Wednesday, December 12, 2007
NORD-KIVU : MINOVA, 12 DECEMBRE 2007
Minova, 12 déc. 07
«Les militaires de Nkunda ont tiré sur nous, ils nous ont promis la mort si on revenait», raconte Fazila Riziki, qui a fui son village de Karuba (est) avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), débordées par l’avancée des rebelles.
Cette paysanne de 40 ans ne sait pas où sont ses enfants et son mari. Elle est arrivée mardi matin à Minova, ville de la province du Sud-Kivu à la frontière du Nord-Kivu voisin, après une contre-offensive ravageuse des insurgés ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda. «Ils (les nkundistes) ont tiré dans les colonnes de gens qui fuyaient dans la nuit. Ils ont tiré
dans nos maisons, ils ont promis de nous tuer tous si on revenait parce qu’ils nous accusent de collaborer avec les FARDC», répète Fazila, les yeux braqués vers les collines au nord de Minova, dans l’espoir de voir enfin arriver ses proches. Lundi, une semaine après le lancement d’une vaste offensive contre les insurgés au Nord-Kivu, les FARDC ont subi de cinglants revers. L’armée a perdu en quelques heures plusieurs positions stratégiques à Mushake, Kingi et Karuba, localités situées à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest et à l’ouest de la capitale provinciale Goma.
Des centaines de villageois, venu de Karuba et des localités voisines, ont afflué vers Minova. Assise par terre entourée de ses quatre enfants, Micheline
Nzabayi, 37 ans, est épuisée et encore emplie de terreur. «Il y a avait beaucoup de tirs. j’ai fui avec mes enfants. Je ne sais pas où est mon mari. Dans la panique, on a couru le plus vite possible. Il y a eu des blessés et des morts, mais on ne s’est pas arrêté pour savoir qui et combien», explique cette cultivatrice de Karuba.
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«Ce sont les (soldats des) FARDC qui sont venus nous dire de fuir. Ils ne se sont même pas battus. Ils ont fui avec nous», poursuit-elle, en colère, tentant de calmer ses enfants qui «pleurent de faim depuis (lundi) soir». Au centre de santé de Minova, Michel Bahuma, 20 ans, est soigné pour des coups de couteau.
«On revenait des champs. Les hommes de Nkunda nous ont
encerclés. L’un d’eux m’a poignardé, puis il y a eu beaucoup de tirs et j’ai pu fuir. Un de mes amis a eu une balle dans le bassin. Je ne sais pas ce qu’il est devenu», explique ce jeune cultivateur. Dans le centre du village, des dizaines de soldats loyalistes - uniforme sale et déchiré, mine sombre - errent dans les ruelles.
«Les insurgés étaient cachés dans des tranchées. C’était
impossible de les déloger. On a demandé l’envoi de l’hélicoptère d’attaque, mais il n’est jamais venu. Alors le commandant a donné l’ordre d’évacuer», raconte, furieux, un lieutenant de la 14e brigade.
Sa brigade avait pourtant «libéré Karuba» en octobre, après de violents combats contre les insurgés et permis aux populations de revenir dans leurs foyers. «On avait tout. Le problème, ce n’était pas les vivres ou la solde, c’est ces renforts qui ne sont pas venus»,ressasse le lieutenant.
Les habitants de Minova sont inquiets de voir à nouveau les villageois de Karuba déferler dans leur ville. «On croyait que c’était fini, tout ça», dit Nicolas
Muhihano, agriculteur d’une trentaine d’années, incrédule devant «le recul de l’armée». Devant un poste de police désaffecté, assis sur une chaise en plastique, le colonel David Rugayi, commandant de la 14e brigade, boit un Red Bull (boisson dite «énergisante», ndlr), en silence. Voyant s’approcher un correspondant de l’AFP, il lâche en maugréant: «Je suis malade. Je ne reçois pas aujourd’hui».
(AFP/APA)
© Sankurunews
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MINOVA, GOMA: LES HUMANITAIRES SONT PREOCCUPES PAR LA NOUVELLE VAGUE DE DEPLACEMENT
12 Décembre 2007 à 11:16:11
Les populations des localités de Karuba et Ngungu en territoire de Masisi ont fui les combats entre les Fardc et les insurgés qui ont eu lieu lundi dans le secteur de Mushaki. Elles ont trouvé refuge à Saké, Bweremana et Minova, rapporte radiookapi.net
Selon l'Ong locale Cadre, des centaines de familles en provenance de Karuba et ses environs sont arrivées dans la nuit de mardi à Minova et Bweremana. Cette Ong confirme avoir accueilli plusieurs enfants séparés de leurs familles au cours de ces vagues de déplacement.
La même source indique que seuls une cinquantaine de ménages sont hébergés dans des structures d'accueil. Les autres restent sans assistance. En revanche, une assistance d’urgence en produits médicaux a été acheminée ce mardi à l'hôpital général de référence de Minova par MSF Espagne.
Les responsables de Ocha/Nord Kivu ont annoncé, ce mardi, une nouvelle mission inter agences à Minova pour assister ces familles.
Radio Okapi
© Sankurunews
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GOMA, NORD-KIVU: 875 TONNES DE VIVRES DISTRIBUEES AUX DEPLACES PAR LE PAM
12 Décembre 2007 à 17:44:55
Plus de 10 000 familles déplacées bénéficient depuis mardi de l’assistance du Programme Alimentaire Mondial. Ces déplacés sont regroupés dans les édifices publics de Rutshuru, Kiwanja et Kibumba, localités du territoire de Rutshuru, rapporte radiookapi.net
Chaque famille a reçu 60 kilos de farine de mais, 18 kilos de haricots, 5 litres d’huile ainsi que 750 grammes de sel.
La distribution se poursuit encore ce mercredi dans les mêmes sites.
Plus de 7000 autres familles déplacées de Katwiguru, Kiseguru et de Buramba pourront bénéficier de cette assistance prochainement.
Radio Okapi
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