Friday, November 30, 2007
LE RWANDA BLOQUE LE PROCESSUS DE L'ACCORD DE NAIROBI
Alors que la RDC prête pour le 1er décembre: Le Rwanda bloque la liste des génocidaires !
(L'Avenir Quotidien 30/11/2007)
* Il y a lieu de retenir que le Gouvernement et la Monuc ont convenu d’un dispositif qui intègre tous les aspects politiques, diplomatiques, militaires, sécuritaires, humanitaires et médiatiques. En raison même de cette coproduction, on peut dire de la RDC qu’elle est réellement prête pour le rendez-vous de demain… * De ce rendez-vous dépendra assurément celui d’Addis Abeba où il est question, le 5 décembre 2007, d’un sommet qui réunira les présidents congolais Joseph Kabila, ougandais Yoweri Museveni et rwandais Paul Kagame autour de la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice * Or, le fait pour le Rwanda de s’abstenir de présenter la liste des génocidaires ex-Far/Interahamwe et le programme de réinsertion socioéconomique en faveur des non-génocidaires n’est pas pour faciliter les choses à la RDC, aux Nations Unies, à l’Union européenne, aux Etats-Unis et à la Monuc.
C’est demain vendredi 1er décembre 2007 que la RDC devra soumettre aux protagonistes de l’Accord de Nairobi le Plan dit d’élimination de la menace ex-Far et Interahamwe et autres groupes armés. Il s’agit, respectivement, du Rwanda, des Nations Unies, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Monuc. Ce plan – il y a lieu de le noter d’emblée – n’est pas l’œuvre individuelle du Congo. La Monuc – au nom de la communauté internationale - s’y est associée. Au terme des séances de travail qui se sont succédé presque toute une semaine à Kinshasa entre le Gouvernement et la mission onusienne, Chikez Diemu, ministre de la Défense nationale, s’est adressé à la Presse mercredi 28 novembre. « Nous venons de terminer les travaux de ce plan, mais vous comprenez que la primeur doit être réservée à qui de droit, le président de la République », a-t-il déclaré avant de renchérir qu’il ne peut : « … pas divulguer quoi que ce soit, mais à tout le moins, sachez que nous nous sommes retrouvés, RDC, la communauté internationale, en ce qui concerne l’Onu, à travers la Monuc. Nous avons échangé tel que le communiqué le demande ». Ce communiqué est justement l’Accord de Nairobi.
Pour rappel, le Congo s’est engagé :
à « Préparer pour le 1 décembre 2007 un plan détaillé pour désarmer les ex-FAR/Interahamwe et éliminer la menace qu’elles constituent. Il sera demandé à la MONUC de fournir un soutien pour la planification et la mise en œuvre subséquente en accord avec son mandat et ses moyens. Le plan sera communiqué au Gouvernement Rwandais au 1 décembre 2007 » ;
à « Lancer d’urgence des opérations militaires pour démanteler les ex -FAR/Interahamwe comme organisation génocidaire-militaire en RDC. Ces opérations devraient être conduites simultanément avec les opérations de démantèlement des autres groupes armés illégaux au Nord et au Sud Kivu » ;
à « Identifier et utiliser les moyens nécessaires pour mettre en œuvre le plan dans ses aspects militaires », étant entendu que ledit plan devant inclure :
la « réactivation et optimisation, parallèlement à l’exercice de la pression militaire, des efforts destinés à sensibiliser les éléments ex-FAR/Interahamwe à déposer les armes et à rentrer au Rwanda » ;
la « relocalisation temporaire des éléments des ex-FAR/Interahamwe désarmés dans des centres de réception/sites de cantonnement en RDC ; enregistrement par la MONUC selon les procédures DDRRR existantes et rapatriement de ceux qui choisissent de rentrer au Rwanda » ;
l’éloignement « de la frontière avec l’aide des organisations internationales concernées des éléments des ex-FAR/Interahamwe désarmés, qui ne souhaitent pas rentrer au Rwanda et qui ne sont pas recherchés pour génocide par la justice Rwandaise ou le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), jusqu’à ce que leur condition soit régularisée » ;
la « arrestation et transfert au TPIR ou au Rwanda de ceux poursuivis pour crime de génocide, crimes contre l’humanité ou crimes de guerre ».
