Proposant des négociations à Kinshasa: Nkunda fait diversion
(Le Potentiel 13/12/2007)
Vivement la paix au Nord-Kivu en particulier, et dans tout le Kivu en général. C’est le vœu de tous les Congolais. Mais, apparemment, ce rêve devient de plus en plus insaisissable. Et pourtant, tout a été fait ou est en voie de l’être du côté du gouvernement pour que la paix revienne rapidement dans cette partie de la République démocratique du Congo. Même s’il y a par moments des rebondissements sur le terrain des opérations, la situation sécuritaire, affirme-t-on dans les rangs de FARDC, est sous contrôle. Pendant que Laurent Nkunda se dit « prêt à dialoguer » avec Kinshasa.
Les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les insurgés de Laurent Nkunda ne se sont pas arrêtés. Loin de là. Ils se poursuivent, malgré un calme relatif sur le terrain des opérations. Notamment à Sake, à 30 km de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Au moment où une délégation conjointe Etat-major des Fardc-ministère de la Défense se trouve à Goma, le général déchu Laurent Nkunda « a exigé mercredi l’ouverture de négociations avec le gouvernement de la RDC, selon des informations données par l’AFP.
« Il faut négocier. Nous demandons l’ouverture de discussions au gouvernement », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mouvement politico-militaire de Nkunda. « Cette guerre, a-t-il ajouté, nous a été imposée depuis le début. Nous croyons que l’issue des problèmes est politique et non militaire… ».
Du côté de Kinshasa, la position est connue. Dans tous les cas, on n’en fait pas mystère. Pas question de négocier ou de dialoguer avec Nkunda, « un général déchu qui continue de semer la mort et la désolation parmi la population innocente, obligée de quitter champs et villages et de se réfugier dans des camps de déplacés, exposant femmes et enfants à l’insécurité et à la précarité ; un criminel de grand chemin « , avait déclaré le chef de l’Etat dans son discours-anniversaire du 6 décembre dernier.
A quoi l’opinion devra-t-elle s’attendre ? On ne le sait. Mais, toujours est-il que Mgr. Faustin Ngabu a, lui, préféré jouer la partition qui privilégie l’option politique, en lieu et place de l’option militaire. Devant la situation, a rapporté Radio Vatican, l’évêque de Goma, dans le Nord-Kivu, appelle à « une reprise de négociations entre le gouvernement et les rebelles ».
Certains observateurs prennent cette offre de Nkunda pour une « simple diversion ». Cela est d’autant plus vrai que la cause que Nkunda prétend défendre n’a rien à voir avec les intérêts de la RDC. Son objectif étant de déstabiliser le pays pour des intérêts inavoués. « Il cherche à faire marcher le gouvernement et pour cela il fait monter la barre très haut », a averti un autre analyste politique qui ne croit pas en la sincérité du général déchu. « Il voudrait, a-t-il prévenu, entraîner la communauté internationale dans sa stratégie de faire passer le gouvernement de la République comme étant hostile à une solution politique de la « crise ».
La position du gouvernement est connue, il faut poursuivre l’offensive.
Réuni hier mercredi en conseil des ministres sous la présidence du chef de l’Etat, le gouvernement a minimisé la récente victoire de Laurent Nkunda au front. Selon l’Exécutif national, il s’agit d’une éphémère reprise de quelques localités par les insurgés, « la situation reste largement sous le contrôle des troupes gouvernementales qui jouissent d’un avantage réel sur le terrain des opérations ». Dans le compte rendu fait par son porte-parole, le gouvernement invite la population à ne pas se fier aux analyses partisanes qui amplifient délibérément certains faits dans le but de démoraliser les populations. Il demande à celles-ci de ne pas céder à la manipulation de ceux qui n’ont reçu aucun mandat du peuple et qui n’hésitent pas à instrumentaliser ce même peuple afin d’assouvir leurs sombres ambitions.
Par ailleurs, le gouvernement en appelle à une mobilisation générale de tous les Congolais qui doivent, comme un seul homme s’unir pour mettre fin à l’insécurité au Nord-Kivu et à se remettre au travail afin de reconstruire le pays dans le cadre des cinq chantiers et du programme du gouvernement tel qu’approuvé par l’Assemblée nationale.
