RDC : un trou noir, estime Oscar Kashala
Tshieke Bukasa
A l’occasion des festivités de Nouvel An, Oscar Kashala, président national de l’Union pour la Reconstruction du Congo (UREC), a une fois de plus tourné son cœur vers le peuple congolais à qui il a adressé ses vœux les plus chaleureux pour 2008. Accordant la priorité de ses pensées aux victimes des viols et des violences, aux déplacés de guerre, etc., le leader de l’Urec a aussi salué la bravoure de nos militaires au front dans le Kivu, ...qui, dit-il «défendent, malgré les difficultés énormes et au péril de leurs vies, l’intégrité du territoire national congolais ».
Enfin, en tant que médecin, Oscar Kashala a dédié ses vœux à tous ceux qui, pour des raisons de maladie ou autres indispositions, se trouvent dans un lit d’hôpital.
Concernant l’état de la nation, plus d’une année après les élections, ce cancérologue congolais vivant aux Etats-Unis a déploré l’incapacité de nouveaux dirigeants élus d’assumer efficacement et loyalement les charges auxquelles ils aspiraient. « Malheureusement, force est de constater, jusqu’à ce jour,qu’ils n’ont pu donner l’élan nécessaire à leur action ». Il pense que la RDC est en pleine régression sur le plan du développement humain, et par conséquent, se trouve dans un état de crise généralisée.
Affirmant qu’aucun changement notable n’est enregistré dans le domaine de la qualité de vie du peuple, sauf dans le sens de la détérioration, le Dr Kashala précise que les voies de communications lacustres, fluviales, terrestres, aériennes et ferroviaires sont dans un état impitoyable. « Le coût des biens de première nécessité ne fait qu’augmenter. La vie devient de plus en plus intenable. Pendant ce temps, les dirigeants se complaisent dans un luxe insolent et dans une indifférence surprenante ».
Exprimant son regret et son étonnement de voir que le sommet de l’Etat (Présidence et Gouvernement) soit souvent pointé absent dans les grandes assises internationales, où le sort de la République se décide, l’ancien postulant à la présidence de la République estime que le Congo d’aujourd’hui donne l’impression d’« un immense trou noir dont la voix s’est tue dans toutes les langues ; un bien sans maître où place est ainsi laissée aux aventuriers et maffieux de tout bord ».
Servir le Congo sans arrière-pensée
Au regard de ce tableau sombre, Oscar Kashala réitère son engagement d’être toujours prêt à servir le peuple congolais « sans arrière pensée lucrative ». Assurant avoir pris un recul et le temps nécessaire pour réactualiser ses analyses et pour mieux observer ce qui se passe sur le terrain au Congo, il arrive cependant aux mêmes conclusions. À savoir que le pays a besoin d’hommes plus engagés pour sa cause, plus dévoués pour le servir, et plus crédibles afin de convaincre notre peuple et nos partenaires internationaux sur son potentiel économique énorme.
« Notre rôle est de réveiller à tout prix le géant Congo, qui dort d’un sommeil profond, et de nous rassurer qu’il récupère son indépendance économique et politique». La vie de notre peuple, tranche-t-il, ne peut dépendre éternellement de l’aide étrangère.
Témoin oculaire d’un monde en pleine expansion où l’économie mondialisée devient plus exigeante et très compétitive, mais ouvrant aussi des opportunités pour les pays pauvres, le médecin congolais se dit convaincu que le Congo a des atouts majeurs pour répondre aux attentes et à la complexité de cette économie mondiale.
A condition, selon lui, de réagir avec pragmatisme et détermination, par rapport aux tendances lourdes de l’économie mondiale, sinon notre pays restera à l’écart de l’économie mondiale actuelle. Conséquence : il n’y aura pas de développement économique et social, pas d’innovation et de percée dans des domaines de santé, sciences et technologie, droits de l’homme, et particulièrement de la protection des populations vulnérables, de la valorisation de la femme, de l’aménagement et de la gestion rationnelle de l’environnement.
Bref, il faut un parcours libre et planifié pour atteindre les « Objectifs du Millénaire ». Autrement, nos intellectuels et jeunes diplômés continueront de quitter le pays pour aller servir ailleurs. Leurs connaissances ne serviront pas à l’amélioration des conditions de vie des Congolais. « C’est une grande perte pour l’avenir de notre patrie».
Partisan d’un changement de cap radical dans la gestion de la chose publique, le président de l’Urec est d’avis que la RDC a besoin d’hommes d’Etat plus étoffés, visionnaires, sages, crédibles, honnêtes et engagés pour servir les pauvres.
Trois solutions pour sauver le Congo
A la tête d’une équipe qualifiée et dévouée de compatriotes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, Oscar Kashala préconise trois recettes en vue du redressement du Congo. La première consiste à asseoir un leadership fort, responsable, qui permette, à travers ses actions politiques, le retour à la paix et à la justice pour tous, et ce, sur toute l’étendue du territoire national.
La seconde priorité est de relever notre pays sur le plan économique et social. A ce sujet, il fustige les discours et promesses sans lendemain dont on nourrit les Congolais à chaque occasion. « Les Congolais veulent voir leurs conditions de vie s’améliorer, en commençant par la paix, la sécurité des personnes et des biens, la justice pour tous, l’accès à l’eau potable et à l’électricité, aux logements décents pour tous, l’accès aux soins de santé de qualité, l’amélioration des conditions de travail et d’études pour nos enseignants, professeurs, élèves et étudiants, etc ».
La troisième priorité, c’est de s’assurer que la stabilité des institutions démocratiques est garantie, et que celles-ci deviennent permanentes pour les générations futures. « Avec mon parti, nous ne ménageons aucun effort pour que notre pays, la RDCongo, rayonne à jamais au cœur de l’Afrique, comme le véritable modèle de démocratie, de liberté, enfin, un modèle de la réussite économique, sociale, politique et technologique ».
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