Retombées de la réunion de Paris: Quatre milliards Usd d’engagement fermes des bailleurs pour l’action du gouvernement
(Le Potentiel 01/12/2007)
Le gouvernement espérait retourner à Kinshasa avec une promesse ferme des bailleurs de l’ordre de sept milliards de dollars américains pour le financement de son Programme d’actions prioritaires à court terme et de son programme pour les cinq prochaines années. Finalement, la République démocratique du Congo devra se contenter de quatre milliards de dollars américains. C’est l’enveloppe globale des promesses fermes de financement faites par le groupe des bailleurs des fonds de la RDC, réunis à Paris du 28 au 30 novembre 2007. Des efforts supplémentaires sont attendus de Kinshasa pour trouver le gap de trois milliards Usd.
La réunion de Paris entre le gouvernement congolais et le groupe des bailleurs des fonds de la République démocratique du Congo, organisées à Paris du 28 au 30 novembre 2007 s’est terminée hier par une note d’espoir pour le gouvernement de la RDC. Note d’espoir pour autant que la RDC est reparti comme à l’accoutumée avec une promesse d’apports de l’ordre de quatre milliards de dollars américains. En tout cas, pas suffisant pour le gouvernement de devra encore chercher à couvrir le gap de trois milliards Usd pour faire face au financement de deux milliards Usd nécessaires au Programme d’actions prioritaires (PAP) et cinq milliards Usd du Programme du gouvernement pour les cinq prochaines années.
ENCORE TROIS MILLIARDS USD D’EFFORT INTERNE
Pour le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, c’est vers les ressources internes que le gouvernement pense couvrir ce gap, en redoublant d’efforts dans la mobilisation des ressources internes.
L’effort de ce groupe consultatif était donc de discuter des progrès accomplis au cours de dernières années en RDC, de prendre connaissance de la vision du gouvernement pour le développement du pays, de renforcer un partenariat transparent à responsabilité partagée entre le gouvernement et ses partenaires, et poursuivre les efforts de mobilisation des ressources en appui au DSCRP et au PAP.
Par ailleurs, le gouvernement a souligné que son contrat de gouvernance est une « garantie pour assurer la mise en œuvre effective de son programme ». Il a également réitéré sa détermination à initier des actions nécessaires touchant aux déclencheurs du point d’achèvement à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) – point auquel l’annulation de la dette extérieure de la RDC devait être irrévocable.
Mais, toujours est-il qu’à la différence de Kinshasa en 2004, les bailleurs de fonds de la RDC ont tenté d’innover en associant à leurs promesses d’apports un engagement irréversible de libérer en temps réel des fonds promis. C’est en tout cas ce qu’a souligné Ross Mountain, représentant adjoint du secrétaire général des Nations unies en RDC, intervenant au nom de tous les bailleurs présents à Paris. « Cette réunion du groupe consultatif représente une nouvelle étape cruciale dans notre partenariat et aussi une opportunité de développer notre partenariat, de faire mieux d’être plus concret et d’agir plus rapidement », a-t-il déclaré, soulignant par ailleurs que les engagements souscrits réciproquement à Paris devraient ouvrir la voie à « la mise en œuvre des cinq chantiers du président de la République, et nous assurer que le Document de stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP) et le contrat de gouvernance deviennent des réalités concrètes ».
POSER LES JALONS
Bien sûr, a-t-il reconnu, Paris ne saura pas résoudre tous les problèmes de la RDC. Toutefois, il s’est dit rassuré que la rencontre de Paris a permis de posé « les premiers jalons pour parvenir à la mise en œuvre de programmes sectoriels et de l’aide budgétaire, qui, d’après l’expérience de plusieurs pays, se sont révélés être les mieux indiqués pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement ».
Au regard de différentes priorités définies par la communauté internationale pour canaliser son assistance au gouvernement congolais, à savoir l’équilibre macro-économique, l’utilisation des économies budgétaires réalisées grâce aux réductions du service de la dette pour le financement des programmes de lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la gestion des dépenses publiques, l’amélioration de la situation de gouvernance et le renforcement de la fourniture des services sociaux et le développement et la mise en œuvre de stratégies sectorielles dans les domaines de la santé, que le rôle le plus important des bailleurs de fonds est celui « d’accompagner le gouvernement pendant la phase prochaine inéluctable, celle de la consolidation des acquis et le rétablissement progressif de la confiance des populations dans l’autorité de l’Etat ».
Plus pragmatique, Ross Mountain a assuré que le soutien des bailleurs de fonds restait « multiforme : politique et financier ». Au gouvernement comme au peuple congolais, il a réitéré la « ferme intention » de soutenir les priorités inscrites au DSCRP et le PAP, et chemin faisant, de « construire un Congo nouveau, dans lequel tous les citoyens peuvent vivre en paix et dans la dignité ».
Le ministre des Finances et chef de la délégation congolaise à Paris, Athanase Matenda Kyelu, ne pouvait rester indifférent face à cet engagement réitéré des bailleurs des fonds. Dans son mot de clôture, il n’a donc pas manqué de remercier tous les bailleurs présents à Paris pour la convergence des vues et des actions dégagées dans les échanges menés pendant les trois jours au siège de la Banque mondiale à Paris. « Notre vœu est de voir les engagements de Paris se concrétiser en apport réel pour aider le gouvernement à financer les nombreux défis de la RDC », a souligné l’argentier national de la RDC. Il s’est, en même temps, félicité de l’« approche consensuelle » qui a caractérisé cette réunion, preuve, selon lui, de la volonté de deux parties d’aller de l’avant pour braver les différents obstacles au développement de la RDC.
COURONNEMENT DES EFFORTS
Le but de cette réunion, a-t-il indiqué dans le point de presse animé conjointement avec le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, était d’inviter l’ensemble des bailleurs à « accompagner le gouvernement dans ses efforts pour qu’il dispose des moyens nécessaires au financement de son programme ». Que les bailleurs de fonds se soient engagés à mobiliser immédiatement quatre milliards de dollars américains, dont près de 75% en apports nouveaux, Athanase Matenda a plus que loué cet acte, preuve, selon lui, d’un début de couronnement des efforts déployés par le président de la République, Joseph Kabila, à la tête du pays.
Les prochains défis à relever restent bien entendu le point d’achèvement à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés et la conclusion avec le Fonds monétaire international d’un programme triennal au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Sur ces deux fronts, Athanase Matenda est demeuré optimiste, convaincu que le gouvernement saura braver tous ces obstacles pour garantir la mise en œuvre dans un environnement assaini des axes prioritaires du PAP et du DSCRP.
Au terme des discussions de Paris, la RDC et ses partenaires au développement ont adopté une déclaration commune sur l’harmonisation et la coordination de l’aide au développement. Dans le cadre de cette déclaration, les partenaires au développement se sont engagés à travailler à travers 15 groupes thématiques, contribuant à accroître l’efficacité de l’aide à minimiser les coûts de transaction. Le groupe consultatif a convenu de passer en revue, semestriellement, les progrès accomplis, les contraintes rencontrées, les financements et les risques pour plus de visibilité de la ligne d’action définie à Paris.
FAUSTIN KUDIASALA ENVOYE SPECIAL A PARIS
Le Potentiel
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Saturday, December 1, 2007
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