NKUNDA INTERDIT DE FRANCHIR LA LIGNE ROUGE DE SAKE
De son côté, la Monuc a mis en garde les insurgés fidèles à Laurent Nkunda de ne pas franchir la ligne rouge de Sake où sont concentrés de nombreux déplacés fuyant les combats entre les FARDC et les rebelles. « Aujourd’hui, la menace était sur Goma et Sake, la Monuc est présente dans ces deux villes » a souligné le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Fall au cours d’un point de presse d’hier.
A cette déclaration s’ajoute celle de William Swing, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC. Elle a été rendue publique hier au cours du point de presse de la Monuc, suite à la reprise de la localité de Mushake par les insurgés.
« Malgré les revers temporaires de l’armée congolaise dans la région de Mushake, la ville de Sake est toujours tenue par les Casques bleus. Nous sommes en train de prêter assistance à l’Etat-major des FARDC afin que les Fardc puissent reprendre la situation en main et consolider leurs positions dans les autres zones du Nord-Kivu », souligne le message de Swing.
Plus 4.500 Casques bleus sont actuellement déployés dans les Kivu afin de protéger les populations et soutenir les FARDC. Le chef de la Monuc a tenu à rassurer les populations du Nord-Kivu que, conformément à son mandat, la Monuc utilisera tous les moyens dont elle dispose, en étroite collaboration avec les FARDC, afin « de défendre les villes de Sake et de Goma et d’empêcher les dissidents de Nkunda de progresser ». Ce message a été lu par le porte-parole de la Monuc, M Kemal Saïki.
LA MONUC N’A PAS QUITTE MUSHAKE
Concrètement, la Monuc n’a pas quitté Mushake que la population a déserté. Elle y a déployé sa base militaire mobile, comme dans les localités de Kilolirwe, Kitchanga et Bunangana. En plus, les Casques bleus assurent à présent la défense des villes de Goma et de Sake. Ils ont maintenu leur présence à Mushake pour prévenir la destruction de ce village, tout en protégeant les populations déplacées. Dans tous les cas, comme l’a affirmé le lieutenant-colonel Fall, tout ce qui se fait rentre dans les limites du mandat de la Monuc.
Le porte-parole militaire de la Monuc a confirmé que la localité de Nyanzale a été récupérée par les soldats de la 15ième brigade des FARDC avec le soutien de la Monuc. Le lieutenant-colonel Fall a, par ailleurs, noté que depuis le début de cette campagne contre les insurgés, les Casques bleus ont répondu aux demandes de missions d’escortes humanitaires qui leur ont été soumis. Ils ont transporté au profit des FARDC, par hélicoptère, plus de 25 tonnes de ravitaillement divers : munitions, vivres et médicaments.
La Monuc a également évacué 151 soldats congolais blessés et conduit 33 missions de reconnaissance, de liaison ou de domination aérienne ; conformément à son mandat.
Par Le Potentiel
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ONU: LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LES DISSIDENTS A DEPOSER LES ARMES
(Les depeches de Brazzaville 13/12/2007)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a été édifié hier sur l'évolution de la situation qui prévaut actuellement dans le Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo où des combats opposent l'armée régulière aux forces rebelles du général dissident Laurent Nkunda.
Après avoir été informé à ce sujet par le sous-secrétaire général de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, les 15 membres du Conseil de sécurité et le secrétaire général, Ban Ki-moon, ont exprimé leur inquiétude face à ces affrontements qui ont déjà causé le déplacement massif des populations dans cette partie du pays.
Dans un communiqué rendu public le même jour, le secrétaire général de l'ONU qui se trouve actuellement à Bali en Indonésie où il participe à la conférence internationale sur le réchauffement climatique, s'est dit « profondément préoccupé par les combats intenses qui se sont déroulés récemment dans le Nord-Kivu » et « particulièrement troublé par les informations faisant état de déplacements importants et de mauvais traitements de la population.» Ban Ki-moon a également appelé les partisans du général Nkunda à déposer les armes.
