Sunday, December 30, 2007

KENYA : Mwai Kibaki réélu



Mwai Kibaki réélu président du Kenya, émeutes à Nairobi et dans l'ouest
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Le président kényan sortant Mwai Kibaki, dans un bureau de vote le 27 décembre 2007 à Nyeri.
© AFP/Archives Simon Maina

NAIROBI (AFP) - dimanche 30 décembre 2007 - 19h14 - a été réélu président du Kenya pour un second et dernier mandat face à son principal rival Raila Odinga, un résultat contesté par l'opposition et dont l'annonce dimanche a été suivie immédiatement d' à Nairobi et dans l'ouest du pays.

M. Kibaki totalise 4.584.721 voix contre 4.352.993 voix à Raila Odinga -chef de l'opposition-, a annoncé en direct à la télévision publique le président de la commission électorale kényane (ECK) Samuel Kivuitu.

Quelques minutes après l'annonce des résultats, des émeutes ont éclaté dans deux bastions de M. Odinga, à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, et à Kisumu, dans l'ouest du pays, où sept personnes ont été tuées dans la journée, selon la police, portant à 13 le nombre de morts depuis jeudi, jour du scrutin.

M. Kibaki, 76 ans, a prêté serment dimanche en fin de journée au palais présidentiel, lors d'une cérémonie organisée moins d'une heure après la proclamation des résultats.


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Raila Odinga lors d'une conférence de presse le 30 décembre 2007 à Nairobi
© AFP Simon Maina
"J'appelle tous les candidats, tous les Kényans à accepter le verdict populaire. Cette élection étant passée, le temps de la guérison est venu", a déclaré M. Kibaki lors de sa prestation de serment.

"Après tout, nous appartenons tous à une seule famille, le Kenya", a-t-il conclu.

Peu avant l'annonce de sa défaite, M. Odinga avait accusé le président Kibaki d'avoir fraudé sur au moins 300.000 voix, au cours d'une conférence de presse.


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Des policiers kenyans patrouillent dans un bidonville de Nairobi, le 30 décembre 2007
© AFP Roberto Schmidt

"Nous avons des preuves qui confirment que les chiffres que la commission électorale kényane s'apprête à annoncer sont faux", avait déclaré M. Odinga avant d'ajouter: "Le résultat du président Kibaki a été gonflé d'au moins 300.000 voix".

La différence de voix entre les deux candidats est de 231.728 voix, selon les résultats.

"Si nous perdons justement, nous accepterons les résultats. Les Kényans ne sont pas prêts à accepter une élection truquée (...) Je n'accepterai pas une telle victoire de Kibaki", avait averti auparavant l'opposant, sans plus de détails.


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Une commerçante après le passage de pillards dans un bidonville de Nairobi, le 30 décembre 2007
© AFP Roberto Schmidt

L'annonce de ces résultats, trois jours après la tenue jeudi des élections présidentielles, législatives et locales, a mis un terme au laborieux processus de dépouillement des bulletins dont la lenteur a suscité l'exaspération des partisans de M. Odinga et alimenté les soupçons de fraude.

Scandant "pas de paix, pas de paix", des centaines de partisans de M. Odinga sont immédiatement descendus dans les rues de Kibera, survolées par un hélicoptère de la police, tandis que la police anti-émeutes déployée autour du bidonville tirait en l'air pour contenir la foule.

Des panaches de fumée s'élevaient dans le ciel de Nairobi.

Un calme précaire avait jusqu'alors régné dimanche dans la majeure partie du pays où d'importants renforts de bérets rouges, l'unité paramilitaire de la police kényane, avaient été déployés dès l'aube.


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Un pillard passe devant une barricade en flammes à Nairobi, le 29 décembre 2007
© AFP Boniface Mwangi

Samedi, des émeutes avaient éclaté à travers le pays, notamment dans les quartiers défavorisés de Nairobi et dans plusieurs villes de l'ouest, où barricades, jets de pierres sur les forces de l'ordre et pillages de magasins s'étaient multipliés.

Tout au long de sa campagne, M. Kibaki a invité ses concitoyens à "continuer le travail", et mis en avant ces bons résultats économiques et l'instauration de la gratuité de l'école primaire, mesure qu'il s'est engagé à étendre à l'enseignement secondaire.

Il a également promis un gouvernement "propre" en cas de réélection alors que ses détracteurs l'accusent d'avoir échoué jusqu'ici dans la lutte contre la corruption, dont il avait fait l'une de ses priorités, et dans la réforme des institutions.

Le Kenya a enregistré une croissance économique annuelle moyenne de 5% depuis l'accession de M. Kibaki au pouvoir en 2002, ce qui lui a valu de solides appuis dans les milieux d'affaires kényans, soucieux d'éviter une possible période d'incertitude politique en cas d'alternance.


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