le fait de « S’abstenir de toute déclaration de soutien à tout groupe armé en RDC » et ;
l’obligation de « Rendre public le contenu de ce communiqué conjoint ». Il y a lieu de retenir que le Gouvernement et la Monuc ont convenu d’un dispositif qui intègre tous les aspects politique, diplomatique, militaire, sécuritaire, humanitaire et médiatique. En raison même de la coproduction, on peut dire de la RDC qu’elle est réellement prête pour le rendez-vous de demain.
Regards tournés vers…
De ce rendez-vous dépendra assurément celui d’Addis Abeba où il est question, le 5 décembre 2007, d’un sommet qui réunira les présidents congolais Joseph Kabila, ougandais Yoweri Museveni et rwandais Paul Kagame autour de la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice. Paul Kagame y fait peser de sérieuses hypothèques dans la mesure où jusqu’à 24 heures de l’échéance du 1er décembre 2007, son gouvernement n’a pas encore mis à la disposition des protagonistes la liste des génocidaires et proches.
Pour mémoire, le Rwanda s’est engagé :
à « Prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser sa frontière et empêcher l’entrée ou la sortie de membres de tout groupe armé, en particulier de celui du chef de milice dissident Nkunda, et d’empêcher que toute forme de soutien – militaire, matériel ou humain – soit fourni à aucun groupe armé en RDC » ;
à « Transmettre au Gouvernement de la RDC et à la MONUC une liste des génocidaires recherchés (toutes catégories) » ;
à « S’abstenir de toute déclaration de soutien à tout groupe armé en RDC » ;
à « Encourager par le biais des programmes appropriés les membres des ex-FAR/Interahamwe et leurs proches à regagner leur pays et faciliter leur réintégration socio-économique effective » et
à « Rendre public le contenu de ce communiqué conjoint ». Dans l’édition n°3145 du 28 novembre dernier, nous avons souligné le fait que « Le point focal (…) est la présentation, par Kigali, de la liste des génocidaires (avec leurs proches) et du programme de réinsertion socioéconomique. C’est, effectivement, à partir de ce moment-là que Kinshasa sera en mesure d’identifier qui parmi les ex-Far et les Interahamwe résidant au Congo, sont des génocidaires et qui ne le sont pas ! Bien plus, c’est au même moment que Kinshasa sera en mesure de convaincre les non-génocidaires de rejoindre le programme de réinsertion ». Or, le fait pour le Rwanda de s’abstenir jusque-là de réaliser ces deux préalables n’est pas pour faciliter les choses à la partie congolaise, encore moins aux autres protagonistes. D’où les regards tournés, en définitive, vers les Nations Unies, la Monuc, l’Union européenne et les Etats-Unis pour rétablir l’ordre normal des choses. « Autrement, le rendez-vous du 1er décembre pourrait rater », avons-nous déduit.