Parlant de la Mission des Nations unies en RDC (MONUC), le secrétaire général de l'ONU a rappelé que cette force appuie les efforts du régime de Kinshasa pour « rétablir l'autorité légitime de l'Etat dans l'est du pays et pour remplir ses engagements ».
Réagissant à l'issue de cette séance d'information, l'ambassadeur d'Italie, Marcello Spatafora, qui préside le Conseil de sécurité en ce mois de décembre, a également exprimé son inquiétude concernant la situation humanitaire devenue préoccupante sur le terrain.
Aussitôt après avoir reconquis les localités d'où ils avaient été chassés quelques jours seulement après l'offensive de l'armée gouvernementale, les rebelles ont exigé l'ouverture de négociations avec le régime de Kinshasa.
Tutsi congolais, Laurent Nkunda se pose en défenseur de sa minorité contre les rebelles hutus rwandais stationnés dans l'est de la RDC, estimés à environ 6.000 par l'ONU. Il refuse de désarmer tant que ces rebelles - dont certains accusés d'avoir participé au génocide rwandais de 1994, dirigé contre les Tutsis, ne seront pas neutralisés. Ce chef rebelle accuse de son côté les forces gouvernementales d'armer les Hutus pour attaquer ses troupes.
Rappelons que la RDC et le Rwanda ont signé récemment à Nairobi au Kenya, un accord visant à désarmer par la force les mouvements rebelles opérant dans le Nord-Kivu. A ce propos, les dirigeants rwandais s'étaient engagés à tout mettre en œuvre pour verrouiller la frontière de leur pays avec son voisin. De même, ils avaient pris l'engagement de refuser tout soutien à ces rebelles.
Nestor N'Gampoula
Les depeches de Brazzaville
© Sankurunews
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FARDC-MONUC: UN PARTENARIAT AMBIGU, L'APPUI-FEU: LES ONUSIENS SE RETRACTENT
(Le Phare 13/12/2007)
La Mission des Nations Unies (Monuc) vient de faire savoir à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’elle ne permettrait pas à Laurent Nkunda et à ses hommes de prendre les villes de Sake et Goma, dans le Nord-Kivu. Selon elle, ses unités combattantes ont reçu les instructions nécessaires et disposent de la puissance de feu requise pour faire échec à toute velléité des insurgés de progresser sur l’axe stratégique Sake-Goma, sur un couloir d’environ 30 kilomètres.
En d’autres temps, une telle déclaration aurait suscité de l’enthousiasme chez les Congolais. Mais, dans les circonstances actuelles, ils ont le sentiment que les Casques bleus onusiens ont lâché les Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Des interrogations revisitent à nouveau les esprits au sujet du sens du partenariat liant les uns et les autres dans l’entreprise de sécurisation du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de la Province Orientale (Ituri).
De l’avis du commun des Congolais, au lieu d’aller attendre Nkunda et ses troupes à Sake et Goma, la Monuc aurait dû agir en amont, à savoir dans toutes les localités et villages d’où les insurgés ont chassé, depuis septembre 2007, plus de 700.000 autochtones civils.
Kayembe-Gueye : où est passé le désarmement forcé de Nkunda ?
Il y a presque un mois, les généraux Dieudonné Kayembe (Etat-major général des Fardc) et Babacar Gueye (Etat-major de la Monuc) avaient animé un point de presse à Goma. Les professionnels des médias avaient retenu, pour l’essentiel, que la hiérarchie militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, de commun accord avec la Monuc, était en train de finaliser un plan de désarmement forcé de Laurent Nkunda ainsi que de tous ses soldats qui venaient de renoncer délibérément à la main tendue du chef de l’Etat, Joseph Kabila, leur ayant offert un ultimatum d’environ 45 jours pour leur permettre de rejoindre le processus de brassage.
Le général Kayembe avait indiqué qu’il ne pouvait préciser le chronogramme arrêté pour cette opération de nettoyage des poches des rebelles congolais mais chacun devait considérer comme une certitude l’offensive de grande envergure ainsi annoncée. Quant au général Gueye, il commentait que la Monuc avait suffisamment donné du temps aux insurgés pour qu’ils déposent les armes de manière pacifique et souscrivent au brassage. Compte tenu de l’échec du règlement pacifique de la crise de l’Est, il ne restait plus qu’une alternative : le recours à la force.
