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lun 03 décembre 2007 à 06:27:24 | Envoyer l'article
- Selon une religieuse congolaise
Soeur Alphonsine Manara (Ph.JB Mpina/Dia)
Kinshasa, – (D.I.A.) – L'alphabétisation conscientisante est parvenue à amener les femmes à se livrer à une analyse de leur contexte, a indiqué la sœur Alphonsine Manara, une religieuse congolaise qui depuis deux ans assure des activités dans ce domaine. La religieuse, chargée de formation de l'alphabétisation dans le cadre de la Dynamique Femmes pour la paix, a été interviewée le 28 novembre 2007 à Kinshasa par un journaliste de l'agence Dia. La Dynamique Femmes pour la paix est un réseau faisant partie de la Commission épiscopale Justice et paix au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Cenco.
La sœur Alphonsine Manara a effectué des descentes à la base plusieurs fois auprès des femmes pour animer les activités se rapportant à l'alphabétisation conscientisante. Ces activités concernent la formation des formatrices qu'assure la religieuse. A Kisantu, à Goma, à Kongolo, à Manono et à Kinshasa elle a eu à former plus de cent formatrices. Dans la paroisse Saint Jean apôtre, située dans le diocèse de Kisantu, la Commission épiscopale Justice et paix dispose d'un centre d'alphabétisation conscientisante. Ce dernier, situé dans le Sud-ouest du pays, est dénommé "Anuarite". Il a alphabétisé pour la première phase qui vient de se terminer 39 femmes.
Selon la sœur Alphonsine Manara, les femmes dans l'analyse de leur contexte suggérée par l'alphabétisatioin conscientisante touchent, pour ainsi dire, du doigt des problèmes vécus comme l'ignorance et comment la combattre, la pauvreté et l'encadrement des filles. D'autres problèmes sont la question de l'eau potable, l'insalubrité, l'entraide, les conflits privés, le viol, etc.
Une telle prise de conscience a débouché sur des actions concrètes. Ici des femmes ont pris la résolution de se faire inscrire dans des centres pour apprendre à lire et à écrire. Dans le Sud du pays, à Manono par exemple ont été ouverts 17 centres d'alphabétisation. A Kongolo, dans la même partie du pays, on compte 6 centres pour accomplir le même travail consistant à apprendre à écrire et à lire à des femmes. A Kisantu, dans le doyenné de Kimwenza, des femmes, après l'étape de l'analyse de leur contexte, ont démarré avec l'apprentissage de petits métiers (fabrication de savon, du bactériol, du parfum et de sac à main, tricotage…).
La sœur Alphonsine Manara a fait savoir au journaliste de l'agence Dia que les pistes en vue de futures actions après l'analyse du contexte par les femmes sont le fruit de la concertation dans le groupe. "Je n'impose rien", a indiqué la religieuse, qui insiste sur la connaissance qu'il lui faut concernant les réalités sociales, familiales et personnelles de chaque femme à alphabétiser. La consacrée signale que l'œuvre de l'alphabétisation exige du courage, de la patience et de l'amour pour les apprenantes.
A Kinshasa la sœur Alphonsine Manara a étendu ses activités à trois dénominations chrétiennes (Selembao et Badiadingi), soulignant que la Dynamique Femmes pour la paix est une initiative qui entend rendre service à tout le monde. La soeur a cependant déploré un certain désintéressement auquel elle fait face, alors que, selon elle, les évêques se sont vraiment impliqués en vue de la promotion de la femme avec la mise sur pied de la structure Dynamique Femmes pour la paix. Elle a dit sa reconnaissance aux évêques pour leur souci de remettre la femme congolaise debout en vue de la tirer de sa condition actuelle. Elle a observé que d'autres femmes ne réalisent malheureusement pas encore l'importance de ce que leur demande la Dynamique par exemple sur le plan de l'analyse de leur contexte et de la nécessité pour elles de ne pas demeurer dans l'analphabétisme.
La Commission épiscopale Justice et paix de la Cenco a accueilli la sœur Alphonsine Manara dans ses services en 2006. Celle-ci est une religieuse de la congrégation des Sœurs de Saint Joseph, auxili
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