Au cours des 12 derniers mois, plus de 500.000 personnes ont été déplacées en République démocratique du Congo, et les nouveaux déplacements dans l'est du pays dépassent maintenant le nombre de retours.
« L'intensification des combats entre les forces armées congolaises et les groupes et milices dissidents, ainsi que les violations massives des droits de l'homme commises par toutes les parties au cours de l'année 2007, et particulièrement en août, sont responsables de l'augmentation considérable des déplacements internes au Nord et au Sud Kivu, deux provinces petites mais volatiles de l'est du pays », indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié aujourd'hui à New York.
Si les agences humanitaires ont aidé 1,5 million de personnes à rentrer chez elles en 2007, les nouveaux déplacements sont maintenant bien plus nombreux que les retours.
« A moins que la paix ne soit rapidement restaurée, nous allons continuer à être témoins de la tragédie humaine dans un pays qui essaie de sortir d'années de guerre civile », a averti John Holmes, le Coordonnateur des secours d'urgence. « Les groupes armés doivent arrêter de viser les civils », a-t-il rappelé.
Avec plus de 800.000 personnes déplacées, le Nord Kivu est la province la plus touchée. Dans certaines zones, les déplacés représentent jusqu'à 30% de la population.
Le Sud Kivu continue d'héberger plus de 357.000 personnes déplacées, dont 60.000 en provenance du Nord Kivu.
La crise dans l'est du pays commence à avoir des conséquences sur l'ensemble de la population, et les conditions économiques et sociales se détériorent. L'exploitation des enfants et la violence sexuelle augmentent, et les tensions ethniques entre les déplacées et les familles d'accueil se multiplient.
La répartition des fonds du Plan d'action humanitaire reflète cette grave crise humanitaire : sur les 575 millions de dollars qui ont été requis, plus de 400 millions, soit 70%, sont destinés aux provinces orientales.
Par ailleurs Alan Doss, le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général dans le pays, a plaidé aujourd'hui aux participants à la Conférence sur la paix de Goma pour la défense des femmes et des enfants victimes de violences. Il a appelé le gouvernement et les rebelles à prendre des mesures disciplinaires contre les auteurs de ces abus et de ces crimes.
15 janvier 2008 –
© 2008 Sankurunewws