On se souvient qu’au lendemain de ce point de presse, Laurent Nkunda avait accusé la Monuc d’avoir renoncé à son position de neutralité pour devenir l’alliée des Fardc, une attitude qu’il a jugée fort dangereuse pour la suite des événements à l’Est de la RDC. Il a alors déclaré qu’en cas d’attaques conjointes Fardc-Monuc contre les positions occupées par ses hommes, ceux-ci, dans leur riposte, ne feraient plus de distinction entre les troupes gouvernementales et les Casques bleus.
Au regard du retour de la Monuc à son principe antérieur de neutralité lors de la reprise de Mushake, Karuba et d’autres localités par les soldats fidèles au général déchu Nkunda, les Congolais aimeraient savoir si le contenu de la notion de « désarmement forcé » des perturbateurs de la paix à l’Est du pays a changé. Auquel cas, la Monuc se devrait d’avoir l’élégance d’informer clairement l’opinion congolaise. Sans pour autant chercher à leur forcer la main, les Congolais aimeraient savoir si les troupes onusiennes sont prêtes à se battre aux côtés de celles des Fardc ou si leur rôle se limite seulement au transport des troupes et à l’évacuation des morts et des blessés.
Sake et Goma : verrous réels ou fictifs ?
La Monuc vient de déclarer elle-même avoir posé des verrous à Sake et Goma afin que ces deux villes ne puissent pas tomber entre les mains des hommes de Nkunda. L’on est en droit de penser, qu’en principe, des milliers de Casques bleus qui y campent avec armes lourdes, hélicoptères de combat et munitions, sont là pour se battre et non pas pour assister à la contre-offensive que les Fardc préparent contre les insurgés. S’il s’agit de verrous réels, Nkunda devrait logiquement y subir lui aussi des cuisants revers à la moindre tentative d’invasion, avec « droit de poursuive » jusque dans les collines du Masisi où il a pris coutume de se replier à la moindre défaite et de reconstituer son dispositif de nuisance à la paix.
S’il est question des verrous fictifs, destinés à faciliter un « défilé » de Nkunda de Sake à Goma, comme sont tentés de le croire de nombreux compatriotes, au vu des attitudes ambiguës de la Monuc sur plusieurs fronts de l’Est, ils aimeraient le savoir. Car si la Monuc veut vraiment le retour de la paix en RDC en période post-électorale, elle devrait en donner des gages incontestables notamment par l’application du Chapitre VII de son mandat.
(Jacques Kimpozo)
2007-12-13
L’appui-feu : les onusiens se rétractent
La rencontre hebdomadaire du mercredi 12 décembre avec la presse au quartier général de la Mission de Nations Unies au Congo (Monuc) a essentiellement tourné autour de derniers revers subis par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Mushake, à 40 Kms au nord ouest du chef-lieu du Nord Kivu. Le porte-parole de la Mission, Kemal Saïki, a lu une déclaration spéciale du chef de la Monuc reconnaissant la reprise de Mushake par les éléments insurgés fidèles au général dissident Laurent Nkunda. « Malgré les revers temporaires de l’armée congolaise au cours de dernières quarante-huit heures dans la région de Mushake, la ville de Saké est toujours tenue par les casques bleus de la Monuc. Nous sommes entrain de prêter assistance à l’Etat-major des Fardc afin qu’elles puissent reprendre la situation en main et consolider leurs positions dans les autres zones », souligne la déclaration du n°1 de la Mission. Et de poursuivre que plus de 4.500 casques bleus sont actuellement déployés dans les Kivu afin de protéger les populations et soutenir les FARDC, pour défendre les villes de Saké et de Goma et d’empêcher les dissidents de Nkunda de progresser.
Dans sa déclaration, le Chef de la Monuc a invité la population du Nord Kivu à garder son calme et à ne plus prêter attention aux rumeurs. La Monuc et la communauté internationale s’engagent à tout faire pour assister les autorités congolaises à maintenir la sécurité et à fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées par l’insurrection de Nkunda et les affrontements qui en résultent.
