Pour mettre fin aux groupes armés à l’Est: G. Bush joue au rassembleur entre Kinshasa et Kigali
Le Potentiel 01/12/2007
* Condoleezza Rice annoncée à Addis Abeba pour rapprocher Congolais et Rwandais.
Washington passe, depuis peu, pour le maître du jeu dans le dénouement, à plus ou moins brève échéance, de la crise qui mine les relations entre Kinshasa et Kigali. Après avoir mis sur pied une structure de dialogue rassemblant la RDC, le Burundi le Rwanda et l’Ouganda, avec la caution des Nations unies et l’assistance de l’Union européenne, les Etats-Unis ont déployé leur consulat à Goma, au Nord-Kivu, avant de superviser, le 5 décembre prochain à Addis Abeba, en Ethiopie, l’examen critique du Plan du désarmement des rebelles hutus FDLR proposé ce 1er décembre par Kinshasa au gouvernement de Kigali. Et ce, conformément à l’esprit de l’Accord de Nairobi du 9 novembre 2007.
La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice sera l’envoyée spéciale du président Bush aux conciliabules RDC-Rwanda prévus la semaine prochaine précisément le 5 décembre au siège de l’Union Africaine, à Addis Abeba. Les Etats-Unis s’impliquent ainsi publiquement et solennellement dans le lourd contentieux qui oppose la République démocratique du Congo au Rwanda depuis près d’une décennie.
Longtemps tenu à l’écart des facilitateurs susceptibles de recréer la confiance entre les autorités de Kinshasa et leurs homologues de Kigali, Washington se révèle depuis peu comme un pilier majeur de ce dispositif. Pilier qui, pour des raisons évidentes de scrupules diplomatiques, a réussi à associer à son entreprise l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne et, cette fois, l’Union africaine. Plusieurs facteurs corroborent ce constat.
ENGAGEMENTS FORMELS DE KINSHASA ET DE KIGALI
Tout le déploiement diplomatique observé ne vise qu’un objectif : finaliser le processus de démantèlement des «groupes armés illégaux opérant au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri». Ces marginaux comprennent aussi bien les rebelles hutus rwandais des FDLR que les dissidents du général Nkunda, les Maï-Maï et les divers mouvements rebelles ougandais repliés en RDC.
L’Accord de Nairobi, signé en date du 9 novembre 2007, entre la RDC et le Rwanda, sous le parrainage de l’Onu avec le soutien des Etats-Unis et de l’Union européenne, est plus explicite. Le processus, lit-on, vise à mettre «fin à la menace créée par les groupes armés étrangers et nationaux en RDC ainsi que leurs organisations politico-militaires» (FDLR, Ndlr).
L’Accord de Nairobi a donc contraint Kigali et Kinshasa à reconnaître que «la paix et la sécurité en RDC et dans la région des Grands Lacs ne peuvent être atteintes qu’en mettant fin à la menace créée par les groupes armés étrangers et nationaux» évoluant dans l’Est de la RDC.
Ce témoignage a donné du tonus aux parrains. L’Onu, les Etats-Unis et l’Union européenne ont exigé des engagements formels de Kinshasa et de Kigali susceptibles d’aider à appliquer l’accord signé. D’où, entre autres engagements, celui obtenu de la RDC de «préparer pour le 1er décembre 2007 un plan détaillé pour désarmer les ex-FAR/Interahamwe». C’est donc ce plan congolais qui sera examiné à la loupe par toutes les parties prenantes à Addis Abeba le 5 décembre 2007. L’importance de l’enjeu est telle que le président américain se fait représenter en Ethiopie par la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.
«PROCESSUS AMERICAIN» EN PLUSIEURS ETAPES
Quand on connaît le rang qu’occupe Condoleezza dans la hiérarchie de l’administration américaine, on espère que les protagonistes africains – Congolais et Rwandais en particulier – mesureront le degré de leurs responsabilités dans les solutions attendues des assises d’Addis Abeba.
Pour mémoire, il convient de rappeler que «le processus américain» qui a conduit Rwandais et Congolais au round des négociations de la capitale éthiopienne est passé par plusieurs étapes. Au commencement, sous l’instigation de Washington, fut créé la «Tripartite Plus», un cadre dont l’ambition était (est) de recréer les conditions de cohabitation pacifique entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, avec la bénédiction naturelle des Etats-Unis. Mais bien avant, il importe de signaler l’initiative des pays des Grands lacs, réunissant, outre les trois pays précités, plusieurs autres de la région. Ici, les objectifs sont aussi variés que vastes. Paix, stabilité, développement,… figurent à l’agenda.
Depuis novembre dernier, Washington a exercé une discrète pression pour contraindre Kinshasa et Kigali à signer l’Accord de Nairobi. C’est donc l’évaluation dudit accord, prévoyant le désarmement de tous les groupes armés à l’Est, qui fera l’objet d’un examen minutieux à Addis Abeba, le 5 décembre prochain, sous l’œil vigilant de Condoleezza Rice, représentant personnel de George W. Bush, chef de la puissance planétaire du moment.
Le Potentiel
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Saturday, December 1, 2007
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