Monday, December 10, 2007

FARDC: PAS DES PROGRESSIONS, LES POSITIONS CONSOLIDEES


Nord-Kivu, RDC

Des officiers congolais à Mushake, à l'ouest de Goma, le 7 décembre 2007
© AFP Lionel Healing
GOMA (RDCongo) (AFP) - lundi 10 décembre 2007 - 15h48 - Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont ralenti lundi leur progression vers les bastions du rebelle Laurent Nkunda au Nord-Kivu (est) pour "consolider" leurs positions, une semaine après le début d'une offensive contre les insurgés.
Lundi, des affrontements se sont poursuivis non loin de Mushake, village situé à environ 40 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma. Les FARDC ont repris cette position le 5 décembre, mais subissent depuis samedi des attaques des insurgés dans les collines avoisinantes.

"Mushake est toujours aux mains des FARDC, mais les éléments de Nkunda avaient repris position (samedi) dans une colline à 2 ou 3 km de là", a déclaré à l'AFP Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de la Monuc au Nord-Kivu.

"Les combats ne sont pas intenses", a indiqué de son côté le major Prem Tiwari, porte-parole militaire de la Monuc au Nord-Kivu.

"Les FARDC ont repris position à Ruhunda, à 2,5 km au nord, nord-est de Mushake. Elles contrôlent aussi Kingi (localité située à l'est de Mushake, sur l'axe menant aux bastions nkundistes). Elles consolident leurs positions", a-t-il précisé.

Carte de la République Démocratique du Congo
© AFP/Infographie

Joint à Kingi, un officier des FARDC a confirmé que des affrontements de faible intensité s'étaient poursuivis dans la matinée, avant une accalmie. "Nous avons reçu l'ordre de cessez les tirs d'artillerie lourde ici. Du côté de Mushake, ils (les soldats loyalistes) ont repoussé l'ennemi et font des opérations de ratissage", a déclaré le major Omar Hamuli, qui ne disposait d'auncun bilan des derniers combats.

De son côté, un des porte-parole du camp Nkunda, René Abandi, a simplement indiqué à l'AFP que des affrontements étaient "toujours en cours du côté de Mushake".

La Monuc a par ailleurs indiqué que quelque 15.000 déplacés, majoritairement Tutsis, se trouvaient toujours dans un camp à Kirolirwe, un des bastions de Nkunda à plus de 50 km au nord-ouest de Goma.

"La Monuc continue de tenter de convaincre la population de se déplacer vers des zones plus éloignées des combats", a indiqué Mme van den Wildenberg.

Les déplacés refusent pour le moment de quitter Kirolirwe. Nombre d'entre eux affirment n'avoir peur ni de l'armée ni des soldats insurges - dont beaucoup ont des liens de parenté avec les déplacés tutsis du camp -, selon des sources humanitaires et de l'ONU.

Ces civils, essentiellement des éleveurs, se sont déplacés avec leurs vaches et craignent d'être envoyés dans des zones sans pâturage ou dans des secteurs où sont présents des rebelles hutus rwandais - dont certains ont participé au génocide rwandais de 1994 contre les Tutsis ainsi que les Hutus d'opposition.

"Nous maintenons notre base mobile à Kirolirwe, qui est située entre les positions de Nkunda et le camp de déplacés. Mais nous insistons sur les risques encourus par la population en cas d'intensification des combats, même si nous avons obtenu des garanties de l'armée qui s'est engagée à ne pas utiliser d'artillerie lourde à proximité des camps", a souligné Mme van den Wildenberg.

De son côté, René Abandi a dénoncé un "désastre" programmé.

"Nous ne comprenons pas pourquoi la communauté internationale tient tant à ce que la violence s'exerce. Elle veut déplacer des milliers de gens pour bombarder des localités. La Monuc n'est plus une mission de paix, mais une mission d'appui (au président Joseph) Kabila", a-t-il affirmé.

Depuis la fin août, le Nord-Kivu est le théâtre d'affrontements entre près de 25.000 hommes des FARDC et quelque 4.000 soldats insurgés ralliés à Nkunda. Le général déchu Laurent Nkunda refuse de désarmer et accuse les FARDC d'être appuyées par des rebelles hutus rwandais "génocidaires".

2007 AFP.

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