Kinshasa, 24/12/2007
La grande actualité politique en République démocratique du Congo reste l’organisation projetée de la conférence sur la paix au Kivu. Mais l’adoption hier, du débat sur la décentralisation, la surchauffe des prix des denrées alimentaires à la veille des festivités de fin d’année, et la confusion autour de la levée de la grève du personnel académique et administratif du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire sont aussi des sujets abordés dans les journaux parus ce lundi 24 décembre 2007.
Au sujet de la conférence sur la paix, LE PALMARES constate qu’une certaine agitation règne au sein des ressortissants du Nord et du Sud-Kivu. Ce qui fait dire à ce journal que cette conférence est mal partie.
Mal partie parce que, explique-t-il, les délégués de la Société civile du Nord-Kivu aux travaux ont conditionné leur participation à la cessation des combats sur les différents fronts dans leur province. , estimant, poursuit le journal, « qu’il existe d’autres priorités du gouvernement qui exigent qu’on leur affecte les millions qui doivent servir à l’organisation d’une table ronde qu’ils jugent « précipitée ».
Mgr Monsengwo, nouvel archevêque de Kinshasa et président de la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) a une bonne opinion sur la tenue de cette conférence. Raison qui justifie sans doute le « Rapport sur la situation sécuritaire à l’Est » qu’il a publié dimanche 23 décembre.
Dans ce document, le prélat catholique estime que pour que les assises qui vont se tenir à Goma connaissent le retentissement qu’on en attend, il faudrait au préalable que les deux parties observent un cessez-le-feu.
l’Assemblée nationale, les députés n’ont pas eu droit au repos dominical : ils ont pris à bras le corps le projet de loi sur la décentralisation dont ils ont vidé la centaine d’articles qui la composent au cours de la plénière de dimanche 23 décembre qui s’est prolongée jusqu’au-delà de 20 heures.
Pour L’AVENIR, « L’heure de toutes les vérités « avec l’organisation de la conférence sur la paix à Goma. Pourquoi ? Parce que, écrit-il, « Se dire la vérité est la condition du succès de cette conférence ».
Par ailleurs, ce quotidien estime qu’il est de la plus haute importance que les travaux de ce forum soient retransmis en direct par la radio publique. Par ailleurs, ce même journal croit que « Joseph Kabila jouerait sa meilleure carte politique s’il peut emmener tous les protagonistes, nationaux et étrangers, à jouer à découvert » à la faveur de ces assises.
A propos de la conférence du Kivu sur la paix, la sécurité et le développement, LE POTENTIEL, qui publie la liste des invités internes et externes note que, sur le plan interne, il y aura une forte représentation nationale composée de groupes et organisations confessionnelles, mouvements associatifs et politiques, et des représentants politiques des mouvements armés ».
Pour ce journal, « Le CNDP de Laurent Nkunda figure, jusqu’à preuve du contraire, parmi les invités ».
Enumérant les missions diplomatiques susceptibles de participer à ce forum, LE POTENTIEL cite les Etats-Unis d’Amérique, la Chine et l’Angola .
Ce journal publie d’autre part une liste de 6 facilitateurs externes dont : un délégué des organisations du système des Nations Unies, un de l’Union Africaine, un de l’Union Européenne, un de la SADEC, un de la CEEAC, et un de la CEPGL.
L’OBSERVATEUR se lance dans une analyse pertinente sur cette conférence sur le Kivu qui, dit-il, est un « mauvais piège », parce que ; note ce journal, « l’opinion commence à se demander pour combien de temps encore le Kivu continuera d’être géré différemment des autres provinces du pays ». Et ceci pour une raison bien simple : en convoquant une conférence spéciale sur le Kivu, fait remarquer ce journal, « le pouvoir ne fait pas honneur à ses institutions issues des urnes. Car si aujourd’hui on autorise les Kivutiens à discuter de leurs problèmes au nom de la République, quel argument avons-nous pour empêcher demain les Kasaïens se réunissant avec l’argent de tout le monde pour parler du diamant du Kasaï. Et les Katangais des minerais de leur province ? Il vient d’être créée un antécédent qui risque de nous poursuivre encore longtemps. Car on entendra chaque fois dire : pourquoi l’a-t-on fait pour le Kivu et pour les Kivutiens, et pas pour nous » ?
