Tuesday, December 25, 2007

UN CRI DE DETRESSE POUR LE RENVERSEMENT DE JOSEPH KABILA

Congolaise et Congolais, mettons fin à l’Ordre institutionnel de Sun- city et renversons celui que ses mentors l'appellent « Joseph Kabila » …
2007-12-25 06:49:33

Par Mufoncol Tshiyoyo

Que le ”journaliste” ou l’intellectuel Congolais fasse son boulot, c’est- à -dire qu’il écrive, informe et forme son public, cela se passe de tout commentaire. Mais que l’homme politique Congolais, qui est censé être un ”acteur” qui est à l’origine d’une initiative capable d’encadrer et de modifier le cours de l’histoire, réduise son ”action” à l’écriture, même si cette dernière par sa noblesse serait l’acte par excellence, l’attitude de cet homme politique Congolais dénote un dysfonctionnement de sa structure mentale. C’est « le monde à l’envers » qui met en cause son leadership et sa capacité à pouvoir libérer son peuple par des actes consciemment entrepris.

Les Congolais sont pour la plupart très bavards. Il suffit de jeter un coup d’œil sur leurs forums de discussion pour se faire une idée du gâchis qui s’y déroule. Ils rassemblent des phrases longues et compliquées juste pour démontrer qu’ils maîtrisent le français. C’est comme si le fait de s’exprimer dans une langue d’emprunt serait synonyme d’intelligence. Il est vrai que « toute libération commence avec les mots »[1]. Mais les politiques Congolais se complaisent de jouer les seconds rôles confectionnés à leur image. Beaucoup occupent les places dévolues aux journalistes dans la société. Il en est de même pour les associations qui œuvrent comme « politiques » et vice versa. Quid de la sagesse qui recommande à chacun d’être à sa place, de jouer et d’assumer pleinement son rôle dans une union complémentaire ?

Au Congo, il en a toujours été ainsi, ce sont les journalistes qui combattent et payent de leur vie. Ils sont les seuls à tomber armes à la main face à la cohorte de soudards et d’aventuriers de toute sorte qui prennent le Congo en otage. Les exemples abondent : Bosange Yema, Bapuwa Mwamba, Serge Maheshe de Radio Okapi, Franck NGyke… pour ne citer que ces noms. La liste n’est pas exhaustive. L’arme du journaliste est sa plume. Ses munitions sont les mots agencés qu’elle crépite. Ce qui est différent de l’homme politique qui est appelé à poser des actes et contre-actes en vue de combattre une adversité et de convaincre de la justesse de ses vues. Et si les journalistes meurent au Congo, on ne pourrait en dire autant d’hommes politiques qui ont versé ou versent leur sang pour le pouvoir qu’ils prétendent défendre ou revendiquer. Tous cachent presque derrière des slogans volubiles, des phrases sonores face à un Kagamé offensif, à la ruse d’un Museveni au service de leurs maîtres et de tant d’autres vautours qui rodent autour d’un cadavre nommé Congo.

Quand Kagamé parle, les hommes politiques Congolais se taisent. Ils ont leurs têtes ailleurs en train de courir qui à Kigali, qui on ne sait où alors que la maison natale brûle. Le Congo est en feu et en flamme. Et c’est la presse qui se charge de répondre et à Kagamé et à Louis Michel.

Pendant que les uns comptent sur le peuple, il se trouve que ce dernier n’est pas encore prêt pour s’assumer. Il attend et se tourne vers son élite qui devrait et doit le faire sortir du cauchemar dans lequel le pays s’est embourbé. Parmi ces élites, il y a ceux qui croient tout bonnement qu’avec la désignation du fils de l’autre, tout serait dans l’ordre juste. Et à l’occasion, ils en appellent vivement à la « refondation de la nationalité congolaise ». C’est comme si les Congolais étaient suffisamment libres pour débattre de cette question. L’impression qui s’en dégage est celle de mettre la charrue devant le bœuf. Ne devrait-on pas reconquérir ses droits d’abord, sa liberté d’action et de penser avant de songer à s’en servir à les défendre ? Comment défendre des droits que l’on ne dispose pas ? Les Congolais sont loin d’être libres. Les faits ne le démentent pas. Personne n’est libre lorsque sa liberté consiste à poser son choix entre d’un côté le cholera et de l’autre, la peste.

Les hommes politiques Congolais ont oublié que le peuple, et c’est Karl Marx qui l’aurait dit, est comme un sac plein d’avocats. Pour qu’il bouge, il lui faudrait quelqu’un ou des bras pour le mettre en mouvement ou le déplacer. Le peuple Congolais se trouve dans une situation d’abandonné. Il est seul devant son sort. On le voit en quête de leadership naviguant entre un certain Jean Pierre Bemba qui ne convainc pas et un Tshisekedi qui a déjà tout donné. Cette situation favorise la libre circulation des loups dans la bergerie en l’absence du ou des bergers.