Le mensonge étale ses limites
Les appréhensions ainsi exprimées se sont justifiées hier lorsqu’une consoeur d’une radio périphérique a cherché, de façon délibérée, à induire en erreur ses auditeurs. En effet, dans sa chronique, elle a commencé par faire croire à l’opinion que, selon ses sources, le Gouvernement congolais n’était pas prêt pour le rendez-vous de demain ! Pourtant, la veille, elle doit bien avoir entendu le ministre congolais de la Défense déclarer le Congo prêt ! D’un. De deux, elle a expressément tu les deux autres engagements pris par Kigali à Nairobi, à savoir la remise de la liste des génocidaires ex-Far/Interahamwe et la présentation du programme de réinsertion socioéconomique des ex-Far/Interahamwe reconnus non génocidaires. Il est bien possible qu’au Rwanda, ces deux engagements n’aient pas été largement médiatisés. Dans les premières livraisons parues aux lendemains de la rencontre de Nairobi, recommandation a été faite à la partie congolaise d’organiser un grand battage médiatique autour des engagements rwandais ; le Pouvoir Kagame n’étant pas obligé de le faire en direction de son opinion. La veille du 1er décembre 2007, on ne peut que déplorer cette énième faiblesse du côté de la RDC. Pourtant, pour une fois qu’elle est en bonne position, elle devrait tirer le maximum de dividendes de la situation réellement inconfortable dans laquelle se trouve le Rwanda. A preuve, la chronique de cette radio diffusée aux petites heures du matin a vite été retirée du programme de la journée. C’est que le mensonge étale ses limites…
Omer Nsongo die Lema
L'Avenir
© Sankurunews
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ACCORD DE NAIROBI: RDC ET LE RWANDA: 1er DECEMBRE, DATE FATIDIQUE
(Le Potentiel 30/11/2007)
On joue les ultimes minutes du derby visant le rétablissement de bonnes relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Au-delà, la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs. Ultimes minutes qui seront cette fois marquées par la concrétisation des engagements contenus dans l’Accord de Nairobi signé le 9 novembre dans la capitale kenyane entre les deux pays. En présence des délégués des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’Onu. Accord qui porte sur la neutralisation des forces négatives, FDLR et insurgés Nkundistes compris.
Ce 1er décembre, la République démocratique du Congo présentera au Rwanda, en présence des délégués des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’Onu le « Plan d’action » visant la neutralisation des forces négatives qui écument en République démocratique du Congo. Un plan d’action qui doit convaincre toutes les parties.
Dans les milieux proches du gouvernement, l’élaboration de ce plan est terminée après avoir bénéficié de l’expertise de la Monuc. Il serait même transmis au président de la République pour appréciation. Tant mieux. La RDC éviterait ainsi de porter le chapeau du report de cette rencontre.
Dans sa dernière déclaration faite à la presse, le ministre congolais de la Défense, Chikez Diemu, a précisé que ce plan ne fait pas de distinction et met dans le même panier à crabes, les rebelles rwandais mieux connus sous l’appellation des Interahamwe, FDLR, et les insurgés de Laurent Nkunda, cet officier dissident qui a pris prétexte de protéger son ethnie pour combattre l’autorité congolaise. Il est entré en rébellion avec le soutien du Rwanda dans le but de déstabiliser les institutions légitimes de la République.
C’est ce 1er décembre donc que la République démocratique du Congo lèvera le pan de voile sur ce « plan d’action ». L’acte qui sera posé est d’une haute importance politique tant il est vrai qu’il déterminera la suite des événements en prévision d’un retour effectif des relations de confiance entre la RDC et le Rwanda. Mais, ce 1er décembre devra ouvrir également une nouvelle ère de paix et de stabilité dans la région des Grands Lacs. Une date fatidique donc pour tourner définitivement une page sombre de l’histoire entre la RDC et le Rwanda. Sinon, on reviendrait à la case départ. Si le Rwanda ne renonce pas de son côté à soutenir les insurgés de Nkunda.
LE PLUS DUR RESTE A FAIRE
Cependant, la présentation de ce « plan » ne résoudra pas automatiquement tous les problèmes. Ce serait trop beau pour croire à cette éventualité en minimisant les raisons profondes qui ont sous-tendu toute cette période meurtrière et destructive, émaillée d’insécurité, d’instabilité, de méfiance entre la RDC et le Rwanda, au-delà toute la région des Grands Lacs.