Pour L’OBSERVATEUR, la conclusion est bien simple : « Entre l’honneur et l’humiliation, nous cheminons vers une paix de dupes. Laquelle, mal négociée, risque à son tour de nous conduire vers l’impasse ».
Ainsi, Kivu est un mauvais piète. « Il faut que les gestionnaires de la République en sortent rapidement, avant qu’il ne se referme sur eux.
Au terme d’un raisonnement discursif empreint d’un pessimisme de bon ou de mauvais aloi, c’est selon, l’analyste livre son message : « Kabila est prévenu : c’est lui qui a été élu. C’est donc à lui de jouer. Le temps lui est compté, parce que sur ce chapitre, même sa marge de manœuvre se réduit de jour en jour. Alors ! Il faut regarder la réalité en face et trancher. Une autre solution. Une autre solution que celle de cette conférence qui conduit droit au suicide. Et à la désunion. Dont la République n’a que trop souffert par le passé ».
Le mouvement de grève déclenché quelques semaines par les professeurs de l’Associations des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) et qui a été observée par tous les membres du corps enseignants du réseau de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) a à peine été suspendu en fin de semaine dernière, qu’aujourd’hui LE PALMARES annonce que cette constate que cette suspension du mouvement a créé une « confusion ».
Si les professeurs ont décidé de cette suspension, c’est parce qu’ils ont eu une promesse du gouvernement au sujet du relèvement de leurs salaires.
Mais les professeurs assistants ne partagent nullement l’enthousiasme des premiers. Si bien qu’ils affirment, dans les colonnes de ce quotidien, qu’ils « sont floués » par les professeurs. Et pour ce faire, ils déclarent dans ce journal qu’ « ils ne se retrouvent quasiment pas sur la part qui leur est réservée dans la cagnotte » qui leur est promise.
A propos des festivités de fin d’année qui voient une flambée de s pris des denrées alimentaires dans la capitale, L’OBSERVATEUR s’intéresse applaudit la décision prise par le gouverneur de la Ville dans son communiqué de presse diffusé samedi 22 décembre 2007 dans lequel « Le gouverneur Kimbuta, dit le journal, fixe l’opinion » sur la liste des sept entreprises qui, dit-il, « ont accepté de baisser les prix de leurs produits du 22 décembre 2007 jusqu’au 5 janvier 2008 ».
Et le communiqué du gouverneur de la Ville, qui se félicite de cette nouvelle, d’inviter ses administrés de toutes les 24 communes à aller massivement s’approvisionner dans l’unique centre ouvert à cet effet dans l’enceinte de la Foire internationale de Kinshasa.
Réponse du berger à la bergère, LE PHARE rétorque pour sa part, que « La fête de la Nativité va se passer dans la morosité. Car, constate-t-il, « Comme s’ils n’attendaient que cette occasion, les opérateurs économiques ont
cyniquement revu à la hausse les prix de vente de ce qui intéresse le plus les gens à l’occasion d’un tel moment de réjouissances : les habits, les denrées alimentaires, les boissons.
Par ailleurs, ce quotidien s’insurge contre l’initiative du gouverneur de la Ville d’organiser dans l’enceinte de la Fikin un marché spécial pour la vente de produits de première nécessité en rapport avec les fêtes de fin d’année.
LE PHARE juge indécente cette initiative de l’autorité urbaine en raison « des difficultés de transport en commun qui sont ce qu’ils sont aujourd’hui » dans la capitale.
Pour ce journal, « S’il y avait dans le souci du gouverneur de la Ville de soulager les Kinois, il aurait été plus juste d’ériger un marché spécial « Noël et Bonana » dans chaque commune. Puisqu’il ne l’a pas fait, ajoute ce quotidien, « on a le sentiment que la population kinoise est laissée à la merci des spéculateurs ».
Clément VIDIBIO/MMC
© 2007 Sankurunews
Monday, December 24, 2007
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