Le cuivre fait monter la tension à Katende, au Kasaï Oriental
Jusqu’où ira le gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji dans son bras de fer avec la population du groupement de Katende, dans le territoire de Kabeya Kamuanga, province du Kasaï oriental ? La question est sur toutes les lèvres tant à Mbuji-Mayi qu’à Katende, où la tension est montée très fort, avec le risque de déboucher sur des réactions inconsidérées.
Selon des voyageurs qui se sont confiés au Phare, la malédiction qui frappe aujourd’hui la population de Katende s’appelle « cuivre », de la même manière qu’elle avait pour nom depuis longtemps, sur l’ensemble de la province, « diamant ». Tout est parti, expliquent-ils, de la décision du gouverneur de suspendre tous les chantiers des creuseurs artisanaux de cuivre qui opèrent dans ce groupement et donc par ricochet de tous les négociants qui rachètent leurs produits. Pomme de discorde : la carte de 1000 dollars que le gouverneur veut imposer aux négociants, en plus d’un droit de 50 dollars pour chaque camion de 10 tonnes. Cela, la raison officielle, qui pourrait en réalité cacher d’autres motivations sur ces terres où les dirigeants portent en même temps, sans s’en cacher, la casquette d’hommes d’affaires, en plus de celle de représentants des clans qui se disputent les terres, les richesses et le leadership.
L’exploitation artisanale du cuivre de Katende, à très forte teneur semble-t-il, ne date pas de plus de six mois. Raison pour laquelle les populations locales ont l’impression qu’après la longue « dictature » de Kinshasa, qui pompait toutes les ressources des provinces, elles sont en train d’expérimenter maintenant celle des autorités provinciales qui tiennent à les empêcher d’accéder aux ressources de leur sol et sous-sol. En comparaison avec leurs compatriotes du Katanga, dont l’exploitation artisanale du cuivre remonte à plus de dix ans, les Est-kasaïens et plus particulièrement les habitants de Katende ont le sentiment de ne pas être aimés, cette fois par leurs propres frères.
Jusque mardi dans la soirée, la tension était toujours vive. On attendait fiévreusement le retour à Mbuji Mayi de la commission dépêchée à Katende par le gouverneur, tandis que certains éléments radicaux parmi les creuseurs et les négociants n’hésitaient pas à agiter le spectre du retour des barrières des années 1960 pour se protéger et protéger « leur patrimoine ». Ce qui serait évidemment un comble. Sauf, évidemment, si le gouverneur s’investit dans la recherche d’une voie de sortie qui évite la provocation et préserve la paix sociale. C’est donc un dossier à suivre.
Le Phare
© Sankurunews
Wednesday, November 28, 2007
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