Nkunda a marqué un but, le match continue
Réagissant toujours à l’attaque de Mushake, le nouveau porte-parole militaire de la mission, le colonel Tall Samba, a indiqué laconiquement que ce n’est pas parce qu’on encaissé un but qu’on a perdu le match. Bien que Nkunda ait repris Mushake, cela ne change pas la donne. Selon Tall Samba, les Fardc conservent une situation favorable au Nord Kivu notamment dans sa partie nord et Est, bien qu’elles aient subi quelques revers ces dernières 48 heures. « Conformément à leur mandat, les forces de la Monuc continuent de soutenir les unités des FARDC afin qu’elle puissent reprendre la situation en mains et poursuivre leur mission régalienne de défense de leurs concitoyens », a-t-il déclaré. Il a expliqué que plus de 4500 casques bleus protègent actuellement la population, soutiennent les FARDC et assistent les agences humanitaires au Nord Kivu. Depuis le début de la campagne militaire contre les insurgés, la Monuc a transporté par hélicoptère plus de 25 tonnes de ravitaillement divers. Elle a évacué 151 soldats blessés. En outre, les casques bleus assurent en permanence la défense de Goma et Saké.
La Monuc témoin de la reprise de Mushake
Le colonel Tall Samba a également révélé que lors de la reprise de Mushake par les insurgés, les bases mobiles de la mission étaient toujours dans la localité. « Nous avons maintenu notre présence à Mushaké pour éviter toute destruction de ce village et pour protéger les populations déplacées à Kirolirwe, Kitchanga et Kanyabayonga », a-t-il affirmé, ajoutant que les casques bleus sont prêts à poursuivre ces tâches conformément à leur mandat. Elle assiste également les humanitaires dans cette localité.
L’appui-feu : les onusiens se rétractent
Alors que la Mission promettait la semaine dernière d’apporter un appui-feu aux FARDC si une demande officielle des autorités congolaises étaient formulées, le langage semble avoir changé ces derniers jours après la reprise de Mushake. « Nous ne ferons que ce qui se trouve dans la limite de notre mandat », a répondu le colonel Tall à une question de savoir si la Monuc avait toujours sa main tendue en direction des Fardc pour un appui-feu. Et Kemal Saïki d’ajouter qu’il y a maintenant une évolution dans le langage de la Monuc.
Aucune explication claire n’a été donnée sur cette nouvelle nuance sur l’appui-feu qui était pourtant une initiative de la Monuc après les dernières victoires des FARDC sur les insurgés à Kikuku, Nyazale, Kimoka et Mushake.
Toutefois, le porte-parole militaire a indiqué qu’il appartient aux FARDC d’évaluer leur force et leur faiblesse avant d’indiquer à quel niveau elles ont réellement besoin d’aide.
Pourquoi Goma-Saké et non Mushake ?
A la question de savoir qu’est-ce que la Monuc protège à Goma et à Saké qu’elle ne pouvait pas protéger à Mushake, Kemal Saïki a répondu que Goma et Saké sont deux centres urbains importants. Il y a un bataillon de la Mission à Saké et il y a un degré de sécurité dans cette partie de la province qui rassure les populations déplacées.
En outre, la survie physique est plus facile dans ces 2 centres urbains pour la population et les humanitaires peuvent facilement travailler. Les déplacés ont également un accès facile à l’assistance.
Tandis qu’à Mushake, dès les premiers combats la localité s’est vidée de sa population. Le mouvement de cette population se distingue par sa rapidité quoiqu’elle se déplace à pieds. Saïki cite, en outre, l’imprévisibilité des évènements dans cette partie du Nord Kivu.
Dialogue avec Nkunda
Au sujet du dialogue sollicité par Laurent Nkunda après la reprise de Mushake et l’éventualité d’une facilitation de la Monuc, Saïki a tranché : « il revient aux personnes à qui le dialogue a été proposé de prendre une décision, la Monuc n’a rien à dire !».
(J-Alain Kabongo)
Le Phare
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