Wednesday, November 28, 2007

LES 5 CHANTIERS DE KABILA: OU SONT-ILS PASSE

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Etat de la Nation 9 mois après : Gizenga passe à côté des 5 chantiers
(Le Phare 28/11/2007)

Antoine Gizenga a pris les rênes du gouvernement dans l’euphorie de la victoire électorale de Joseph Kabila à la magistrature suprême du pays et de l’annonce des 5 chantiers de ce dernier. Pour avoir endossé les priorités présidentielles comme celles de son gouvernement, le Premier ministre a, malgré lui, suscité d’immenses espoirs d’un futur enchanteur pour des millions de Congolais.
Certes, leur vécu quotidien n’allait pas changer du jour au lendemain, comme sous l’effet d’une baguette magique, mais ils espéraient au moins trouver des réponses positives, à court, moyen et long terme, à leurs préoccupations existentielles. Après neuf mois d’attente, force est d’admettre qu’aucun chantier du Chef de l’Etat n’a réellement démarré.

Infrastructures : les milliards se font attendre

L’aménagement et la réhabilitation des infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires, portuaires, fluviales, lacustres, sanitaires, scolaires, sportives, culturelles et autres exigent du gouvernement plusieurs dizaines de milliards de dollars Usd. Avec un budget national chiffré à environ 2 milliards Usd et 3,3 milliards Usd en 2008, le trésor public congolais s’avoue impuissant face à la facture des infrastructures.
Tous les regards sont tournés vers la Chine, porteuse d’une promesse de 6 à 8 milliards de dollars à affecter à ce secteur névralgique, en contrepartie du cuivre et du cobalt à extraire du sous-sol national. Pendant que les fonds se font attendre, les routes foutent le camp non seulement à Kinshasa mais aussi dans les principales villes du pays. L’enclavement des provinces s’accroît de jour en jour, au point qu’une nette fracture géographique apparaît entre les Congolais des villes et ceux des campagnes ainsi qu’entre citoyens habitant des provinces, des districts, des territoires et des secteurs voisins.
Des journées entières sont parfois nécessaires pour franchir, en véhicules dits « tout terrain », des distances inférieures à 200 kilomètres.
Faute des voies de communications, les produits des champs, de l’élevage, de la chasse et de la pêche (manioc, haricots, maïs, riz, arachides, pommes de terre, légumes, tomates, oignons, piments, bananes, mangues, avocats, poissons, viande boucané) pourrissent ou moisissent dans les greniers.
Un paradoxe vieux de plusieurs décennies veut que des millions de citadins congolais vivent sous la pression permanente du déficit alimentaire. Pourtant le sol, les eaux et les forêts du pays recèlent des ressources nutritives qui ne demandent qu’à être mises en valeur et canalisées vers les centres de consommation.

Le chômage : l’épidémie nationale

La lutte contre le chômage a tourné court. Les opérateurs économiques ainsi que l’Etat congolais lui-même sont beaucoup plus préoccupés par l’élaboration et l’exécution des plans drastiques de dégraissage des travailleurs et des fonctionnaires que par la création d’emplois. Chaque jour qui passe, des millions des Congolais actifs vont ainsi gonfler les rangs des sans-emploi dans les villes.
Des milliers de diplômés que les écoles secondaires, les instituts supérieurs et les universités déversent sur le marché ne rencontrent pas d’offres d’emploi, hormis une poignée de privilégiés est intégrée, à coups de recommandations, dans des cabinets politiques. Le décor des villes et cités urbaines de la RDC présente des débrouillards de toutes les catégories dans l’informel. Les « ligablos » (boutiques de fortune) fleurissent partout. Toutes les places et voies publiques accueillent chaque jour de petits marchés, en dépit des interdictions officielles. Terrasses, bars, bureautiques, garages, salons de coiffure, maisons de communication, restaurants, dispensaires, pharmacies, ateliers de menuiserie et d’ajustage se disputent le secteur de l’informel.
A longueur de journée, les Congolais passent le plus clair de leur temps dans la rue, à la recherche de leur pitance quotidienne, à travers de petits métiers non conventionnels. Or, dans des pays où les citoyens ont des occupations sérieuses au quotidien, rues et places publiques se vident aux heures de service, pour ne se remplir qu’en fin de journée. A Kinshasa, à Lubumbashi, à Matadi, à Mbandaka, à Kananga, à Mbuji-Mayi, à Kindu, à Kisangani comme à Goma, il règne un climat de vagabondage et de désoeuvrement dans les quartiers résidentiels. C’est la conséquence du chômage généralisé.

