Saturday, January 12, 2008

La baisse du franc congolais vis a vis du dollar americain

la dégringolade du franc congolais face au dollar américain


Vendredi, il s’est échangé à 500 pour 1 dollar à Goma, à 530 à Mbuji-Mayi et à 550 dans la capitale congolaise. La dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères s’observe depuis ces derniers jours sur l’ensemble du pays, rapporte radiookapi.net

Les conséquences de cette situation se font se sentir, notamment à Kinshasa, sur le marché des biens et des services. Depuis trois jours, les denrées alimentaires ont sensiblement augmenté de prix, au désappointement des ménages de gagne petit.

Les avis sont divers pour expliquer les raisons de cette dégringolade du franc congolais en ce début de l’année 2008. Chez les cambistes (les changeurs de monnaie du circuit informel), les uns attribuent le phénomène tantôt au dernier réajustement du taux d’intérêt (ou taux directeur) par la Banque centrale et tantôt à la conférence sur la paix dans le Kivu qui se tient à Goma, au Nord-Kivu. « S’il y a espoir, ça va influer sur le marché de change, par contre s’il y a des informations négatives, en ce moment là cela crée la psychose au sein de la population et des opérateurs économiques avec un impact sur la monnaie », a expliqué un des cambistes interrogés par radiookapi.net. Les autres soutiennent en revanche que trop de billets du franc congolais sont en circulation. Ce qui est à la base de la dépréciation de la monnaie nationale.

Cette thèse n’est pas éloignée des explications des experts indépendants. Elle est même confirmée par la Banque centrale elle-même.
Georges Tshionza opar exemple, expert en économie, allie deux explications à ce phénomène. D’abord, l’on sort d’une période d’effervescence, rappelle-t-il, celle des fêtes de fin d’année. Une période pendant laquelle, soutient-il, pour des économies « qui marchent très bien, il y a énormément des achats qui se font parce que c’est la consommation qui augmente à l’occasion de certaines fêtes ». Ensuite, d’après le même expert, il faut se tourner du côté de la Banque centrale pour voir s’il y a eu en même temps des mesures prises pour que la monnaie nationale ait une côte stable. Si le taux d’intérêt imposé par l’Institut d’émission permet aux banques commerciales d’avoir à conserver les devises qu’à les dépenser, en ce moment là la monnaie nationale reste stable. Dans le cas contraire, on assiste à la situation que connaît le franc congolais ces jours parce que la devise est devenue rare, a conclu l’expert.

Et à la Banque centrale, on reconnaît effectivement qu’il y a une importante masse monétaire du franc congolais en circulation sur le marché, conséquence de la planche à billets qui a été actionnée fin 2007. Cependant, selon M. Vincent Ngonga, directeur d’études à la BCC, d’ici à mars prochain, en ce qui concerne le taux de change, les tendances pourront être renversées. « Au niveau monétaire, vous l’avez suivi, nous avons procédé à une augmentation de notre taux directeur qui passe de 22.5 % l’an, à 24%. Jusque là les résultats sont satisfaisants, parce qu’en cinq jours, nous venons déjà de récupérer au moins 24 milliards », a révélé ce cadre de la Banque centrale. Ce dernier souligne que ce n’est pas suffisant. Il faut, ajoute-t-il, que l’action de la politique monétaire soit accompagnée par celle de la politique budgétaire. En d’autres termes, il faut maintenant un resserrement budgétaire, précise le directeur de la BCC.


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