Thursday, December 6, 2007

A LA TOMBEE DE MUSHAKE, 13 SOLDATS PERISSENT, MAIS LA GUERRE CONTINUE


RDC: 13 soldats tués dans la prise de Mushake, l'armée continue à avancer


Des soldats congolais, à Mushake (est de la RDC), le 05 décembre 2007
© AFP Lionel Healing

GOMA (AFP) - jeudi 06 décembre 2007 - 17h24 - Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont continué jeudi à progresser contre les troupes insurgées au Nord-Kivu (est), après la prise du village de Mushake qui s'est soldée par la mort d'au moins 13 soldats loyalistes.
Le président Joseph Kabila a promis de rétablir "rapidement" la paix et la sécurité dans cette région où l'armée combat depuis quatre jours les troupes insurgées, lors d'un discours jeudi à Kinshasa sur l'état de la Nation.

"Le gouvernement est déterminé à tout mettre en oeuvre pour rétablir rapidement et durablement la paix et la sécurité dans les deux territoires du Nord-Kivu encore en proie à des troubles", a déclaré le chef de l'Etat en remerciant les soldats de l'armée pour les "sacrifices consentis".

Le colonel Delphin Kahimbi, commandant en second des FARDC au Nord-Kivu, avait un peu plus tôt annoncé la mort de treize militaires dans la prise la veille de Mushake. Un quatorzième soldat se trouvait selon lui dans un état critique.

Le responsable militaire a affirmé que les pertes dans les rangs des soldats insurgés ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda étaient "beaucoup plus importantes", évoquant "plusieurs dizaines" de tués.

Depuis le début de l'offensive lancée lundi par les FARDC dans le territoire de Masisi, au nord-ouest de la capitale provinciale Goma, la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), qui fournit un appui logistique à l'armée, a évacué 76 soldats loyalistes blessés.

Mercredi, après avoir copieusement pilonné Mushake, les FARDC se sont emparées du village et de toutes les collines alentour, avaient constaté des journalistes de l'AFP.

Le président de la RDC Joseph Kabila à Kinshasa le 06 décembre 2007
© AFP Georges Tamba
Jeudi, les FARDC continuaient à progresser vers Kirolirwe (un des bastions de Nkunda, à une dizaine de km au nord-est), mais aucun combat de forte intensité n'avait dans l'immédiat été signalé, selon le major Vivek Goyal, porte-parole militaire de la Monuc au Nord-Kivu.

Joint par l'AFP, le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (mouvement politico-militaire de Nkunda) a minimisé l'impact de la chute de Mushake, affirmant que les FARDC étaient entrées dans le village après le retrait des insurgés.

"Mushake n'était pas un lieu stratégique, ni un quartier général du CNDP", a déclaré ce porte-parole, René Abandi, assurant que les troupes de Nkunda s'étaient retirées pour "épargner les populations civiles".

La semaine dernière, des journalistes de l'AFP s'étaient rendus à Mushake, alors occupé par des insurgés qui avaient affirmé y avoir un "état-major opérationnel". La quasi-totalité de la population du village avait déjà pris la fuite.

Joint jeudi sur les hauteurs de Mushake, le colonel loyaliste John Tshibangu a affirmé à l'AFP que ses hommes ne cessaient de gagner du terrain. De son côté, le colonel Kahimbi a estimé que l'armée pourrait être "dans la soirée" aux abords de Kirolirwe.

Laurent Nkunda dispose d'une base près de cette localité, où la Monuc a déployé des Casques bleus non loin d'un camp abritant quelque 14.000 déplacés, essentiellement tutsis, ayant fui les combats.

Depuis la fin août, le Nord-Kivu est en proie à d'intenses combats entre les FARDC, qui y ont massé plus de 20.000 hommes, et quelque 4.000 soldats insurgés ralliés à Nkunda.

Tutsi congolais, Nkunda se pose en défenseur de sa communauté contre les rebelles hutus rwandais installés dans l'est du pays et refuse catégoriquement de déposer les armes en dépit d'appels répétés de Kinshasa, de la Monuc et d'intenses pressions diplomatiques, notamment américaines.

Le Nord-Kivu compte quelque 800.000 déplacés de guerre, selon l'ONU.


2007 AFP.

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