arrache des caméras des TV privées
Coups de matraque et de cordelette, bousculade, chasse à l’homme à travers les avenues avoisinant le petit collège, caméras des télévisions privées et appareils de téléphone cellulaire arrachés : telle a est la scène vécue par tous ceux qui se sont trouvés par hasard dans les environs lors de la marche pacifique organisée par les membres de la Constellation Kasaïenne (CONKAS) vendredi, dernier pour protester contre la campagne de haine tribale orchestrée par Gabriel Kyungu Wa Kumwanza et sa milice au Katanga. Déjà au niveau de la place dite Rond Point Mandela, la tension était visible aussi bien sur les visages des membres de cette association que des agents de l’ordre dépêchés depuis 11 h sur les lieux.
A 13 h 30, manifestants se mettent en rangs et commencent à chanter et à danser au rythme des airs en Tshiluba et en lingala, sous les regards des élèves, ettudiants et automobilistes ébahis par tant de courage. Le face-à-face s’annonce périlleux car les agents de l’ordre se mettent aussi à se déployer tout autour de cette place, en constituant une sorte de corridor de sécurité à ne pas franchir selon les mots d’ordre lancés à travers un mégaphone par un officier supérieur qui dirige les opérations : « le premier qui osera dépasser l’avenue de la Justice sera arrêté », ne cesse-t-il de crier en direction des manifestants.
La police réprime la marche pacifique et arrache des caméras des T.V.
Approché par Hubert Kabasubabo, secrétaire général du RCD et l’un des organisateurs de cette marche pacifique de protestation pour lui expliquer le bien-fondé de leur démarche, cet officier supérieur est resté de marbre. Et pour joindre la parole au geste, il a immédiatement ordonné la dispersion des manifestants. Il s’en est suivi une cohue indescriptible : les manifestants fuyaient dans toutes les directions poursuivis par des policiers armés des matraques et des cordelettes dont ils se servaient sans se gêner. Des femmes tombées par terre étaient tout simplement piétinées et certaines ont été fouettées sous les cris des élèves et étudiants qui attendaient des moyens de transport au niveau de l’arrêt de bus situé sur le boulevard du 30 juin. Dans la panique, quelques manifestants se sont réfugiés dans l’enclos où sont érigés les bureaux du Centre d’Information sur le Sida lancé il y a trois ans par la sœur jumelle du chef de l’Etat. Dieu merci, on n’a déploré que quelques blessés légers. Mais la violence a surtout touché les médias. Les agents de l’ordre ont arraché les caméras de certaines chaînes de télévision telle la CMB et RAGA ainsi que des appareils de téléphone de quatre journalistes.
A. Gizenga attendait les manifestants
C’est ainsi que les responsables de cette association ont prié les manifestants de se regrouper au complexe dit MAISHA PARK. A l’issue d’une conférence de presse, le président Hubert Kabasubabo a lu le mémorandum contre la haine ethnique et pour la promotion de la paix en RDC que CONKAS comptait remettre au premier ministre à la fin de sa marche pacifique réprimée. C’est alors qu’un coup de téléphone provenant de la primature est tombé pour annoncer que le premier ministre attendait les manifestants. La question qui se pose est celle de savoir pourquoi l’Hôtel de Ville a ordonné la répression de cette marche pacifique de protestation contre la campagne de haine envers les Kasaïens orchestrée par Gabriel Kyungu Wa Kumwanza. Et dire que le premier ministre tenu informé attendait cette marche si l’on en croit les services du protocole de la primature.
Le Phare
2007-11-19
Monday, November 26, 2007
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