Il est important de continuer toujours à retenir, surtout du côté congolais, que toutes ces tueries, ces prétextes fallacieux de protection de minorité ont été planifiés. Ils s’inscrivent dans un vaste complot de balkanisation de la République démocratique du Congo. Ils ont constitué des « coups de boutoir » visant à fragiliser la RDC pour qu’elle cesse d’exister en tant qu’Etat et Nation. Si ce « Plan d’action » pour neutraliser les Interahamwe n’a pas pris en compte ce complot, il est voué d’avance à l’échec. Car, il sera toujours combattu par les auteurs de ce complot international et ces « groupes identitaires » obsédés par la création des « Etats nains » en vue de contrôler les richesses du Congo.
Ce qui revient à dire, par ricochet, qu’il s’est agi d’une « affaire de gros sous ». C’est la deuxième cause profonde. Devant cette évidence, il est acquis qu’on retrouve les « ennemis de la RDC et de toute l’Afrique » dans les deux camps : au Congo et au Rwanda. Parce qu’au-delà, il est important de retenir que se joue également en ces moments la carte du régime en place au Rwanda. D’où la question : sur quelle pyramide est bâtie le pouvoir de Kigali ?
En effet, les discussions porteront sur le concept de « neutralisation » - alors que l’Accord de Lusaka parlait de « traquer » - des forces négatives. Ce concept n’aura pas la même signification à Kinshasa et à Kigali. Dans cette dernière ville, il a toujours été soutenu que les « FDLR combattaient aux côtés des FARDC. Si neutralisation voudrait dire «éliminer physiquement » les Interahamwe ou les « emprisonner à vie », certainement que le Rwanda approuverait cette initiative. Mais si neutralisation consisterait à « éloigner, désarmer et réinsérer les rebelles rwandais dans la vie sociale », avec possibilité d’ouvrir l’espace politique rwandais au terme d’un compromis interne, cette approche serait rejetée par Kigali. Car, le régime de Kigali existe également et soutenu dans ses revendications de par « l’existence aussi des Interahamwe en RDC ». Qu’on ne se méprenne donc pas. Qu’adviendrait-il si les Interahamwe continuaient à exister, même ailleurs qu’en RDC ? A-t-on tenu compte de cette donne dans l’élaboration de ce « plan » ? Interrogations tout aussi pertinentes.
LE RESPECT DES ENGAGEMENTS
Le moment est crucial dans le cadre des relations entre la RDC et le Rwanda. Cette symphonie mirobolante a trop duré qu’il est temps que l’on change de partition. Maintenant ou jamais. Ce qui expliquerait certainement cette autre rencontre prévue à Addis Abeba entre les présidents Kabila, Kagame et Museveni, sous les auspices des Etats-Unis. Mais avec certainement la participation de l’Union africaine et de la Commission européenne.
Une rencontre qui tomberait à propos tant qu’elle permettrait de donner la dimension africaine et internationale au « plan d’action » de la RDC et aux engagements pris par chacune des parties signataires de l’Accord de Nairobi.
De toute façon, l’administration Bush a tout intérêt à rapprocher le cas de la RDC et du Rwanda à la situation au Proche-Orient. Si Bush s’est investi pour convoquer le sommet d’Annapolis, mettant face-à-face chefs israéliens et arabes pour pacifier cette région, il devrait agir avec la même détermination pour la région des Grands Lacs. Nairobi et Addis Abeba pourraient également être « l’Annapolis des Grands Lacs » en prévision d’un retour effectif de la paix dans cette région. Bush partirait ainsi en beauté, en novembre 2008, après avoir réussi ses « deux camps David ». Sinon à quoi auront servi « ses Accords de Washington » qui ont institué la « Tripartite Plus » ? Washington a un mot à dire, le dernier, pour avoir donné l’impression aux Congolais d’avoir été plus proche de Kigali que de Kinshasa dans l’examen et la recherche de solution dans ce différend. Une façon pour chaque camp de respecter les engagements pris lors de la signature de l’Accord de Nairobi.
Le Potentiel
© Sankurunews
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