Sunday, January 27, 2008

LES GRANDS PROJETS D'INFRASTRUCTURES EN AFRIQUE

INFRASTRUCTURES - Grands projets pour l’Afrique : Contestations sur les choix d’ouvrages

Les grands projets d’ouvrages à financer par les partenaires au développement ont été sélectionnés par les ministres en charge des Infrastructures des pays de l’Union africaine (Ua). Mais certains de ces ministres, réunis, jeudi dernier, à Saly Portudal, se plaignent que leurs pays n’ont pas été pris en compte dans le choix des projets prioritaires.

Le Madagascar, les Seychelles, L’île Maurice, le Cap-Vert, entre autres, n’adhèrent pas aux projets sélectionnés par les ministres en charges des questions d’infrastructures dans les pays membres de l’Union africaine (Ua). Pour les représentants de ces pays, qui participaient à la rencontre ministérielle du jeudi dernier, à Saly Portudal, sur le financement des infrastructures en Afrique, leurs pays sont complètement écartés du tracé de ces grands projets. Ils ajoutent que si des projets sont ciblés, les partenaires au développement ne vont pas financer des routes de connexion. Ils souhaitent donc que leurs pays soient connectés aux corridors.

«Quand on regarde la liste des projets, on constate qu’ils ne concernent que les pays de l’Afrique de l’Ouest, au détriment des petits pays insulaires. Ce ne sont pas des chemins de fer, des routes qui vont développer ces pays de l’Océan indien», peste Jaques Dugast, ministre des Infrastructures des Iles Seychelles. Avant de poursuivre : «Ce que nous exigeons, c’est qu’il y ait des projets maritimes, des projets contribuant au développement de nos pays. Car nous estimons que, pour être plus solidaires, les projets ne doivent pas être limités à quelques pays au grand dam d’autres. Pourquoi ne pas investir dans des projets de câbles optiques sous-marins pour la connexion des îles. Non seulement un tel projet profiterait aux pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi à ceux de l’Océan Indien».

L’ambassadeur de l’Ile Maurice en Ethopie, Premdut Doongoor, ne dit pas autre chose. «Si dans leur pays, des routes et des ponts constituent une priorité, tel n’est pas le cas chez nous. Ce dont nous avons besoin, c’est d’avoir des connexions dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (Tic), pas des routes et des chemins de fer», fustige-t-il.

Mais, d’après le ministres chargé des Infrastructure du Sénégal, Habib Sy, présidant la réunion, «il y a une possibilité d’intégrer ces voies de connexion au corridor que nous allons construire. Car, dans le financement, c’est un package qui est offert au Nepad». Mieux, ajoute M. Sy, «nous avons la résolution d’intégrer ces pays par des projets d’interconnexion maritimes, par les Tic. Cela sera porté dans le rapport, en demandant aux chefs d’Etat de l’Ua de s’y pencher».

La sélection des grands projets concerne le réseau des routes transafricaines. Il porte sur un linéaire total de 59 100 km répartis en 9 corridors, notamment Le Caire-Dakar, Alger-Lagos, Tripoli-Windhoek, le corridor Dakar-Ndjamena, et Ndjaména-Djibouti, entre autres.

Les projets de ponts transfrontaliers portent sur des ponts situés sur les corridors routiers. Ils sont au nombre de cinq, parmi lesquels, celui dit, de l’Unité africaine, entre la Tanzanie et le Mozambique, d’une longueur de 600 mètres, le pont entre le Rwanda et la Rdc, et le pont sur le fleuve Gambie d’une longueur de 942 mètres. Le troisième volet à trait aux projet ferroviaires. «Le plan directeur d’interconnexion ferroviaire en Afrique prévoit la construction de 26 000 km de nouvelles lignes. Il a été finalisé, par l’Union africaine, des chemins de fer», informe Ousmane Thiam, un expert sénégalais.

Dialigué FAYE


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