Tuesday, January 15, 2008
La mitigation des sentiments
Nommés par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, le Week-end dernier, les mandataires publics vont devoir prendre le relais pour présider aux destinées des entreprises du Portefeuille dont la plupart sont des canards boiteux en raison du fait qu’elles sont incapables de contribuer même pour un petit pourcentage au Budget de l’Etat.
Certainement que l’ambiance de fêtes règnes dans les familles non seulement biologiques, mais aussi dans les familles politiques puisque, somme toute, il y a eu partage de pouvoir entre les gagnants de l’élection de 2006 en République Démocratique du Congo.
Du côté de la population, le changement intervenu au sommet des entreprises du Portefeuille a plutôt provoqué un sentiment mitigé. Les uns ont salué à juste titre l’Ordonnance du Chef de l’Etat, les autres l’ont pris avec beaucoup de pincettes au regard des personnalités nommées dont la majorité, à n’en point douter, a déjà géré qui une province, qui une entreprise publique… et dont les résultats sont bien connus des congolais. Soit !
Mais la confiance leur renouveler par Kabila doit d’ores et déjà interpellé plus d’un. Encore que le gagnant de l’élection du 29 octobre 2006, Joseph Kabila, est attendu sur les résultats en 2011, année qui va coïncider avec la fin de son mandat, par non seulement ses adversaires politiques, mais aussi par toute la population qui croît à un avenir meilleur.
Et, par ricochet, ce sont les gestionnaires des entreprises qui seront davantage dans l’œil du cyclone.
Il ne peut en être autrement. En effet, celui qui gère la Regideso ne peut pas ne pas comprendre que la population de toute la République s’enflamme contre lui pendant ce quinquennat du fait qu’il n’a pas desservi de l’eau, pas n’importe quelle eau, mais de l’eau potable. Celui de la Société nationale d’électricité arrive à un moment où les coupures intempestives sont devenues légion au point que l’on se demande si ce n’est pas le Congo qui produit cette énergie sans laquelle de nombreux ménages sont dans le noir.
Ce ne sont que des exemples pris à titre indicatif. Seulement, tous les mandataires devront savoir qu’il n’y aura aucune cause d’excuse pour eux.
Peut être qu’ils peuvent s’estimer malheureux de n’avoir pas bénéficié de la « grâce » dont ont bénéficié leurs prédécesseurs qui, pour la plupart, ne s’empêchaient de puiser dans le trésor public sans la moindre inquiétude d’être flagellés. Bien que les autres aient été carrément chassés de la gestion pour des raisons connues de tous, les mandataires nommés, eux, sont appelés à intégrer dans leur quotidien que la population sera plus regardant, surtout la presse qui n’entend pas laisser passer dans le filet un gestionnaire indélicat, sans esprit patriotique.
Du reste, que chacun soit sur ses gardes pour éviter d’être honni.
Ghislain Lubula
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