Commerce et PME : les Congolais balayés

Les Congolais font face à une concurrence implacable d’expatriés qui ont investi le secteur du commerce et de petites et moyennes entreprises. Alors que la législation nationale interdit aux sujets étrangers d’exercer le petit commerce, un nouveau type d’opérateurs économiques a pris pied en RDC. Ceux-ci se livrent à l’importation des produits manufacturés ou à la fabrication des denrées de consommation courante qu’ils revendent, directement ou par le biais des partenaires-écrans, en gros, en demi-gros et au détail.
Le commerce du ciment, du bois, du pain, du sucre, du poulet, des habits, des conserves, du poisson de mer, du poisson salé, du haricot échappent systématiquement aux Congolais. Même le diamant qui sort des puits des creuseurs est happé, à sa sortie du sol, par des expatriés pourtant jusque-là interdits de séjour dans les zones minières. Le cuivre, le cobalt, l’uranium subissent le même sort dans les zones d’exploitation artisanale.
A ce rythme, la classe moyenne congolaise est en train de disparaître lentement mais sûrement. Hommes d’affaires et industriels congolais sont à la peine, face à l’invasion d’opérateurs économiques qui franchissent les frontières nationales le plus souvent avec des mallettes vides, pour en repartir avec des comptes en banques solidement garnis.

Santé, éducation, eau, électricité : grosse désillusion
Les secteurs de la santé et de l’éducation alternent dans les grèves de leurs personnels. Pour l’instant, c’est de nouveau la paralysie avec la décision des professeurs et agents de l’enseignement supérieur ainsi que des médecins et infirmiers de débrayer.
D’une part, l’élite de demain court le danger d’une année blanche ou, à tout le moins, d’une formation au rabais, et d’autre part, la mort guette des millions de Congolais malades. Que le gouvernement tergiverse dans la gestion des dossiers de la santé et de la formation de la jeunesse traduit un aveu d’impuissance face aux préoccupations du commun des Congolais.
S’agissant de l’eau et de l’électricité, la Regideso et la Snel continuent d’attendre de l’Etat les crédits d’investissement nécessaires à la réalisation de leur mission commerciale et sociale. Délestages ou coupures d’eau se disputent le quotidien des Congolais des villes. Quant à ceux des campagnes, ils se délectent des promesses de leur sortie du tunnel, à une échéance difficile à fixer.

Un taux de croissance trompeur

Le taux de croissance renseigné dans le budget 2007 fait état d’une moyenne oscillant autour de 6%. En principe, l’on peut penser que la RDC a déjà amorcé son redécollage économique. Seulement voilà ! Le Congolais moyen attend toujours de ressentir, dans son assiette, les effets de la bonne santé économique de son pays.
Lorsque le premier palier de Mbudi a du mal à être satisfait… que des arriérés de salaires sont signalés dans plusieurs secteurs de l’Administration publique…que les routes, les ports, les aéroports, le transport en commun, les systèmes scolaires et sanitaires sont délaissés… nos compatriotes ont des raisons de douter de la marche du pays vers le progrès.
Aussi, attendent-ils du cabinet Gizenga II des actions réellement visibles, qui tranchent avec des discours et slogans sur la bonne gouvernance, la maîtrise des indicateurs macro-économiques, l’accroissement numérique du Budget national.



Le Phare
2007-11-28


© Sankurunews

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