Kagamé, Museveni et celui que l’on appelle couramment Kabila Joseph s’aventurent dans les parages faute de la présence des lions aux environs. On ne cessera jamais de le dire : il y a carence d’hommes politiques, il y a absence de grands hommes au Congo. Et c’est François Mitterrand qui le disait : « ce n’est pas avec des marionnettes qu’une idée prend vie […] : chaque parti vaut ses grands hommes »[2]. Mais « le grand homme est un gibier rare et naturellement recherché… […] Il faut avoir ses grands hommes et, si on n’en trouve pas, on les invente »[3].

Alors que tous ces vieux croulant sous le poids de l’âge courent derrière les prébendes et tentent de caser leurs progénitures aux commandes de la nation et à vil prix, l’espoir repose sur la colère de la jeunesse congolaise à qui nous répétons la célèbre phrase de Winston Churchill : « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, de la sueur et des larmes". Saint Babeuf est mort à l’âge de 27 ans, Guy Môquet a donné sa vie à l’âge de 17 ans.

De la jeunesse, Nelson Mandela raconte : « ces jeunes étaient différents de tous ceux que nous avions connus jusqu’ici. Ils se montraient courageux, hostiles et agressifs, ils refusaient d’obéir aux ordres et criaient Amandla ! […] Les autorités ne savaient pas comment s’y prendre avec eux […]. Lors d’une visite, […], Winnie avait réussi à me dire […] qu’une génération de jeunes très mécontents était en train de monter. […] Elle m’avait dit qu’ils changeaient la nature de la lutte...>

Nous en appelons et lançons un vibrant appel à la jeunesse congolaise. Qu’il est grand temps de donner son sang pour sa patrie, pour la terre de ses ancêtres. Le temps d’un affrontement frontal avec le nommé Joseph Kabila et toute sa cohorte. Il faudra apprendre à mourir comme meurent de véritables hommes. Ils ne meurent ni de maladie, ni de misère, ni de balles perdues, mais face à l’adversaire et armes à la main. La nation portera sa plus belle robe. Elle affichera sa fierté et le monde aux alentours respectera l’homme Congolais.

Les Africains envient l’Occident. Ils n’hésitent pas à tout prendre pour un voyage de tout risque. Ils ne retiennent de l’Occident que ses lumières lointaines et la puissance de son « soft power ». Mais qui se rappelle que l’Occident ne s’est jamais construit et ne se construit pas sans que le sang des siens ne soit coulé. Combien sont morts, meurent et mourront au nom de la civilisation et de l’Occident. Les occidentaux payent cher la qualité de leur vie. Ses enfants meurent en Irak, en Afghanistan. L’Eufor était au Congo. Et dans tout cela où est l’intérêt de celui que le monde appelle le « Congolais »? On ne vous donnera pas le Congo sur un plateau d’argent à moins que vous acceptiez de mouiller votre chemise.

Qui ne sait pas qui est Kabila Joseph ? Ceux qui le savent se moquent de revendications des Congolais. Nul n’ignore non plus la nature de la crise au Congo. Ils savent aussi que les élections organisées sont un trompe l’œil, mais combien font semblant d’écouter les appels lancés par les Congolais ? Faudrait-il s’en étonner dès lors que les revendications congolaises sont des cris poussés par des sous-hommes ? Le cas de Nkunda Batware est aussi connu par cette fameuse communauté internationale. Mais ceux qui le savent classent cette affaire dans la catégorie congolo –congolais, voire les Nations Unies demandent aux Congolais de régler à l’amiable ce que cette institution internationale par le biais de ses représentants au Congo appelle une question ethnique congolaise (sic !). S’il en serait ainsi, pourquoi ils ne laisseraient pas aux Congolais de solutionner cette crise à leur façon ?

Les Nations Unies ont démontré leur incompétence, leur mauvaise foi, leur manque de volonté face à la crise qui secoue le Congo. Elles étaient déjà là au Congo en 1960 alors qu’on assassinait Lumumba. Elles sont revenues au Congo pour se moquer des nègres que nous sommes et imposer Kabila Joseph. Quelle est l’utilité des fonds engagés par les Nations Unies au Congo ? À quoi sert la présence de ses contingents quand ils sont incapables de bouter dehors les armées étrangères qui occupent impunément le territoire congolais? Jusqu’à quand les Congolais demeureront d’éternels assistés ?

Nous lançons un vibrant appel à tous ceux qui veulent en découdre avec Kabila Joseph et sa bande d’apprentis sorciers. Nous les appelons à rejoindre notre action. La solution au Congo reste accrochée malheureusement ou heureusement au bout du fusil. Congolaises et Congolais, passons à l’acte. Kabila ne mérite pas que les Congolais lui consacrent des négociations politiques comme certaines voix le préconiseraient. C’est un luxe pour ce type d’hommes qui ont du mal à appréhender les valeurs du monde moderne. Nous devons renverser le pouvoir de l’usurpateur Joseph Kabila et mettre de ce fait fin à l’Ordre institutionnel de Sun City qui caractérise la compromission de l’élite congolaise. Les remous actuels au sein du pouvoir à Kinshasa entre un certain Vital Kamerhe et ce qu’il appelle le « clan des Katangais » est une distraction de mauvais goût, un piège dans lequel il ne faudra pas tomber. La liberté est de ces choses dont on saurait faire l’économie de prix. Elle n’en a pas.


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