Congo-Kinshasa: Assemblée nationale - Kamerhe réconcilie Lutundula et Sesanga
Le Potentiel
Grâce à la médiation du président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, le calme et la sérénité sont revenus dans l'hémicycle de la Chambre basse du Parlement, après l'incident survenu le mercredi 9 janvier 2008 entre le vice-président Christophe Lutundula Apala et Delly Sesanga, président de la Commission PAJ.
La cérémonie de réconciliation s'est déroulée lors de la plénière d'hier vendredi qui a, par ailleurs, poursuivi et adopté par 341 députés sur les 348 présents, le projet de loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des Entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les provinces qui sera envoyé au Sénat.
A la demande du président de la République, Vital Kamerhe a quitté jeudi précipitamment Goma pour séjourner pendant 24 heures à Kinshasa et «jouer au sapeur-pompier» en vue de ramener la sérénité au sein de l'Assemblée nationale à la suite de l'incident survenue le 9 janvier entre le président intérimaire, Christophe Lutundula Apala et le président de la Commission politique, administrative et juridique (PAJ), Delly Sesanga.
Tout était parti d'un coup de fil de l'Administrateur principal de l'ANR chargé de la sécurité intérieure à Christophe Lutundula pendant la plénière du mercredi 9 janvier. Ceci a été considéré comme une interférence ou une injonction extérieure sur les membres de l'Assemblée nationale, susceptible d'aliéner ainsi leur indépendance. Cet incident a entraîné la sortie de la salle de Delly Sesanga à qui le président de la séance avait refusé la parole.
Prenant la parole à la plénière d'hier, l'accroc a été fustigé par le président de l'Assemblée nationale, qui a souligné qu'il n'est pas question que «le service de sécurité puisse entraver la démocratie, car il ne s'agit plus d'une Assemblée nommée mais issue de la volonté du peuple». Il a affirmé que le Bureau de la Chambre basse a pour rôle de protéger les institutions issues des élections et les députés pour que ces derniers puissent se sentir en sécurité et jouir de l'indépendance que leur confère leur rôle.
Pour éviter la crise et oublier l'incident, le président de l'Assemblée nationale a prié le vice-président à présenter ses excuses et demander pardon au président de la Commission PAJ. Il a invité ce dernier à se surpasser. Après quoi, la parole a été donnée à l'un et à l'autre. C. Lutundula a sollicité la magnanimité de D. Sesanga qui s'est engagé à passer l'éponge sur l'incident. Les deux personnalités ont fumé le calumet de la paix devant le président de l'Assemblée nationale et se sont embrassés sous les applaudissements des députés tant de la majorité que de l'opposition.
UNE TABLE-RONDE DANS LE BAS-CONGO
Néanmoins, le député Mboso a présenté la motion contre l'agent de l'ANR, à l'endroit duquel il a sollicité une sanction administrative pour outrage.
A la demande de Vital Kamerhe, l'honorable Jean-Claude Vuemba a pris la parole, par motion, pour un message de paix aux patriotes du Bas-Congo en général et aux adeptes de la secte de Bundu dia Kongo. A propos de l'incident de Seke Banza qui a occasionné la mort de 6 personnes dont un agent de l'ANR, Jean-Claude Vuemba, a regretté l'incompréhension qui l'avait entouré. Et c'est d'autant plus qu'il existe une sincère collaboration avec les responsables de la Police, notamment le général Raus. Les adeptes du Bundu dia Kongo, doivent se tranquilliser, en attendant la tenue prochainement d'une table ronde sur la paix.
LES REFORMES EN MARCHE
Les 17 des 168 articles du projet de loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des Entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les provinces ont été examinés, article par article lors de la séance plénière d'hier vendredi.
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Cette loi fait des entités territoriales plus proches des citoyens. Dans le cadre de l'autonomie financière, elle fait bénéficier aux entités territoriales décentralisées de mécanisme de répartition des recettes à caractère national retenue à la source à hauteur de 40 % ainsi que les ressources provenant de la caisse nationale de péréquation.
Rappelons que le projet de loi adopté hier vendredi 11 janvier et qui entend asseoir la politique de décentralisation s'articule autour 5 titres. Le titre I comprend des dispositions générales sur les caractères et la composition de la République. Il reprend des dispositions de la Constitution relatives à la subdivision territoriale administrative et politique de la RDC. Le titre II porte sur les entités territoriales décentralisées elles-mêmes en déterminant la nature juridique, les organes, les attributions, le fonctionnement et les attributions de la ville, la commune, du secteur et la chefferie qui sont les seules entités territoriales décentralisées constitutionnellement reconnues en RDC.
Le titre III fixe les règles régissant les rapports des entités territoriales décentralisées avec l'Etat et les provinces, en particulier, la représentation de l'Etat et des provinces, la tutelle exercée sur les actes des entités territoriales décentralisées et les responsabilités pénales des autorités des entités territoriales décentralisées. Le titre IV se réfère aux ressources humaines et financières des entités territoriales décentralisées. Enfin, le titre V prévoit des dispositions transitoires et finales de la loi organique.
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