Monday, December 10, 2007

L'ANGOLA EN QUARTS DE FINALE MONDIAL


Mondial de hand féminin: l'Angola premier pays d'Afrique en quarts de finale

Les handballeuses angolaises qualifiées pour les quarts de finale du Mondial, le 9 décembre 2007 à Metz
© AFP Jean-Christophe Verhaegen
METZ (AFP) - lundi 10 décembre 2007 - 13h11 - Plus que la qualification pour les quarts du Mondial-2007 de handball dames des Perles -leur surnom- d'Angola, une première pour une sélection du pays tous sports confondus, c'est la reconstruction du pays, entrepris en cinq ans de paix, qui a trouvé une inédite exposition.
Dans les tribunes, au moment où les filles ont fêté leur succès devant la Macédoine (33-25) en entamant une jolie danse africaine, l'ambassadeur d'Angola à Paris, M. Victor Lima, a laissé couler une larme. Les 27 ans de guerre civile et quelque 1,5 million de morts sont forcément encore gravés dans son esprit.

"Nous sommes en paix depuis cinq ans. Nous sommes enfin en position de démontrer tout notre potentiel. Ce sont les efforts de tout un pays", assure-t-il, rappelant que cette qualification n'est "pas une surprise" car "un gros travail de préparation" à été fait "pour être digne de participer".

L'entraîneur Jéronimo Neto, un homonyme sans lien familial avec Agostinho Neto, premier président du pays en 1975, en convient. "Chez nous, on veut que le sport réussisse. On nous donne les moyens. On nous envoie en stage dans tous les pays pour apprendre", explique-t-il.

En Angola, le football est comme un peu partout sur le continent, le sport majeur et le pays a été choisi pour la CAN-2010. Mais dans cette Afrique de l'ouest très chaude, les disciplines en salle ont aussi une très grosse cote d'amour.

Le basket messieurs est ainsi régulièrement présent lors des rendez-vous mondiaux. Idem pour les filles du hand, numéro un continentales depuis 1998. "Contrairement à d'autres pays africains, les femmes ont un rôle très important chez nous, dans tous les domaines. C'est historique", note M. Lima.

"On a organisé des compétitions africaines et on a construit beaucoup de salles", constate le diplomate, ajoutant que les joueurs de basket, de foot ou de hand bénéficient d'une vraie reconnaissance dans le pays. Ils sont glorifiés et par conséquent peuvent bénéficier de revenus confortables.

Pour Neto, le sport angolais avance dans le bon sens. Se professionnalise. Comme de nombreux domaines de la société angolaise, qu'ils soient économique, social, politique ou culturel. Surtout, c'est "l'un des ciments de la paix" dans ce pays dont les traces de la guerre ne disparaîtront que lentement.

"Nous aimerions que les endroits qui ont été des terrains de guerre deviennent des terrains de jeu et de sport", professe le technicien angolais, assurant que son pays est différent des autres du continent et entend le démontrer à l'avenir. Par le sport notamment.

L'aventure des joueuses qui évoluent toutes au pays est en tout cas suivi avec passion. Les succès de rang contre la France (29-27), la Croatie (34-28) et la Macédoine (33-25) ont été diffusés en direct à la télévision. "C'est aussi une bonne publicité pour l'Angola, pour l'Afrique", affirme Nato.

"C'est encore trop tôt pour que nous soyons champions du monde dans un sport", consent M. Lima, soulignant qu'il y a une volonté de continuer à progresser. "On fera notre possible", assure l'ambassadeur. Le rendez-vous est pris pour Nair Almeida, Marcelina Kiala, Ilda Bengue... les joyaux des Perles.


2007 AFP.

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